Chief Brand Officer et responsable de la création de toutes les lignes de la maison Boss, Ingo Wilts a dû, comme tous les designers de mode, apprendre à travailler de façon nouvelle. La crise sanitaire du Covid-19 a obligé le secteur de la mode à se réinventer. Vendredi 25 septembre, en plein sursaut de l’épidémie, la maison a eu la chance de présenter sa collection printemps-été 2021 à Milan, avec une poignée d’invités pour un semblant de normalité. Entretien.
ELLE. Comment avez-vous appréhendé cette saison particulière ?
Ingo Wilts. C’était bizarre parce que nous avons commencé à travailler dessus l’année dernière. Mon idée était vraiment de me concentrer sur notre héritage, sur nos coupes et notre maîtrise de la couture. Mais lorsque nous avons été confinés en mars, nous avons basculé totalement dans le développement numérique et un thème plus « casual » s’est imposé. Dans la collection, nous avons donc encore des costumes, mais nous avons les avons combinés avec des pièces très décontractées. L’idée était que la collection soit très relax, très aérienne et moins strict.
ELLE. Quelles étaient les inspirations pour cette collection printemps-été ?
Ingo Wilts. Je voulais concevoir quelque chose qui soit un peu plus facile à porter, avec une attention portée sur la nature. On peut y retrouver beaucoup d’arbres et d’imprimés floraux qui sont faites par un artiste de Londres, William Farr. Nous avons décidé des couleurs de la ligne à partir des imprimés de William. Dans la collection il y a beaucoup de roses vifs, beaucoup de verts…
ELLE. Comment arriver à être toujours créatif en période de crise ?
Ingo Wilts. C’est une question très intéressante. L’inspiration ici est entièrement numérique. Lorsque vous passez plus de temps à la maison, vous passez plus de temps sur votre ordinateur, mais vous avez également plus de temps pour vous. J’ai eu plus de temps parce que j’étais en confinement en Allemagne. J’ai recommencé à courir, j’ai davantage profité de la nature… tout cela était très inspirant. Par le passé je voyageais beaucoup, c’est de là que je tenais mon inspiration.
ELLE. On a l’impression que les vêtements homme et femme de Boss peuvent être portés par les deux genres. Quel regard portez-vous sur la mode unisexe ?
Ingo Wilts. Je pense que c’est très important. Vous voyez sur le défilé, par exemple, nous avions un blazer avec des broderies, c’était un blazer unisexe. Il a été fait dans le département de l’homme, mais il va aussi bien à la femme. L’unisexe est quelque chose que l’on souhaite vraiment travailler, nous en faisons beaucoup pour Hugo, notre autre marque, qui a une clientèle plus jeune. C’est un peu plus facile. Je suis pour que l’on fasse une Fashion Week. Mais je pense qu’il y aura toujours une distinction entre les deux, certaines catégories de vêtements sont faites pour l’homme et d’autres pour la femme.
ELLE. Les marques se lancent de plus en plus le défi de l’éco-responsabilité, quels sont les engagements de Boss pour une mode respectueuse de l’environnement ?
Ingo Wilts. Nous avons beaucoup d’engagements. D’un côté, nous réutilisons beaucoup. Au cours du confinement, nous avions annulé nos commandes, mais nous avions beaucoup de tissus dans notre entrepôt. J’ai demandé à mon équipe de réutiliser ces tissus, notamment pour faire une collection sport. Nous avons aussi fait une collection capsule éco-responsable avec Alex Thomson. Nous utilisons du coton biologique pour homme et femme qui sont entièrement traçables, et nous avons développé, il y a peu, un costume végan.
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