Les cicatrices d’acné peuvent être aussi pénibles que l’acné elle-même. Le Dr Stefanie Williams, dermatologue et directrice médicale de l’European Dermatology de Londres, répond à toutes nos questions sur ces « dommages collatéraux » auxquelles sont confrontées les peaux acnéiques.
À quoi ressemble une cicatrice d’acné ?
Cela peut être une cicatrice formant une petite dépression à la surface de la peau ou une boule dans la peau. Les trois types de cicatrices les plus courantes sont :
- les cicatrices dites en « cratère » qui donnent un aspect grêlé à la peau mais peu profondes
- les cicatrices dites « pic à glaces », plus profondes et plus étroites
- les cicatrices « boursouflées » qui ressemblent à des mini-kystes
Garde-t-on forcément des marques ?
Non. Certaines personnes ont tendance à plus marquer que d’autres, mais lorsqu’on tripote ou qu’on perce les boutons, cela peut favoriser l’apparition des cicatrices. Il faut garder nos doigts loin de notre visage, point.
Ces cicatrices peuvent-elles disparaitre ?
Une vraie cicatrice ne disparaît pas mais on peut l’estomper. La première chose est de repérer le type de cicatrice dont il s’agit. Ce que certaines personnes prennent pour des cicatrices d’acné ne sont en fait que des décolorations, à laquelle on peut remédier. Si on a la peau mate et qu’on la presse, on forcera l’apparition de marques foncées. Cela peut être traité en tant que taches de pigmentation, pas comme une cicatrice d’acné.
Peut-on prévenir les cicatrices d’acné ?
Le plus efficace est de ne pas percer nos boutons. C’est difficile certes, mais c’est le plus sûr pour garder une peau saine.
Quels sont les traitements les plus efficaces pour les effacer ?
Peeling, laser, infrarouge… grâce aux technologies modernes, des solutions existent pour effacer nos cicatrices d’acné.
Le peeling permet d’effacer les traces résiduelles de coloration (rouges sur les peaux claires, et brunes sur les peaux mates). Il peut être effectué par un dermatologue. À base d’acides de fruits seuls ou associés à des bêta acides de fruits (acide salicylique), il va redonner une belle uniformité et de l’éclat à l’épiderme au moyen d’exfoliations répétées. Pour un résultat visible, on opte pour trois à cinq séances espacées de trois semaines, avec une préparation préalable à la maison. Compter 80 à 100 € la séance, sans éviction sociale.
Si nos marques sont « en creux », plus profondes, donc liées à une acné inflammatoire, deux solutions s’offrent à nous : soit on rabote les cicatrices, soit, à l’inverse, on les comble. Certains spécialistes préconisent parfois de combiner les deux méthodes. Dans le premier cas, on utilise un laser dit « fractionné », type laser CO2, dans le second on opte pour des infrarouges ou pour de la radiofréquence.
Les lasers fractionnés ont une double action : ils réduisent la profondeur des cicatrices et stimulent la fabrication de collagène. Deux à quatre séances sont nécessaires, espacées d’au moins un mois. Plus « forts » que les peelings superficiels, ils nécessitent trois à quatre jours de cicatrisation pendant lesquels le visage reste rouge comme après un coup de soleil. Ils sont aussi un peu plus chers : de 300 à 350 € la séance.
Les infrarouges ou la radiofréquence stimulent quant à eux la fabrication du collagène sans cicatrisation. Ces machines visent à stimuler la production de collagène, donc à redonner le volume qui estompera les creux disgracieux. Ces traitements s’effectuent en cure de trois à quatre séances espacées d’un mois.
En cas de recrudescence périodique de boutons d’acné, des microkystes (c’est le cas d’une femme sur quatre actuellement, surtout depuis l’abandon des pilules de troisième génération), aux traitements déjà évoqués on combinera la lumière LED, bleue ou rouge, pour diminuer l’inflammation et détruire la bactérie « Propionibacterium acnes », incriminée dans l’acné.
Toutes les peaux peuvent-elles supporter ces traitements ?
Il faut être vigilant avec les peaux les plus sombres – en particulier avec les lasers, les infrarouges et la radiofréquence. On se tient loin des peelings agressifs ou des acides, car ils risquent de pigmenter la peau plus profondément.
Peut-on traiter ses cicatrices alors qu’on a encore de l’acné ?
Avant de traiter les cicatrices d’acné, on doit obligatoirement se débarrasser de l’acné lui-même. Si des boutons apparaissent toujours, on ne peut pas commencer de traitement car celui-ci n’aura pas l’effet escompté. Il faut donc s’assurer en tout premier lieu que notre peau est nette, en la traitant contre l’acné, avant d’entamer un traitement pour faire disparaître les cicatrices. Chaque chose en son temps.
Le régime alimentaire fait-il une différence ?
Certains aliments sont connus pour aggraver l’acné et les cicatrices qui en résultent. Cela inclut tout ce qui contient un haut niveau de sucres, comme les bonbons et ce qui contient de l’amidon (le pain, les pâtes, le riz blanc…). Il faut éviter les acides gras polyinsaturés, comme les huiles végétales, l’huile de tournesol, l’huile de soja qui peuvent empirer les inflammations.
On privilégie les légumes. On a aussi besoin de protéines et de bonnes graisses comme l’huile d’olive, les avocats, les noix, les noix de coco.
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