Le départ de Pernaut du 13 heures est « une page qui se tourne »

  • Jean-Pierre Pernaut va quitter le journal télévisé de 13 heures de TF1. Il le présentait depuis 1988.
  • Nous avons demandé à nos internautes ce que le journaliste représentait pour eux.

Il y a des choses immuables : Le ciel est bleu, la ligne 13 du métro parisien est surchargée, Drucker présente Vivement dimanche et 
Jean-Pierre Pernaut se charge du 13 heures de
TF1. Sauf que. Sauf que, tremblement de terre dans le PAF, ce dernier a annoncé qu’il n’assurerait plus la présentation du journal télévisé de la mi-journée sur la première chaîne d’ici à la fin de l’année.

Forcément, après 32 ans de présentation, le journaliste aura marqué beaucoup de Français. Que ce soit en bien ou en mal d’ailleurs : on ne passe autant de temps sur le devant de la scène sans amasser quelques détracteurs. Pour mieux comprendre ce que ce JT emblématique représente, nous avons demandé à nos internautes de nous faire part de leur sentiment sur ce changement marquant.

« Il fait partie de la famille »

Dans la foule de messages que nous avons reçus, nos internautes vantent la capacité du présentateur à instaurer un sentiment de proximité avec ses téléspéctateurs : « Pour moi il est irremplaçable, personne ne ressemblera à Jean-Pierre car il fait partie de la famille et il me manquera. J’adorais son JT, sa bonhomie, sa façon d’être proche des gens… », confie Patricia. Cette familiarité s’est construite sur le long terme, en s’installant dans les foyers et, ainsi, en réunissant plusieurs générations. Emilie se souvient : « Mon père nous obligeait à regarder le JT de 13 heures sur TF1 et pas d’une autre chaîne car il y avait JPP. Nos échanges étaient stimulés par les
reportages, mais aussi par sa personnalité. » « JPP », comme vous êtes nombreux à l’appeler, avait donc sa place à la table d’Audrey, comme chez beaucoup d’autres. « Pernaut a rythmé les déjeuners de toute mon enfance. Symbole du journal de 13 heures, il était convié à chacun de nos repas. L’espace de 40 minutes, il devenait le centre d’intérêt de tous », explique la jeune femme de 23 ans.

Douce France

Proximité avec les téléspectateurs déjà, mais avec le terroir, les territoires, les régions… Bref, avec la France qui ne se limite pas à Paris, surtout. Pour Nicole, ça fait la différence : « C’est une bouffée de douceur parmi toutes les informations anxiogènes, il sait dire les choses que nous pensons et parler des régions françaises et des métiers oubliés avec enthousiasme et bienveillance. » Jean-Claude lui, n’était pas au rendez-vous régulièrement, mais il résume bien la pensée de nombreux téléspectateurs : « Il représentait la
France franchouillarde, aimée des téléspectateurs retraités. Ses journaux télévisés étaient une ode à la « France profonde », celle des terroirs, du bien manger et de la douceur de vivre. » Rien que ça.

Un peu « réac’ » ?

Malgré tout, le présentateur phare n’a pas que des fans, loin de là. D’ailleurs la fin du témoignage de Jean-Claude le souligne : « Ses idées réactionnaires en fin de carrière ne lui ont pas fait que des aficionados. » Effectivement, ce reproche, nous l’avons retrouvé à plusieurs reprises. Et si on nous parle à nouveau de « France profonde », cette fois c’est loin d’être élogieux. « Des sujets au ras des pâquerettes censés livrer l’essentiel de ce qu’est la France mais qui l’enferme au final dans ce qu’elle a de pire : état d’esprit étroit, fermeture sur soi, pas de recul. Les prises de position du sieur Pernaut étaient régulièrement teintées d’un soi-disant bon sens populaire plus près de l’idéologie RN que d’un journaliste ouvert sur les autres et le monde », dénonce Patrice.

Une opinion que partage, entre autres, Fouzia : « Il représente le manquement au devoir de réserve, le manque d’investigation, de sujets de fond dans ses éditions. Il a voulu être l’homme « du terroir » mais sans jamais faire de vrai journalisme, dommage. Contente qu’il passe la main. »

En définitive, et même si Jean-Pierre Pernaut a été élu personnalité TV préférée des Français en juin dernier, le personnage est loin de faire l’unanimité. Peut-être, aussi, du fait de sa longévité qui a doucement fini par transformer l’habitude en lassitude, comme l’explique Marie : « Il a fait de belles choses, mais il est temps de passer à autre chose. Personne n’est irremplaçable. Bon vent à lui et bienvenue à celui où celle qui le remplacera. » En espérant qu’elle ou il rencontrera le même succès.

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