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On parle de deuil périnatal quand le décès d’un enfant a lieu in utero, pendant la grossesse, le jour de sa naissance ou durant ses sept premiers jours de vie. Un psychanalyste nous éclaire sur le deuil périnatal.
Préparer sa chambre, ses vêtements, réorganiser la vie de famille… L’arrivée d’un bébé apporte un grand chamboulement et aussi beaucoup de bonheur. Quand un enfant tant attendu décède, les parents ne peuvent pas être prêts à vivre une telle épreuve. Comme pour tout deuil, ils ressentent de nombreuses émotions comme la douleur, la colère, la tristesse ou l’incompréhension. Pour le Dr Fernando de Amorim, directeur de la consultation publique de psychanalyse du IXème arrondissement de Paris, cette forme de deuil est peu connue : « En France, 7000 familles sont concernées par le deuil périnatal. L’enfant est une personne que les parents connaissent déjà mentalement. Parfois, il existe même avant sa conception, il est déjà connu psychiquement dans l’imaginaire de sa mère et de son père. «
Deuil périnatal : les bienfaits de la psychanalyse
Dans tous les cas, une première rencontre physique avec le nourrisson peut soulager la douleur des parents. Le Dr Fernando de Amorim explique l’importance de ce contact physique : » Le deuil commence par cette relation de pouvoir le toucher, le baigner, lui préparer un enterrement. Sinon, cela reste toujours dans l’esprit des parents, un être qui existe mentalement, mais qui n’existe plus dans le réel . «
Suite au décès d’un nouveau-né, une entrevue avec un psychanalyste est souvent bénéfique pour les parents : « Concernant la psychanalyse, rien n’est obligatoire. En revanche, il est important que les parents sachent que cela existe. Il m’arrive de me rendre dans les services de maternité pour aider l’équipe médicale ou les parents qui commencent ce processus de deuil. Parfois, les parents sont dans une telle détresse qu’ils ne veulent rencontrer personne. À ce moment-là, j’en profite pour laisser mes coordonnées à un des membres du personnel médical. Dès qu’ils pensent que les parents ont trouvé un peu d’apaisement, qu’ils sont plus disponibles, ils vont les leur donner « . Face au décès de leur bébé, les familles peuvent avoir des difficultés à se projeter vers l’avenir : avoir un autre enfant, reprendre le travail ou encore revenir à un quotidien normal peut poser problème
Pour aider les parents à surmonter cette terrible épreuve, il existe également des associations ou groupes de paroles comme » Naître et Vivre » ou » Agapa « . Ils peuvent y rencontrer des professionnels comme des sages-femmes, des psychologues ou des parents ayant vécu une épreuve similaire.
Deuil périnatal : le partage de la peine entre les conjoints
Pour le psychanalyste, le rôle du père est également fondamental pour que les deux parents se reconstruisent. Devant la violence de l’épreuve physique qui s’ajoute pour les mères, les pères peuvent avoir du mal à se positionner. Cependant, le papa ne doit pas s’exclure de lui-même du processus de deuil. Le Dr Fernando de Amorim précise : » Le père a toujours une position décalée, mais sa présence aide la mère à porter la douleur. Il doit éviter de se mettre à l’écart, car certaines mères sont dans une telle détresse qu’elles vont se replier sur elles-mêmes. Le compagnon doit s’imposer, ses mots et ses actions vont avoir beaucoup plus d’impact que n’importe quel gynécologue ou psychanalyste. «
Le décès d’un nouveau-né implique de devoir aborder avec les aînés de la fratrie la notion de vie et de mort. Le Dr de Amorim conseille aux parents de bien faire comprendre à leurs enfants que le bébé est parti : » Il faut leur dire qu’il est décédé et répondre à toutes leurs interrogations. Même si cela peut réveiller des angoisses chez les frères et soeurs « .
Deuil périnatal : quels sont les droits des parents ?
Depuis le décret du 20 août 2008, la situation juridique d’un enfant né sans vie a évolué. Grâce à cet arrêté, les parents peuvent inscrire leur bébé né vivant ou décédé sur le livret de famille, le déclarer à l’état-civil et lui donner un ou plusieurs prénoms.
Pour les congés maternité et paternité, deux cas sont possibles. Le premier concerne les accouchements avant 22 semaines aménorrhées (SA). Dans cette situation, les parents n’ont pas le droit à des congés parentaux. Par contre, ils peuvent demander des arrêts pris en charge par l’Assurance Maladie. Si l’accouchement a eu lieu après 22 semaines d’aménorrhées, le père et la mère ont droit à la totalité des congés maternité et paternité.
Concernant les funérailles de l’enfant, s’il décède entre 15 et 21 semaines aménorrhées ou 22 semaines aménorrhées, la famille a le choix d’en organiser ou non. À partir de 22 semaines aménorrhées ou plus, la famille est obligée de préparer des obsèques.
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