Le trouble bipolaire est une maladie psychique qui se manifeste le plus souvent au début de la vie d’adulte. Depuis ses 18 ans, Athéna, professeure de français, alterne entre phases maniaques et dépressives. Face aux idées reçues qui subsistent autour de cette pathologie mentale, elle veut briser le tabou.
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1,6 million. C’est le nombre de personnes concernées par un trouble bipolaire dans l’Hexagone. Il s’agit d’une maladie psychique chronique qui se caractérise par des troubles de l’humeur. Cette pathologie se manifeste par des phases maniaques et des phases dépressives.
Diagnostiquée bipolaire en 2018, Athéna, professeure de français dans le secondaire, se souvient avoir alterné phases de dépression et phases d’euphorie dès ses 18 ans. « Ça ne m’avait jamais alertée », explique-t-elle. Jusqu’au jour où Athéna décide de prendre rendez-vous avec un spécialiste. « J’ai consulté un psy plutôt pour avoir une aide par rapport à la dépression. Je ne m’attendais pas spécialement à ce genre de diagnostic. Mais du coup, il a été assez formel, assez catégorique, pour me dire qu’en fait oui, j’étais dépressive, mais que c’était parce que j’étais bipolaire« , se rappelle-t-elle.
« Sortir de chez moi par moment, c’est totalement impossible »
Les phases maniaques se caractérisent par un comportement euphorique, énergique, hyperactif ou encore agressif. Dans ces moments-là, Athéna peut se sentir « extrêmement puissante ». « Je vais déborder d’énergie, je peux faire le ménage dans tout mon appart, repeindre les murs, vraiment tout refaire. Et puis après je vais enchaîner avec du travail, du travail, du travail et le soir je peux aller faire la fête », explique-t-elle.
Les phases dépressives, quant à elles, sont marquées par un découragement, un abattement, une tristesse ou encore une fatigue extrême. « Sortir de chez moi par moment, c’est totalement impossible, me lever de mon lit aussi, ça peut être quelque chose d’extrêmement compliqué », raconte Athéna, qui n’arrive parfois pas à sortir de son lit ne serait-ce que pour aller aux toilettes.
C’est lorsqu’elle a débuté sa carrière que son trouble bipolaire a commencé à être handicapant, notamment dans ses relations avec les autres enseignants. « Entrer dans la salle des profs, ça a pu par moment me provoquer des bouffées d’angoisse. Prendre l’ascenseur avec un collège, non ce n’était pas possible », explique l’enseignante.
« En parler le plus possible pour dédramatiser, ça aide »
Face à ses élèves, Athéna ne rencontre pas ce problème : « Ça ne m’est jamais arrivé d’être anxieuse en entrant dans ma salle de classe. Avec mes élèves, c’est le moment où je me sens le mieux dans mon travail ». Cette professeure de français a d’ailleurs parlé de sa maladie à ses élèves et certaines idées reçues ont refait surface à cette occasion.
Parmi ces préjugés : « Une personne bipolaire peut se mettre en colère d’un coup » ou encore « une personne bipolaire est plus à même de commettre des meurtres ». La réponse d’Athéna ? « La bipolarité n’a absolument rien à voir avec des changements d’humeur brutaux (…) ces représentations sont totalement faussées », rappelle-t-elle.
Athéna rappelle également que le trouble bipolaire est vécu très différemment d’une personne à une autre. « Je ne prétends pas du tout détenir une vérité universelle sur le sujet mais si tu t’en sens capable, si tu en as l’énergie, essaie d’en parler le plus possible de manière à dédramatiser la chose. Ça aide vraiment », conclut-t-elle.
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