Au casting de la série Les Invisibles à partir du 8 septembre sur France 2, Quentin Faure se confie à Télé Star sur ce nouveau projet "humaniste" entre polar et comédie…
Télé Star : La série suit "les Invisibles", une brigade cherchant à redonner une identité à des victimes anonymes. Quel aspect du scénario vous a-t-il donné envie de vous lancer dans l’aventure ?
Quentin Faure : Ce qui m’a énormément plu, c’est l’aspect humaniste de cette série. Ces quatre-là sont là pour une raison précise. Ils ont des convictions humanistes, ils ne sont pas uniquement là pour sauver la veuve et l’orphelin. Cette question d’identité, de redonner un visage à ceux qui n’en ont pas, ça me touche beaucoup. Je suis un humaniste convaincu. Et puis je ne connaissais pas mes partenaires mais sur le papier, je me suis dit "Il y a moyen de faire quelque chose de vraiment chouette", d’avoir un fond de polar mais également un peu de comédie…
Parlons un peu du tournage. Comment la dynamique entre les membres de brigade s’est-elle construite ?
Quand on a démarré la série, il y a eu des cas de Covid, le confinement, etc., et on s’est retrouvé quelques jours à ne rien pouvoir faire. C’était très compliqué, on a eu peur que le tournage soit annulé, mais on a pu passer du temps ensemble. Ça a tout de suite collé, et pas seulement entre nous quatre, aussi avec l’équipe technique, les costumières, les régisseurs, c’est comme si tout le monde s’était dit "Il faut que ça se passe bien". Et nous, on a énormément travaillé. Tous les soirs après le tournage, on se voyait entre nous, on travaillait, on réécrivait beaucoup les dialogues, on s’est créé notre langage à nous quatre. On est vraiment devenu une troupe de théâtre.
L’ambiance était-elle plutôt studieuse ou détendue ?
C’était un subtil mélange des deux. Parfois on rigolait un peu trop, mais on faisait toujours le travail. Je crois que c’est ce qui nous a sauvé en ces temps compliqués, de nous voir le soir, manger ensemble, d’écrire et de bosser en rigolant.
Vous expliquez avoir réécrit certains dialogues. Dans quelle mesure les réalisateurs vous ont-ils laissé des libertés ?
Ça dépendait des moments. De temps en temps, on nous autorisait à faire de l’impro. Chris Brillant a vraiment pris la série à bras le corps, il se comportait comme un showrunner. Quand on arrivait le matin, on avait travaillé de notre côté et lui du sien. On se laissait de la place les uns aux autres. C’était que du travail sans égo. Tout le monde allait dans le même sens. Il a apporté quelques idées que l’on s’est appropriées, nous avons apporté d’autres choses… On a travaillé ensemble.
Pouvez-vous nous parler un peu de Ben, votre personnage ?
Ben me ressemble un petit peu. C’est le bon soldat, celui qui ira mourir pour les autres. C’est les gros bras de la bande. Et puis il a des aspects qui ne sont pas du tout proche de moi. C’est un personnage qui a du mal à canaliser sa violence. Il est un peu trop impulsif, mais je n’ai pas eu de mal à le jouer. Quand on a des partenaires comme ceux que j’ai eu, c’est super facile d’aller explorer ces côtés du personnage.
Comment avez-vous abordé le rôle de Ben ?
Au début, il n’y avait pas trop de bible des personnages, on l’a créée nous-mêmes. Ben est un ancien boxeur, donc je me suis raconté pourquoi il avait arrêté la boxe, pourquoi il en était venu à entrer dans la police, comment Darius l’avait recruté, etc. Et en fait, quand je tournais le film Miss de Ruben Alvès, je me suis mis à la boxe anglaise. Donc j’ai continué entre les deux tournages et ça m’a beaucoup aidé. Par exemple, il y a une scène de boxe sur un ring, et c’est moi qui ai créé le combat. J’étais content.
Dans quelle mesure la vie des personnages va-t-elle impacter la série ?
Il y a un moment où les lignes vont se confondre, pour chacun des personnages. Mais dans ces moments-là, il y en a toujours un pour remettre les autres dans le droit chemin, pour dire "Attention, il ne faut pas en faire une affaire personnelle".
Un épisode vous a-t-il marqué plus que les autres ?
Je dirais l’épisode 3. Dans cet épisode, Edouard Montoute joue un rôle assez important et ça m’a marqué. Je le connaissais comme étant principalement un acteur de comédie, et là, il touche un registre plus tragique et il m’a surpris. Quand j’ai lu le scénario et j’ai vu ce qu’il en a fait, j’ai trouvé qu’il avait fait monter la tension dramatique de l’épisode à un tout autre niveau. Ça, ça m’a marqué. Après, il y a l’épisode 6. Il parle du parcours de Ben, mais je ne peux pas trop en dire (rire).
Dès les premiers épisodes, on sent que Duchesse n’est pas indifférente à Ben. La romance a-t-elle une place dans la série ?
Je ne sais pas si on peut parler de romance, mais chacun des quatre personnages principaux a un espace pour ouvrir son cœur. Soit c’est en parallèle de l’intrigue, soit ça s’y intègre. Je crois que Darius devait avoir une histoire d’amour, mais ça a été coupé au montage.
Avec Engrenages et Kidnapping, vous avez déjà goûté à la fiction policière. En quoi Les Invisibles est-elle différente des autres ?
Quand j’ai tourné dans Engrenages, je jouais l’un des personnages principaux de la saison 6 mais j’arrivais dans un bateau qui roulait déjà depuis longtemps. Je n’ai rien eu à faire. C’était tellement bien écrit, bien ciselé, que je suis monté à bord du bateau et je me suis embarqué là-dedans. Là, c’est la création d’une série. C’est la première fois que ça m’arrive de participer à la création d’une série policière, donc je me sens beaucoup plus engagé personnellement. Cette série me tient particulièrement à cœur parce que j’y ai mis plus de moi, plus de travail, que pour les autres. Et ce que cette série a de différent, c’est qu’on a vraiment essayé de faire coexister la couleur polar avec des moments de comédie, de tendresse, de complicité entre les personnages.
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