Ces ostréiculteurs toujours émus par leur passage dans le JT de Pernaut

  • Jean-Pierre Pernaut quitte le JT de 13 heures de TF1 ce vendredi. Pour son dernier, la chaîne a préparé un reportage en son honneur. A 20 Minutes, nous sommes allés rencontrer les Françaises et les Français qui ont eu la chance d’avoir un reportage dans son journal.
  • En Vendée, en 1994, le parc ostréicole de Roland et Régis Billet ont été mis à l’honneur dans le JT de 13 heures.
  • Vingt-six ans après, Ghislaine, la femme de Roland, n’a pas oublié l’impact que le reportage avait eu sur leur campagne de vente.

C’était il y a un peu plus de 26 ans. Ghislaine Billet, ostréicultrice à la retraite à Bouinen Vendée, en est persuadée encore aujourd’hui : « C’était le premier reportage sur notre élevage dans le département sur TF1. A l’époque, les gens ne connaissaient que les huîtres de
Bretagne et de
Charente-Maritime ». Mais beaucoup moins celles entre ces deux coins de l’ouest de la France, et surtout pas celles du Port-du-Bec, à cheval sur les communes vendéennes de Bouin et de Beauvoir-sur-Mer, à quelques encablures du
Gois, la chaussée submersible reliant le continent à l’
île de Noirmoutier.

Fin novembre-début décembre 1994, les fêtes de fin d’année approchant à grand pas, Thierry Cabannes et son équipe de TF1 choisissent donc de mettre à l’honneur un ostréiculteur vendéen dans le journal de 13 heures de
Jean-Pierre Pernaut. Roland Billet a repris avec son frère, Régis, le parc ostréicole d’une trentaine d’hectares du « papé » Florent, comme il l’appelle dans le sujet, sur le Port-du-Bec, surnommé le port chinois eu égard à ses alignements de pontons d’apparence frêle. Le reportage est reporté de quelques jours en raison des conditions pluvieuses. Le jour J, le soleil brille et le ciel est à peine voilé. « J’ai des flashs qui reviennent, cette pièce était éclairée comme aujourd’hui… », se rappelle Ghislaine, qui a eu la douleur de perdre son mari Roland dans un accident de voiture en 2001. Un soleil généreux irradie la salle à manger de la maison vendéenne et confère un ton plus bleuté au Daim, le petit cours d’eau longeant le jardin.

Pêle-mêle, Ghislaine, accompagnée de sa belle-sœur Claudine, se souvient « des grosses moumoutes sur les gros micros », « de l’hélicoptère qui avait survolé la baie » et « de la gentillesse » de Thierry Cabannes et de ses collègues. « Après le reportage, tout le monde s’était retrouvé ici [Ghislaine montre sa salle à manger] pour partager un grand plateau de fruits de mer et c’est sûr, un verre de vin blanc ! » Cette scène est d’ailleurs immortalisée de manière fugace à la fin du sujet que l’on a pu revoir.

Ghislaine et Claudine dans le parc ostréicole.

« A l’époque, le journal de 13 heures, c’était sacré, estime aujourd’hui Claudine. Les gens attendaient ce moment car il n’y avait pas autant de moyens d’informations que maintenant. » Juste après la diffusion, les «beh dites donc, on vous a vus à la télé» escortent le quotidien de la famille Billet. « On avait eu beaucoup de retours au niveau de la profession, raconte Ghislaine, qui a gardé très précieusement trois cassettes vidéo des rushs du reportage et deux photos de l’inauguration des locaux de TF1 à Nantes avec comme guest-star… JPP. Et surtout, ça avait boosté nos ventes. » A l’époque, Roger se consacre à la vente de gros et demi-gros sur le secteur de Bouin. Roland, Ghislaine, et Claudine réalisent de la vente au détail du jeudi au dimanche en région parisienne. Les
huîtres Vendée Atlantique gagnent en notoriété. « On avait touché une clientèle qui ne serait sans doute jamais venue nous voir. Certains nous disaient : «Ah, mais c’est vous qu’on a vu dans le journal de Pernaut !» »

Laurent a repris le parc ostréicole de Florent et Roland Billet.

Mais, l’image que gardent à tout jamais les deux femmes. C’est celle du « papé » descendant de l’hélicoptère, la voix chevrotante et les yeux embués par l’émotion d’avoir survolé son parc ostréicole du ciel. Au visionnage du reportage – 26 ans après –, Laurent (fils de Claudine et Régis), 44 ans, «la relève, la 3e génération», selon Ghislaine, n’a pu retenir ses larmes…

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