Se dirige-t-on vers une troisième vague en France ? C’est en tout cas ce que laissent présager de nombreux indicateurs, parmi lesquels figure l’analyse des eaux usées.
Les derniers résultats semblent très inquiétants : les prélèvements indiquent que le virus pourrait être en train de circuler activement.
« La tendance montre qu’il y a une re-circulation du virus, alors qu’on est à des niveaux de circulation qui sont déjà relativement élevés », notait Vincent Maréchal, virologue à l’Observatoire épidémiologique des eaux usées (Obepine), ce vendredi 8 janvier sur BFM TV.
Une circulation active du virus en Ile-de-France
« Les derniers prélèvements, du 5 janvier 2020, montrent que les quantités de virus dans les eaux usées de plusieurs stations d’épuration d’Ile-de-France sont en train de remonter, ce qui est malheureusement un signe qui semble dire que le virus re-circule en Ile-de-France » indique Vincent Maréchal.
Plus précisément, le virologue note une hausse des génomes viraux dans les eaux usées entre le 4 et le 7 janvier 2021.
Cette reprise dans les eaux usées « risque, si elle s’inscrit dans la durée, de se traduire dans les semaines qui viennent par une augmentation du nombre de cas et une ré-augmentation » des admissions dans les milieux hospitaliers.
Selon Vincent Maréchal, « les résultats semblent montrer que cette remontée s’inscrit dans une tendance. Quand plusieurs prélèvements consécutifs dans le temps s’inscrivent dans une augmentation, on a une bonne approximation de ce qui est en train de se passer », explique-t-il.
La concentration de virus dans les eaux usées franciliennes « a diminué à partir du couvre-feu », relève Vincent Maréchal. À présent, « on est sur un plateau qui est élevé, c’est un point important. Le fait que ça reparte surtout nous inquiète ».
Selon le virologue, pour connaître les conséquences du réveillon du 31 décembre 2020, il faut attendre la semaine prochaine.
« Il est toujours difficile de corréler ce qu’on voit à un événement particulier. Je pense que les conséquences du 31, on ne les verra que la semaine prochaine, probablement, mais c’est un message qu’il faut commencer à faire passer », détaille-t-il.
Des observations semblables à Marseille
À Marseille, les marins-pompiers ont également relevé des traces d’une possible reprise de l’épidémie grâce à l’analyse des eaux usées de la ville.
« La tendance était favorable depuis la mi-décembre, mais depuis deux jours les indicateurs repartent à la hausse. C’est la première fois qu’on retombe sur des concentrations qui semblent remonter. C’est à confirmer dans les jours à venir », expliquait le lieutenant de vaisseau Christophe à 20 Minutes ce samedi 9 janvier.
Selon lui, il faut observer environ six jours d’augmentation des marqueurs de la Covid-19 dans les eaux usées pour avoir une tendance précise.
« En fonction des infos de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et de l’épidémiologiste Pascal Auquier qui suit les courbes, on peut prévoir le nombre de lits à ouvrir. Pour l’instant c’est stable, mais on aura l’impact des fêtes d’ici une semaine donc il faut rester prudent parce que ça peut augmenter. On nous a alertés d’un possible rebond. A voir si ça se confirme en matière d’hospitalisations graves », a de son côté détaillé l’AP-HM.
Mais l’ARS a elle aussi repéré une augmentation du taux d’incidence, la prudence est donc de mise.
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