Le journaliste Paul Sanfourche a recueilli le témoignage de Loana, de ses proches et de son biographe dans Sexisme story, Loana Petrucciani. Une enquête sérieuse et bienveillante, à paraître aux éditions du Seuil, le 4 février 2021, que Femme Actuelle a lu en avant-première.
- Loana
Le journaliste Paul Sanfourche a rencontré plusieurs fois Loana pour les besoins de Sexisme story, son livre à paraître au Seuil le 4 février 2021. Elle lui a notamment confié que la coke était devenue sa « nourriture principale« . Il s’est également entretenu avec ses proches et un grand nombre de gens qui l’ont connue. Parmi eux, Mindy, sa fille qui explique pourquoi elle se cache.
L’objectif du journaliste: tenter de comprendre comment Loana, cette « Cosette de la Croisette » a pu être chosifiée à ce point, admirée puis méprisée par la France entière, qui ne s’est pourtant pas privée de commenter ses ébats dans la piscine avec Jean-Edouard. Dans la partie de son livre intitulée « Et Endemol découvrit sa Marylin », Paul Sanfourche livre le témoignage de « l’homme qui se cache derrière la première autobiographie de Loana, intitulée, Elle m’appelait Miette ». Il s’agit de Jean-François Kervéan, à l’époque journaliste à France Soir.
C’est Claude Durand, le PDG de Fayard, qui appelle Jean-François Kervéan pour le prévenir qu’il va se « mettre sur les rangs pour les mémoires de Loana« , qu’il peut « monter jusqu’à un million de francs d’à‐valoir » et lui demander de faire le livre, pour la maison d’édition Pauvert (filiale de Fayard). Jean-François Kervéan fait la rencontre de Loana quelques jours plus tard et constate que c’est elle qui a toutes les cartes les mains. « Elle a vu défiler tous les éditeurs« , explique Jean-François Kervéan à Paul Sanfourche.
Début juillet, Jean-François Kervéan et son éditrice Maren Sell partent pour Saint-Tropez afin de débuter leurs entretiens avec Loana. Magnétophone et cassettes sont prêts à enregistrer ses « confessions« , mais silence radio. Loana ne donne aucune nouvelle. Gros stress. « Il y avait un livre à rendre dans les deux mois. L’éditeur avait mis un million sur la table et on n’avait pas le début d’une queue de cerise d’un texte« , résume Jean-François Kervéan qui pour « rattraper son retard » décide de rédiger 70 pages sans interroger Loana. « C’est pour vous dire à quel point elle était chosifiée, même par nous », reconnaît son biographe. Avant de résumer la situation en deux phrases terribles: « Ce qu’on voulait, c’est que le livre sorte. Il fallait faire un best‐seller pour se faire de la tune et remplir la maison !«
Paul Sanfourche tient à précise qu’il n’a décelé aucun cynisme dans les propos de Jean-François Kervéan, mais « une peine sincère » lorsqu’il se rappelle les confidences de Loana. Le biographe se souvient d’un des premiers déjeuners qu’il fait avec toute l’équipe. « Il y a la prod, l’avocate d’Arthur, nous, les éditeurs, les gens de l’agence de photos, les coiffeurs et maquilleurs… Et Loana au milieu« , décrit-il. Avant d’ajouter : « Je m’aperçois qu’à cette tablée de quinze personnes, on vit tous sur la bête et on va tous gagner notre fric sur Loana. Tous. » Jean-François Kervéan précise à Paul Sanfourche avoir lui-même touché 150 000 francs d’à‐valoir pour son travail, une somme équivalente à celle touchée par Loana.
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Sexisme Story, de Paul Sanfourche, éd. du Seuil, 336 p., 19 €, à paraître le 4 février
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