Le virus d’Epstein-Barr est responsable de la mononucléose infectieuse, une maladie virale se manifestant par de la fièvre, des maux de gorge ou encore une importante fatigue. Ce micro-organisme pourrait également augmenter les risques d’apparition de certains cancers, selon différents organismes. On fait le point.
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Le virus d’Epstein-Barr est un type courant de la famille des virus herpès qui infecte les lymphocytes, des types de globules blancs, du système immunitaire et certaines cellules de la muqueuse de la bouche et du pharynx. Près de 90% des adultes auraient été en contact avec ce micro-organisme, selon l’Assurance maladie.
Le virus d’Epstein-Barr est-il responsable de la mononucléose infectieuse ?
« L’infection par virus d’Epstein-Barr a généralement lieu pendant l’enfance et se manifeste par une banale infection des voies respiratoires ou par une mononucléose infectieuse », précise l’Inserm sur son site. La primo-infection causée par le virus d’Epstein-Barr est généralement asymptomatique chez les enfants de moins de cinq ans, mais chez les adolescents et les adultes, elle peut déclencher une mononucléose infectieuse.
Également appelée « maladie du baiser », cette pathologie généralement bénigne, mais très contagieuse, peut se manifester par une fatigue extrême, de la fièvre, des maux de gorge et d’un gonflement des ganglions lymphatiques. La durée d’incubation, c’est-à-dire le temps entre l’infection et l’apparition des symptômes, est estimée à 30 à 50 jours. « Tous les patients ne présentent pas l’ensemble de ces quatre symptômes », précise le Manuel MSD, un portail d’informations médicales.
Les manifestations de la « maladie du baiser » peuvent persister pendant plusieurs mois et s’avérer très contraignants pour le patient. « En général, l’infection débute par une sensation générale de malaise et une fièvre modérée, suivie d’un mal de gorge et/ou d’un gonflement des ganglions lymphatiques. La fatigue est souvent importante et est généralement plus prononcée au cours des 2 ou 3 premières semaines, mais peut persister pendant des mois », complète le Manuel MSD. Après avoir guéri de la mononucléose infectieuse, le patient a acquis une immunité prolongée qui lui confère une protection contre cette maladie virale.
Virus d’Epstein-Barr : augmente-t-il les risques de certains cancers ?
Après la primo-infection, le virus d’Epstein-Barr reste dans l’organisme, notamment au sein des globules blancs, et ce jusqu’à la fin de la vie du patient. « Chez certains individus, sa présence est responsable de l’apparition de cancers du système lymphatique ainsi que des cancers de l’estomac ou du nasopharynx », prévient cependant l’Inserm.
Des gènes viraux induits par le virus d’Epstein-Barr pourraient altérer le cycle de croissance des cellules infectées et les faire évoluer en cellules cancéreuses, selon le Manuel MSD. De son côté, la Société canadienne du cancer indique que le virus d’Epstein-Barr favorise les risques d’apparition de certains types de cancer tels que le cancer de la gorge et du nez, de certains lymphomes non hodgkiniens et les lymphomes hodgkiniens.
Quel est le mode de transmission du virus d’Epstein-Barr ?
Le virus d’Epstein-Barr est présent dans la salive et se propage donc par la voie orale. Il se transmet pendant un contact direct comme par exemple lors d’un baiser entre deux personnes, d’un repas où des individus partagent les mêmes couverts ou verres ainsi que par l’éjection de sécrétions salivaires en cas de toux ou d’éternuements.
Virus d’Epstein-Barr : comment le diagnostiquer ?
Un professionnel de santé peut suspecter une infection par le virus d’Epstein-Barr lorsque le patient présente les symptômes associés à la mononucléose infectieuse. Le praticien peut alors prescrire une analyse sanguine afin d’identifier la présence de cet agent infectieux au sein de l’organisme. Aucun vaccin ne permet cependant de prévenir l’infection au virus d’Epstein-Barr. Il est cependant conseillé d’éviter de partager ses ustensiles ou son verre avec une autre personne afin de réduire les risques de contracter ce virus.
Virus d’Epstein-Barr : pourrait-il être à l’origine des formes longues de Covid-19 ?
Près d’un patient sur dix serait atteint par une infection prolongée de Covid-19, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Appelé Covid-long, cette forme de la maladie se caractérise par la persistance d’un ou de plusieurs symptômes du coronavirus. Les manifestations les plus fréquentes sont : une fatigue chronique, de la toux, une congestion, des essoufflements, une perte du goût et de l’odorat ou encore des maux de tête.
Le virus d’Epstein-Barr pourrait être responsable des formes longues de Covid-19, selon une étude publiée dans la revue Pathogens. Pour les besoins de la recherche, les scientifiques amériques et turques ont recruté 185 patients touchés par le Covid long et ont cherché à détecter les anticorps spécifiques au virus d’Epstein-Barr.
Les chercheurs ont observé que le virus d’Epstein-Barr a été réactivé chez deux tiers des malades touchés par le Covid long contre 10% chez les patients n’ayant pas développé de forme longue de coronavirus. Autre constat : la réactivation a été identifiée trois mois après le début de l’infection. “Nous avons trouvé des taux de réactivation similaires chez ceux qui ont eu des symptômes depuis des mois et ceux pour qui l’infection au coronavirus a eu lieu il y a quelques semaines. C’est-à-dire que la réactivation arriverait en même temps que la personne attrape le Covid-19 ou peu après”, a expliqué David J.Hurley, auteur de l’étude et microbiologiste à l’Université de Géorgie (États-Unis) dans un communiqué.
Sources : Inserm, Société canadienne du cancer, le Manuel MDS, l’Assurance maladie
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