» J’aimerais que ça change ! » Changer oui, mais quoi ? Et par où commencer ? Pour y voir plus clair, se mettre en mouvement et voir le changement aboutir, la méthode kaïzen a un secret : un petit pas après l’autre. Le premier est le plus dur.
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Au début des 50, le Japon est occupé par l’armée américaine depuis sa défaite en 1945. Le concept du kaïzen est né de la coopération des vainqueurs et des vaincus pour la reconstruction industrielle de la péninsule. Devenue une méthode clé de la compétitivité japonaise, le kaizen est basé sur l’amélioration continue (du japonais kaï, changement, et zen, bon). Un principe particulièrement adapté au développement personnel, puisqu’il s’appuie sur des changements réfléchis, concrets et progressifs. Une avancée « pas à pas » qui tient compte de notre singularité et ne dépend pas d’une injonction ou d’un modèle imposés de l’extérieur. Sans précipitation ni rupture brutale, chaque petit pas quotidien nous entraîne plus loin que la veille où l’on désire aller, en douceur et à notre rythme. On peut toujours réajuster nos priorités à l’heure des bilans réguliers… Formatrice en créativité, Christie Vambremeersh* nous ouvre la voie.
*Auteur de Changer avec le kaïzen. Quel sera votre prochain petit pas ? Editions First, 15,95 €, et du blog maviesansmoi.com
Comment prendre conscience de la nécessité de changer ?
Christie Vambremeersh : Lorsqu’on rencontre une insatisfaction légère ou profonde, que l’on se sent, comme la Belle au bois dormant, un peu apathique, sans grande envie, sans forcément mettre le doigt sur ce qui cloche, nous ressentons peut-être un appel au changement. Cet appel intérieur, on peut décider de l’écouter et d’opérer un changement dans sa vie. Deux conditions sont réunies pour que ce soit possible : la prise de conscience que quelque chose en nous appelle à changer, et la motivation personnelle (ce n’est ni notre conjoint, ni notre boss, etc. qui nous l’intime). Mais la question suivante, c’est : » Comment je m’y prends ? « . Il y a plusieurs stratégies possibles face à la décision de changer : on peut, par exemple, faire table rase, ou encore, attendre que les événements soient propices, ou bien se débiner au moment d’enclencher l’action… ou commencer par planifier de petites actions, ce qui est le principe du kaizen.
Quels sont les avantages du kaizen ?
C. V. : Cette méthode est intéressante car elle active la partie de nous « décidée » et « réaliste « . Elle consiste tout d’abord à faire le point sur la situation tranquillement, en prenant des notes qui nous serviront de repères, et d’observer ce qui nécessite d’être amélioré. Je peux par exemple me demander ce que j’aimerais ressentir (plus d’estime de soi, de joie, de la disponibilité, un sentiment de liberté ou d’abondance, etc.). Et puis je pars de ma situation actuelle, et de moi : non pas d’un moi idéalisé et différé, mais celui que je suis, » ici et maintenant « , avec mes fragilités et la force qui est la mienne. A partir de cet état des lieux, je peux me fixer un objectif simple, réalisable, et ancré dans le temps. Se fixer des bornes temporelles : « je commence quand« , « j’arrête quand« , « j’évalue quand« , c’est très important ! Personnellement, je me fixe rarement des objectifs à plus de 3 mois. Et à 6 semaines, ça marche encore mieux (parce que j’en vois la fin…).
Présenté ainsi, cela semble plus facile de changer…
C. V. : Il me semble, oui. Les conséquences de nos actions pour changer sont réelles, et progressives. Or le changement fait souvent peur. S’il est brutal, si la barre est placée trop haut, tout notre arsenal de résistances se met immédiatement en place. Avec le kaizen, au fur et à mesure de mes petits pas réguliers, mon mouvement va s’amplifier, de nouvelles habitudes vont s’ancrer, ma confiance va se renforcer. C’est comme le premier bain de mer de l’été : on a peur d’avoir froid, puis on met un pied dans l’eau, on est saisi, et enfin on la trouve délicieuse. Le lendemain, on y entre plus vite !
Mon premier exercice
Pour débuter dans le changement tout en subtilité et en récompenses du kaïzen, rien de mieux que la double liste de Christie Vanbremeersch.
Lorsque j’ai besoin de clarifier les domaines de ma vie que je pourrais changer, je rédige deux listes. Sur la première, c’est la liste des choses que je fais qui m' » allument » et me font me sentir plus vivante (par exemple, aller nager, mettre chaque mois 100 euros de côté, porter une robe, etc.). La seconde liste, ce sont les choses que je fais qui « m’éteignent » (par exemple, boire plus d’un verre d’alcool, shopper sur internet, parler trop des autres…)
Ces listes me donnent plusieurs pistes, de choses à faire plus et de choses à faire moins. J’en choisis une, une à la fois ! celle qui me parle le plus, par exemple : aller nager une fois par semaine, pendant une heure. Et j’ancre chaque piste dans le temps, par exemple, pendant 6 semaines.
Au bout de ces 6 semaine, je fais le bilan : qu’est-ce qui a été difficile ? quels sont les bénéfices ressentis ? Et je réajuste, si besoin. L’idée, c’est que les objectifs soient à mon service (et pas l’inverse) ; et que leur atteinte contribue à une plus grande joie de vivre !
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