Le 21 avril dernier, Mediapart publiait une enquête sur Stéphane Marsan, patron la maison d’édition spécialisée dans la fantasy Bragelonne. Une vingtaine de femmes (autrices, éditrices, étudiantes, traductrices, etc.) y faisaient état de comportements inappropriés, à connotation sexuelle, dans un cadre professionnel. Stéphane Marsan a adressé le lendemain, par le biais de ses avocats,
un droit de réponse dans lequel il récuse tous les faits qui lui sont imputés et réfute formellement toute accusation de harcèlement sexuel ou moral. Depuis, plus rien.
Et c’est ce qui gêne huit autrices de la maison d’édition, qu’« aucune enquête interne n’a été menée sur les accusations de harcèlement sexuel visant Stéphane Marsan, laissant à penser que la société Bragelonne n’entend pas respecter son obligation légale de sécurité prévue par l’article L-1153-5 du Code du travail », écrivent-elles ensemble dans un communiqué de presse, accompagnée d’une lettre ouverte envoyée aux administrateurs et actionnaires de la société. C’est une action commune inédite dans le monde de l’édition française.
Si la société ne réagit pas, elles partent
Mel Andoryss, Samantha Bailly, Sabrina Calvo, Cécile Duquenne, Mélanie Fazi, Betty Piccioli, Véronique Roméo, Marie Valente… Les autrices signataires demandent à connaître « les actions que la société entend effectuer pour prévenir toute situation outrageante ou de harcèlement pour ses salariées, ses autrices, traductrices et ses autres prestataires ».
En cas d’absence de réaction des sociétaires, elles feront exercer leur droit moral de retrait pour reprendre leurs droits sur leurs créations et quitter Bragelonne. D’autres autrices et traductrices de la maison d’édition soutiennent leur action.
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