Joseph Epstein, journaliste au Wall Street Journal, a été critiqué ce week-end après avoir écrit un éditorial jugé sexiste suggérant que la future première dame Jill Biden devrait arrêter d’utiliser le titre de «docteur», bien que ce soit le cas.
Non la future Première dame, Jill Biden ne se cantonnera à son rôle d’épouse. Même si la sexagénaire a œuvré grandement pour l’élection présidentielle de son mari Joe Biden, elle est avant tout une enseignante d’anglais passionnée. Elle répond d’ailleurs au titre de docteur, après avoir obtenu 2017 un doctorat en sciences de l’éducation à l’Université du Delaware. Ce qui n’est pas au goût du journaliste Joseph Epstein. Dans un éditorial intitulé «Y a-t-il un docteur à la Maison-Blanche ? Pas si vous avez besoin d’un médecin» et publié le 11 décembre dans les colonnes du Wall Street Journal, ce dernier indique que «personne ne devrait s’appeler soi-même « Dr » s’il n’a pas mis un enfant au monde».
« Contentez-vous du frisson plus grand d’être dans le meilleur logement public du monde »
«Le doctorat a un temps été prestigieux, mais cela a été diminué par l’érosion du sérieux et le relâchement des standards dans l’université généralement, encore plus en dehors des sciences», déplore le chroniqueur, lui-même ancien professeur émérite d’anglais à l’université de Northwestern. «Oubliez le petit frisson d’être Dr Jill et contentez-vous du frisson plus grand d’être pendant quatre ans dans le meilleur logement public du monde en tant que First Lady Jill Biden», poursuit le détracteur en apostrophant la sexagénaire d’un paternaliste «gamine».
Un attaque «sexiste et dégoûtante»
Jugés sexistes, ces propos n’ont pas manqué de faire réagir ce week-end de nombreuses personnalités sur les réseaux sociaux. «Le Dr Biden a obtenu ses diplômes grâce à un travail acharné et une véritable détermination», a tweeté l’avocat Douglas Emhoff, mari de Kamala Harris. «Elle est une source d’inspiration pour moi, pour ses élèves et pour les Américains à travers le pays. Ce texte n’aurait jamais été écrit à propos d’un homme.»
D’autres voix se sont faites entendre. «J’en ai assez de la façon dont des hommes misogynes parlent dans les médias de femmes accomplies, diplômées, qui ont réussi comme @DrBiden. Tellement marre», s’insurge Meghan McCain, fille de l’ancien sénateur républicain John McCain et proche du clan Biden. La fille de Martin Luther King Jr, Bernice King, a elle aussi adressé son soutien à l’enseignante. «Chère Dr Biden : mon père était un docteur hors médecine aussi. Et son travail a apporté de grands bénéfices à l’humanité. Le vôtre aussi», assure-t-elle. «Son nom est le Dr Jill Biden. Habituez-vous à cela», renchérit l’ancienne candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine Hillary Clinton.
Le porte-parole du camp Biden Michael LaRosa a, quant à lui, directement interpellé le Wall Street Journal sur Twitter : «Vous devriez être gênés d’imprimer l’attaque dégoûtante et sexiste sur @DrBiden (…) Si vous aviez le moindre respect pour les femmes, vous enlèveriez cet étalage répugnant de chauvinisme de votre journal et vous lui présenteriez vos excuses.»
«Ensemble, nous bâtirons un monde où les réalisations de nos filles seront célébrées plutôt que diminuées», a conclu le 14 décembre la future First Lady sur son compte Twitter. Avant l’élection présidentielle du 3 novembre, le Dr Biden a d’ailleurs confirmé qu’elle continuerait à enseigner si elle et son mari atteignaient la Maison Blanche. «C’est important, a-t-elle insisté en août dernier auprès de CBS Sunday Morning en août, et je veux que les gens valorisent les enseignants, connaissent leurs contributions et élèvent leur profession.»
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