Des chercheurs français avancent dans le décryptage des mécanismes d’action de ces médicaments puissants. L’idée serait de développer un traitement qui soulagerait les patients sans entraîner d’addiction. Explications.
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Codéine, tramadol, morphine, fentanyl… Ces médicaments opioïdes sont consommés chaque année par douze millions de Français. Magiques contre la douleur, ils n’en demeurent pas moins dangereux. En effet, ils agissent sur des récepteurs qui contrôlent la douleur, mais aussi la récompense, la dépendance ou encore l’humeur. Résultat : la surconsommation et l’addiction à ces molécules sont importantes. Par ailleurs, certaines interactions médicamenteuses peuvent réduire l’effet analgésique des opioïdes, poussant également les patients à augmenter leurs doses pour obtenir l’effet recherché.
Conscientes du problème – responsable de milliers de morts chaque année outre-Atlantique – les autorités sanitaires françaises surveillent de près le tramadol, opioïde le plus consommé en France. Au printemps 2020, l’ ANSM a d’ailleurs raccourci le délai de délivrance de cette molécule pour limiter la hausse des overdoses et des addictions rencontrées dans notre pays depuis quelques années. Désormais, le produit, disponible évidemment sur ordonnance, ne peut être prescrit que pour une durée de trois mois, contre un an auparavant, permettant de réévaluer l’intérêt du traitement régulièrement et de mieux surveiller les patients qui souffrent.
Face à cet enjeu sanitaire et à la nécessité de calmer les douleurs de millions de Français, des chercheurs de l’Institut de génomique fonctionnelle (Inserm/CNRS/Université de Montpellier) planchent sur les fameux récepteurs aux opioïdes.
Après avoir modélisé les structures moléculaires de ces récepteurs, l’équipe avait déjà réussi à mettre au point une « stratégie permettant d’observer les changements de conformations d’un récepteur particulier, cible principale des analgésiques opioïdes, pendant sa réponse à ces médicaments », explique l’Inserm dans un communiqué. À présent, « en comparant des opioïdes à d’autres molécules ayant peu d’effets secondaires, l’équipe vient de découvrir les rouages moléculaires qui seraient impliqués spécifiquement dans la réponse antidouleur ». Une avancée importante qui permettrait en quelque sorte de développer, demain, une nouvelle famille d’opioïdes qui n’agiraient que sur la douleur, sans déclencher tous les effets indésirables responsables de l’addiction.
Source : Inserm
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