Nouveau coup dur pour le secteur de la culture. La date du 20 janvier avait été fixée comme date de revoyure pour une possible réouverture des lieux culturels. Il n’en sera rien, a annoncé la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, ce mercredi 20 janvier. Salles de spectacle, cinémas et musées restent fermés pour une durée indéterminée, face à la pandémie de Covid-19.
L’inquiétude des nouveaux variants
« Nous sommes face à un nouveau chapitre de l’épidémie qui nous prive de visibilité », a expliqué la ministre face à la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, rapporte Le Monde.
L’apparition de nouveaux variants du nouveau coronavirus, britannique et sud-africain, changent la donne, estime Roselyne Bachelot : « Avec ce deuxième chapitre de la crise et les interrogations face à des variants plus contaminants, on peut comprendre que le principe de précaution prévale. » Selon l’Inserm, le variant anglais pourrait être dominant d’ici le mois de mars.
Les lieux culturels sont complètement à l’arrêt depuis le 30 octobre 2020, date du reconfinement. Alors que la saison des festivals approche, le « principe de précaution » laisse place à une nouvelle incertitude.
Le délégué général de la Fédération nationale des cinémas français, Marc-Olivier Sebbag, déplore auprès du Monde le choix d’ouvrir les commerces, fin novembre 2020, et non les lieux culturels, malgré des « protocoles sanitaires sûrs ».
Pas de rassemblements culturels avec tests en amont
Dimanche dernier, le maire de Bourges (Cher), Yann Galut, avait proposé l’instauration d’un système expérimental pour une réouverture progressive des lieux culturels de sa ville. Interrogée par TF1, la directrice des musées et du patrimoine historique de Bourges, Florence Margo-Schwoebel, propose de mettre en place des créneaux de visite à réserver par téléphone.
Le maire envisage également une reprise des concerts en effectuant des tests antigéniques à chaque personne souhaitant entrer dans la salle.
Questionnée sur la possibilité de permettre aux personnes présentant un test PCR négatif d’accéder à un festival, la ministre a été catégorique : « On ne va pas faire 5 000 tests PCR. Et puis un festival, ça dure sur trois, quatre, cinq jours, donc il faudrait refaire un test PCR au bout de trois jours. C’est évidemment totalement impossible », reprend BFMTV.
Roselyne Bachelot a pointé du doigt le coût d’une telle mesure : « On ne va pas facturer ça à la Sécurité sociale, parce que rappelons-nous que ces tests PCR sont entièrement gratuits pour tous ceux qui le demandent. Peut-on facturer un test d’entrée dans un festival à l’Assurance maladie ? (…) C’est une question, à la limite, éthique ».
À l’étranger, la culture reprend doucement vie
Le 12 décembre 2020, un concert-test avait été organisé par l’équipe du festival Primavera Sound, à Barcelone. Avec un protocole sanitaire strict, mais sans distanciation sociale, le résultat des tests PCR a été annoncé début janvier : aucun des 463 participants n’a été contaminé.
En Nouvelle-Zélande – pays très épargné par la Covid-19 avec moins de 2200 cas de contamination et 25 décès depuis un an -, les gros festivals rassemblant jusqu’à 20.000 personnes ont repris depuis le Nouvel An.
En France, fin novembre 2020, 180 festivals ont lancé l’appel « Festival 2021. Pourquoi on y croit ! ». Le 8 janvier, le directeur des Eurockénnes Jean-Paul Roland annonçait à l’AFP, repris par France 24, la possibilité d’organiser un concert-test en mars, en s’accordant avec le calendrier du ministère de la Culture. Une expérimentation qui, elle aussi, devra sûrement être repoussée.
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