Qu’elle soit programmée ou réalisée en urgence, la césarienne est une perspective qui effraie les futures mamans. Vous avez besoin d’être rassurée ? Voici comment démêler le vrai du faux parmi toutes les informations qui circulent.
En quoi consiste une césarienne ?
La césarienne concerne 1 accouchement sur 5 en France. Il s’agit d’une intervention chirurgicale réalisée au bloc opératoire sous anesthésie loco régionale ou générale qui consiste à faire une incision sur le ventre de la maman afin d’extraire l’enfant. Le médecin incise d’abord la peau, puis le muscle abdominal, le péritoine et enfin l’utérus pour accéder au bébé. L’intervention dans son ensemble, sutures comprises, ne dure généralement pas plus de 40 minutes.
Les indications de la césarienne
Les indications pour la réalisation d’une césarienne sont multiples. Elle peut être programmée (deux tiers le sont), ou alors réalisée en urgence.
Parmi les causes les plus fréquentes d’une césarienne on retrouve :
- Les motifs liés au bébé : une souffrance foetale, un retard de croissance intra-utérin (RCIU), une présentation en siège, la macrosomie (bébé est trop gros), la gémellité (près de la moitié des jumeaux naissent par césarienne en France), un risque infectieux par exemple si la future maman a contracté un herpès,
Une autre indication est celui de la procidence du cordon, lorsque le cordon descend dans le vagin avant le bébé.
- Les motifs liés à la maman : un antécédent de césarienne, on parlera alors de césarienne itérative. Un diabète gestationnel, une pré éclampsie, une rupture utérine, un hématome rétro placentaire, un placenta praevia, un échec de déclenchement. Il arrive également que la césarienne soit décidée parce que le travail n’avance plus suffisamment.
La mère peut aussi présenter une affection générale qui l’empêche d’accoucher par les voies naturelles, une maladie cardiaque qui contre-indique un accouchement par voie basse.
Les risques et complications
Les complications sont exceptionnelles, de l’ordre de 5 à 10% et dans des proportions variables, mais elles existent. Il est donc important de les connaître. Parmi les complications les plus fréquentes on retrouve le risque infectieux mais on peut également observer des adhérences des tissus, un problème de coagulation du sang, une péritonite des lésions des organes voisins de l’utérus, des hémorragies. Une rupture utérine peut également être découverte pendant la césarienne et il s’agit alors d’une urgence vitale
Les suites de l’accouchement
Après la césarienne, la femme reçoit généralement un traitement anti-coagulant afin d’éviter la survenue d’une phlébite, avec le port de bas de contention. Il n’est pas rare que le transit soit ralenti et que la cicatrice soit douloureuse. Un traitement antalgique est systématiquement proposé et rien ne sert de souffrir. Vous venez de subir une véritable opération, il est donc parfaitement normal d’avoir mal. Il est important d’évoquer ouvertement vos questionnements avec le personnel de la maternité et de parler de votre ressenti et de douleurs éventuelles. Vous allez de toute façon être très surveillée et devez être attentive à certains signes même lorsque vous aurez quitté la maternité. si vous avez de la fièvre, des pertes de sang, une forte douleur au ventre, une douleur dans le mollet, il s’agit d’une urgence, rendez vous immédiatement à l’hôpital.
L’allaitement après une césarienne
Après une césarienne, il arrive que l’allaitement soit un peu plus difficile à mettre en place. Réflexe de succion pas encore acquis, bébé prématuré, séparation prolongée entre la mère et l’enfant, autant d’obstacles à des débuts sereins. Mais rassurez-vous, ce n’est pas parce que vous n’avez pas accouché par voie basse que vous ne pourrez pas allaiter. La première chose est de prévenir le personnel médical de votre décision. Ils seront ainsi mieux préparés à vous accompagner et mettront tout en oeuvre pour vous aider. Si c’est possible, essayez de mettre bébé au sein le plus rapidement possible. Dans certaines maternités, il est même envisageable de faire du peau à peau directement après la naissance. N’hésitez pas à demander de l’aide pour mettre bébé au sein car les premiers jours la cicatrice peut être douloureuse et entraver vos mouvements.
Le ventre après la césarienne
Il s’agit d’une préoccupation majeure des femmes qui s’inquiètent de savoir comment sera leur ventre après l’intervention. Il est vrai qu’après une césarienne, un petit bourrelet de peau peut subsister assez longtemps parce que le muscle a été écarté. Dur dur alors de retrouver la tonicité d’avant ! Mais attention, encore plus qu’après un accouchement par voie naturelle, il faut attendre avant de se remettre au sport et y aller en douceur. La première étape est évidemment celle de la rééducation du périnée. Interdiction formelle d’aller à la salle de sport tant que vous avez des douleurs et avant de vous être assurée que votre périnée a retrouvé sa tonicité. Natation, yoga, gymnastique douce puis ensuite exercices de gainage et travail sur la respiration feront ensuite des merveilles.
Le vrai/faux de la césarienne
Halte aux idées reçues sur la césarienne. Voici les réponses à toutes les questions que vous vous posez !
- On peut choisir une césarienne programmée
VRAI. De Victoria Beckham à Beyoncé, de nombreuses stars ont fait ce choix respectable…mais discutable. En réalité, cela dépend de la maternité dans laquelle vous allez accoucher. Dans certaines cliniques, il est en effet possible de programmer une césarienne de convenance, en accord avec votre médecin. Il est toutefois important de rappeler que la césarienne n’est pas un acte anodin mais bien une intervention chirurgicale et qu’elle n’est pas, comme on a tendance à le croire, moins douloureuse qu’une naissance par voie basse.
- La cicatrice de césarienne est très visible
FAUX. L’époque est révolue où la césarienne laissait une grande balafre sur le ventre des femmes (il fut même un temps où l’incision était réalisée à la verticale !). Aujourd’hui la cicatrice est réalisée au plus près du pubis et mesure entre 10 et 15 cm, afin d’être quasiment invisible.
- On reste plus longtemps à l’hôpital lorsqu’on accouche par césarienne
VRAI. Pour un accouchement par voie basse, la durée moyenne d’hospitalisation est de 3 à 4 jours. Les futures mamans qui donnent naissance à leur bébé par césarienne restent généralement deux jours de plus. Une durée rallongée qui s’explique tout simplement par les soins à apporter à la cicatrice et pour éviter les complications. Lorsque la césarienne a été réalisée en urgence ou en raison d’une pathologie de la mère ou du bébé (prééclampsie, hémorragies etc.), l’hospitalisation peut être encore plus longue.
- On fait plus de césarienne qu’avant
VRAI ET FAUX. Dans la dernière enquête périnatale de l’INSERM, rapport de 2016, on apprend que le taux de césarienne (20,4%) reste stable depuis 2010, après avoir plus que doublé entre 1981 et 2003. Des chiffres qui montrent que si le taux reste élevé, la tendance est plutôt à la limitation du nombre de césariennes.
- On ne peut pas accoucher par voie basse après une césarienne
FAUX. C’est ce qu’on a longtemps entendu. Les médecins craignaient bien sûr les risques d’une naissance par voie basse sur un utérus cicatriciel et donc la rupture utérine. On sait désormais que ce risque est infime, de l’ordre de moins de 1%. La haute autorité de Santé (HAS) recommande d’ailleurs de tenter d’abord un accouchement par voie basse après une première césarienne. Bien entendu, si la situation présente un risque quelconque, la césarienne sera envisagée. Selon une étude parue dans Plos Biology en septembre 2019, le recours à une césarienne itérative diminuerait toutefois légèrement le risque de complications.
- La césarienne se déroule sous anesthésie générale
FAUX. C’est le cas uniquement lors des césariennes réalisées en urgence ou si la santé de la mère l’impose. Dans une grande majorité des cas, l’intervention est réalisée sous rachianesthésie, le produit est injecté à l’intérieur de la dure-mère (membrane qui entoure la moelle épinière), ou péridurale, dans la colonne vertébrale mais à l’extérieur de la dure-mère.
- Après une césarienne, je peux zapper la rééducation du périnée
FAUX. Ce serait même une très mauvaise idée ! La rééducation du périnée est indispensable, que vous accouchiez par voie basse ou donniez naissance à votre enfant par césarienne. La grossesse en elle-même met le plancher pelvien à rude épreuve et seule une rééducation périnéale efficace pourra prévenir efficacement une éventuelle incontinence urinaire.
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