Pourquoi fête-t-on encore la Sainte-Catherine ?

Nous sommes en 2019 et le lundi 25 novembre, c’est la Sainte-Catherine. N’en déplaise à toutes les Catherine, est-ce qu’on peut en finir avec cette fête surannée ?

C’est une tradition qui sent fort la poussière : le 25 novembre de chaque année, est célébrée la Sainte-Catherine aka ce jour étrange où les femmes célibataires de 25 ans et plus, sont chapeautées d’une coiffe jaune et verte géante en papier crépon et doivent défiler ainsi dans leur entreprise (ou dans la rue) pour espérer trouver un homme qui voudrait les épouser.

Sainte-Catherine et concours de cochons

Si le caractère suranné d’un tel folklore – héritage archaïque du modèle patriarcal – peut faire sourire, dans certaines régions on a fait de cette tradition un rendez-vous incontournable. A Vesoul par exemple, on organise chaque année la foire agricole de la Sainte-Catherine durant laquelle on peut assister à une course de cochons et un concours de Catherinettes. Aucune corrélation entre les deux événements, si ce n’est le lieu et la date.Et selon un sondage de France 3 Franche-Comté, 40% des personnes interrogées pensent qu’il faut maintenir cette tradition et 21% d’entre eux “que c’est du folklore et de la rigolade”. Pouet Pouet.

Ailleurs, des discothèques offrent l’entrée gratuite aux femmes célibataires, d’autres font des cadeaux à leurs employées non mariées. C’est le cas des grandes maisons de couture parisiennes qui continuent de célébrer cet événement chaque année.

Tonton Yves vs le célibat

Mais ne faudrait-il pas mettre fin à cette mascarade sexiste qui véhicule encore l’idée qu’une femme seule n’est pas complète? Si personnellement je n’ai jamais dû m’affubler d’une coiffe – ni reçu de cadeaux de célibataire d’ailleurs – cette tradition me rappelle pourtant ces années de célibat où je devais faire face aux réflexions lourdes de mon oncle Yves, allant de “c’est quand que tu nous présentes un petit copain ?” à “dis donc, on va finir par croire que personne ne veut de toi”. Toujours très agréable tonton Yves.

Bref, des torrents d’eau ont coulé sous les ponts depuis l’époque où l’on célébrait sainte Catherine d’Alexandrie, vierge et martyre, patronne des jeunes filles et où ces dernières faisaient des voeux afin qu’on les demande en mariage. Et quitte à célébrer les jeunes filles le 25 novembre, pourquoi ne pas remplacer cette croisade contre le célibat féminin en une fête mettant à l’honneur la force, l’intelligence ou l’engagement des femmes de demain, qui n’ont besoin n d’un homme ni d’un chapeau ridicule pour briller et faire entendre leur voix.

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