- Savoir se montrer vulnérable et mature
- Points faibles en entretien : ce qu’il faut absolument éviter
- Mettre ses failles en perspective
- La question du trou sur le CV
« Pouvez-vous citer trois points forts et trois points faibles ? ». Cette question, quasiment systématique lors d’un entretien d’embauche, peut se révéler piège.
“En posant cette question, le recruteur cherche à mieux comprendre la personnalité du postulant et son fonctionnement. C’est notamment ce qui va lui permettre de se projeter avec le candidat dans le poste”, explique Christophe Schnoebelen, coach et auteur du Petit cahier d’exercices pour réussir un entretien d’embauche (éd. Jouvence)
Savoir se montrer vulnérable et mature
Avant toute chose, il est important de comprendre ce que l’on entend par « points faibles » ou « failles », dans le cadre professionnel. Selon le Larousse en ligne, un point faible est « un point vulnérable, aspect qui résiste mal à la critique, à l’attaque : Son point faible, c’est sa susceptibilité. » Mais est-ce vraiment pertinent d’aborder sa « susceptibilité » auprès d’un potentiel futur employeur ? Possiblement.
Parce que le point faible en soi n’a pas une importance capitale – si tant est qu’il ne soit pas effrayant ou contre-indiqué pour le poste désiré et/ou qu’il n’est pas confondu avec un manque de compétences. Ce qui est important, c’est de pouvoir approfondir ces “failles” avec le recruteur, qui peut aussi voir dans cet échange maturité et honnêteté.
Points faibles en entretien : ce qu’il faut absolument éviter
Parmi les conseils à ne surtout pas suivre pour répondre à la fameuse question, Christophe Schnoebelen alerte sur les faux points faibles.
“Sur Internet on trouve plein de listes avec ‘30 faiblesses à dire en entretien’ mais un bon recruteur ne va pas seulement se contenter de vous demander trois qualités et trois défauts”. Rapidement donc, le subterfuge risque d’être découvert et cela risque de vous desservir.
Pire encore, il y a la technique surannée qui consiste à citer une qualité à la place d’un défaut. Être “perfectionniste” ou “pro-actif” n’est ainsi pas une réponse acceptable. Cette approche peut même avoir l’effet inverse et lui faire penser que vous êtes malhonnête, que vous avez quelque chose à cacher, voire que vous manquez de recul sur vous-même en étant incapable de dresser votre autocritique.
Sans compter que n’importe quelle qualité, dans sa facette exacerbée, peut effectivement se transformer en point faible. Ainsi, “quelqu’un de proactif peut devenir impatient et aller contacter des personnes alors que ce n’est pas spécialement utile. Cela induit donc à un mauvais comportement”, commente Christophe Schnoebelen. Idem pour le « très méticuleux » qui peut finir par se perdre dans les détails et donc alourdir les process, voire même être incapable de déléguer.
Mettre ses failles en perspective
Pouvoir citer ses points faibles en toute sincérité ne suffit cependant pas. Il faut également pouvoir les mettre en perspective.
Ainsi, vous pouvez au cours de la discussion, lancer des pistes pour pallier ces manques, dont vous êtes parfaitement conscient.e et auxquels vous aurez donc préalablement réfléchi dans une optique d’amélioration : suivre des formations, proposer des méthodes de travail adaptées, etc. Ces ajustements pourront ainsi être pris en compte lors de l’arrivée du ou de la candidat.e.
Ce positionnement actif va conforter le recruteur dans son choix puisqu’il ou elle aura toutes les cartes en main. Il permet également de montrer que vous possédez un certain recul, tout du moins une réelle lucidité vis à vis de votre profil professionnel.
La question du trou sur le CV
Outre la question des “points faibles” que l’on voit apparaître en entretien, reste la question du trou sur le CV, qui est encore souvent perçu comme un manque de stabilité ou d’engagement et peut donc être considéré comme un « point faible » par le recruteur.
Là encore, pour notre expert, il vaut mieux miser sur la sincérité. Votre interlocuteur peut tout à fait remarquer une période d’inactivité et vous interroger à ce sujet.
Quelle qu’en soit la raison (enfant, raison médicale, licenciement économique, burn-out…), et sans forcément entrer dans les détails, il faut pouvoir retracer sereinement son histoire professionnelle, même si celle-ci n’est pas conventionnelle. Chaque expérience – même si celle-ci relève du domaine personnel – apporte son lot de connaissances, sur la vie en général et/ou sur soi-même. Et c’est précisément cela qu’il sera bon de raconter.
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