« C’est terminé! » Jeudi 10 juin, la nageuse australienne, doublement médaillée olympique, Maddie Groves, a annoncé sur Instagram se retirer de la sélection en vue des JO de Tokyo en juillet prochain. Une annonce qui bouscule le monde sportif, alors que le processus de sélection doit démarrer samedi dans la ville d’Adelaide, explique Eurosport.
« Vous ne pouvez plus exploiter les jeunes femmes et filles, leur faire honte de leur corps »
La décision de Maddie Groves n’est pas anodine. La jeune femme de 26 ans entend par celle-ci dénoncer les coulisses du milieu sportif : « Que ce soit une leçon pour tous les pervers misogynes dans le sport et ceux qui leur lèchent les bottes ». Elle poursuit : « Vous ne pouvez plus exploiter les jeunes femmes et filles, leur faire honte de leur corps ou craindre pour leur santé et ensuite vous attendre à ce qu’elles vous représentent pour que vous puissiez gagner votre bonus annuel. C’est terminé ! »
La médaillée d’argent en 200 mètres papillon et en relais 4×100 m aux Jeux de Rio n’a pas partagé l’identité des personnes visées mais ce n’est pas le premier message qu’elle poste pour dénoncer des comportements irrespectueux. En novembre dernier, la nageuse s’était plainte sur Twitter d’une « personne travaillant dans la natation qui me fait sentir mal à l’aise par sa façon de me dévisager dans mes fringues », rappelle FranceInfo.
Puis quelques jours plus tard, elle dénonçait le « commentaire sinistre » d’un entraîneur, qu’elle n’a pas identifié. Il se serait rapidement excusé par la suite « peut-être parce que le psychologue de l’équipe lui avait dit de le faire », souligne Maddie Groves.
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Une plainte « non recevable » d’après le président de Swimming Australia
De son côté, Kieren Perkins le président de l’organisme directeur de la natation de compétition dans le pays -Swimming Australia- a déclaré ce vendredi à la chaîne Channel Nine : « La réalité est que tout ce que nous savons est ce qu’il y a sur les réseaux sociaux. Elle n’a, à aucun moment, contacté Swimming Australia, nous n’avons pas pu lui parler directement et parler de ses inquiétudes pour comprendre ce qu’il se passe ».
Les plaintes sur les réseaux sociaux n’étant pas considérées comme formelles ou officielles, Kieren Perkins indique : « malheureusement, des messages sur les réseaux sociaux ne représentent pas une plainte recevable pour nous. Nous devons nous asseoir avec les gens et en parler ». « Nous voudrions vraiment faire cela et nous souhaitons que Maddie vienne et parle avec nous si elle pense pouvoir le faire », a-t-il poursuivi.
Le milieu sportif n’échappe pas aux remarques sexistes, au harcèlement sexuel, ni aux agressions sexuelles. De plus en plus de sportives et sportifs les dénoncent comme Amélie Quéguiner, victime de viols par son entraîneur, dans l’équitation, Sarah Abitol, victime de viols par son entraîneur de patinage artistique. Une libération de la parole essentielle qui concerne toutes les disciplines.
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