Jacques Pradel : "J’ai une passion pour les enquêtes, mais pas pour les crimes"

Depuis bientôt quatre ans, il est narrateur d’affaires criminelles, dans Chroniques criminelles, diffusé samedi 21 novembre à 21h05 sur TFX. Ce grand spécialiste des faits divers a, certes, quitté RTL mais ne manque pas de projets.

Quels critères déterminent le choix des affaires traitées dans Chroniques criminelles ?

Jacques Pradel : Il faut que les affaires soient bouclées et que les protagonistes, donc les proches des victimes, les gendarmes, les avocats, acceptent de parler. Notre différence avec d’autres magazines, c’est le décryptage du fait divers. L’idée est de faire une enquête journalistique et non pas policière sur l’affaire, sans complaisance.

Quelles affaires déjà traitées vous ont marqué ?

Celles qui ont frappé l’opinion. L’affaire Maëlys, celle de Sophie Le Tan, Fourniret bien sûr, l’affaire Grégory… Il y en a tellement !

Comment cet intérêt pour les faits divers vous est-il venu ?

C’est un hasard de carrière. J’en ai présenté grâce à Pascale Breugnot (productrice, ndlr) en 1990 avec Perdu de vue,sur TF1. On a été les premiers à rendre publique l’affaire des disparues de l’Yonne, l’affaire Émile Louis. Et ça nous a donné l’idée de créer Témoin numéro 1, en 1993, sur des «cold cases» avec la volonté de relancer des enquêtes. J’ai la passion des enquêtes, mais pas des crimes. Et j’ai poursuivi plus tard sur Europe 1, pendant deux ans, avec Café crimes, et sur RTL durant dix ans dans L’Heure du crime.

Stéphane Bourgoin, le spécialiste français des serial killers, a récemment avoué qu’il avait menti. Votre réaction ?

Après ses révélations, je l’ai appelé. Comme il a souvent été mon invité, je voulais qu’il s’exprime, par égard pour les auditeurs. En fait, il n’a pas menti sur son travail mais sur lui-même, en racontant que son intérêt pour les tueurs en série était dû au fait que sa petite amie avait été victime de l’un d’entre eux. Il lui faut maintenant un traitement psychologique, voire même psychiatrique.

RTL n’a pas renouvelé votre contrat cette saison. Vous voilà donc presque à la retraite ?

Je n’ai absolument pas envie d’aller planter des choux. Tant que mes neurones vont bien, je continue à travailler. J’ai écrit un projet de série télévisée en quatre épisodes, inspirée d’une affaire que j’avais traitée dans Témoin numéro 1. Et je sors une série de livres immodestement baptisée Collection Jacques Pradel (aux éditions JPO). Ce mois-ci sort le volume où le journaliste Alain Hamon raconte ses cinquante ans de faits divers. En février, Me Étienne Nicolau racontera l’affaire des disparues de Perpignan.

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