Chloé Jouannet choisit « des projets où les femmes ne sont pas oubliées »

« Fille de ». Voilà, c’est dit, c’est écrit. Sans être la majorité, les «fils et filles de» sont une réalité du monde en général, et du cinéma en particulier. Chloé Jouannet est une « fille de », fille d’actrice et acteur, respectivement d’
Alexandra Lamy et Thomas Jouannet. Et elle est actrice. Un métier qui s’est imposé naturellement, d’une enfance sur des plateaux de tournage à une grande famille de cinéma et de télévision (avec aussi
Jean Dujardin, Audrey Lamy, Armelle Deutsch…). Âgée de 22 ans, en début de carrière, Chloé Jouannet compte déjà plusieurs projets et rôles, tous différents. Elle est de retour ce jeudi soir dans
la saison 2 d’Infidèle sur TF1, l’occasion pour 20 Minutes de revenir sur son parcours pas comme les autres, mais un peu quand même, et qui renseigne sur comment s’écrivent les histoires d’acteurs, de people… de stars ?

Quel est votre premier souvenir de cinéma ? Et de tournage ?

J’ai sûrement accompagné mes parents sur des plateaux de tournage, je ne me rappelle plus exactement. Mon premier tournage, en revanche, je pense que c’est Lucky Luke. Un heureux accident. Je me suis retrouvée là, nous sommes partis avec toute la famille en Argentine, eux bossaient et moi j’étais en vacances. Sauf que l’actrice qui devait jouer le personnage de ma mère enfant a planté le tournage. Le réalisateur est sorti en hurlant : mais qui va faire Alexandra enfant ? Et j’étais là. « Bah Chloé. » Bah cool. (rires)

Aviez-vous déjà des envies de cinéma, de comédie ?

Pas forcément. J’ai toujours aimé le cinéma, la télévision, ils ont toujours fait partie de ma vie, de ma famille. C’est donc arrivé plutôt naturellement, sans forcer. Je faisais des spectacles à la maison, mais comme tous les enfants. Je me rappelle avoir voulu être chanteuse, j’adorais chanter, faire des chorégraphies, m’imaginer en rock star. Mais j’adorais aussi organiser des fêtes, des surprises, réunir les gens, donc en grandissant, j’ai réfléchi à me diriger vers l’événementiel. Ah, et j’ai voulu aussi être chirurgien, forcément, je regardais Grey’s Anatomy.

La vie d’actrice, de « fille de », vient avec une image publique, médiatique… Comment le gérez-vous ?

Je n’ai pas connu autre chose, donc cela ne me paraît pas plus bizarre que ça. Je suis la fille de ma mère, de mon père, j’ai grandi avec. Quant à l’exposition dans les médias, les réseaux sociaux, j’essaie de le prendre avec légèreté. Je m’en fiche un peu, je ne peux pas le dire plus simplement. Je ne les regarde pas trop. Je poste sur Instagram par périodes, mais je ne suis pas en permanence sur mon téléphone. J’ai peut-être la chance d’avoir un rapport sain avec ça, peu de choses méchantes sont écrites sur moi, je ne ressens aucun harcèlement.

Et j’ai la chance d’être bien entourée, d’avoir déjà mon groupe, des amis extraordinaires, qui n’hésiteront pas à me dire : là, Chloé, tu fais de la merde. « Ah oui, c’est vrai, merci de me le dire. » Je ne cherche aucune popularité, juste faire le métier que j’aime, et garder en tête pourquoi on a commencé, dans quel but, même s’il peut bien sûr évoluer.

View this post on Instagram

Generations?

A post shared by Chloe Jouannet (@jouannetchloe) on

Il y a tout de même eu une parenthèse londonienne avec votre mère, une manière de vous mettre à l’abri a-t-elle dit ?

Il y avait de ça, c’est sûr, mais là où c’était compliqué, c’est qu’elle vivait un divorce très médiatisé [avec Jean Dujardin]. Même pour elle, c’était bien de partir, cela nous a fait beaucoup de bien. C’était plus une protection pour elle que pour moi. Mais c’était aussi bien pour moi, j’y ai appris l’anglais, j’ai vécu une expérience formidable, et j’avais mes deux meilleures amies là-bas, donc on s’est sentis comme à la maison rapidement.

« Avis de Mistral », « Banlieusards », la série « Riviera »… Vos projets se succèdent et ne se ressemblent pas, comment choisissez-vous vos rôles ?

Cela dépend, je peux passer des castings, on peut me proposer des choses. Mais le format n’est pas le plus important pour moi. Cinéma, télé, film, série… J’essaie de voir ce que vont m’apporter le personnage que j’interprète, les gens avec qui je vais travailler. J’ai ainsi la chance de ne jamais avoir joué deux fois le même personnage, et c’est ce que je recherche, de nouveaux personnages, de nouvelles expériences.

Comment cela s’est passé sur « Infidèle » ? Le rôle de Candice aurait pu tomber dans le cliché de la maîtresse.

Mon objectif était de ne pas la faire passer pour la méchante, la vilaine maîtresse briseuse de couple. Je vois Candice comme une pauvre jeune fille qui tombe amoureuse d’un homme, sauf qu’il est marié, qu’il lui ment. On sait tous ce que c’est de tomber amoureux, de ne pas le contrôler. Elle est amoureuse de lui, mais ne peut pas en parler, le crier sur les toits. C’est assez triste.

Sans spoiler, le personnage suit une évolution inattendue en saison 2, et s’éloigne de la série originale « Doctor Foster ».

Je pensais aussi qu’on allait s’inspirer de la saison 2 britannique, mais ils ont voulu faire autre chose, s’en détacher. Ce que je comprends aussi, et c’était donc comme découvrir une nouvelle série, et plus seulement une adaptation. On ne savait plus dans quoi on s’embarquait, et c’est assez trash. J’aime le trash. (rires)

Vous serez le premier rôle de « Derby Girl » pour France TV Slash, une série sur le roller derby et… le girl power ?

Mon agent m’a appelé pour le casting, en mode « c’est du web, ça t’intéresse ? » Mais oui, je vais le lire. Et j’ai pleuré de rire, comme ça m’est rarement arrivé. Je me suis dit « faut que je l’ai ». C’est peut-être présomptueux ou prétentieux, mais au casting, je savais que j’allais l’avoir. Bon, je dis ça, mais je faisais moins la maligne lors du call-back. Je parlais du projet tout le temps, à tout le monde, et la rencontre avec le réalisateur Nikola Lange a été une confirmation. On est partis sur une saison 2, un projet de long-métrage, on ne se quitte plus.

Et oui, j’essaie toujours de choisir des projets où les personnages féminins ne sont pas oubliés, ne sont pas seulement des « femmes de ». Il faut qu’il y ait quelque chose à jouer, quelque chose de puissant. J’ai grandi avec des meufs autour de moi, j’ai été en colocation avec mes meilleures copines jeune, j’ai croisé des mecs chanmés, qui m’ont toutes et tous appris le girl power.

Y a-t-il des héroïnes et des actrices qui vous ont inspirée ?

Mais tellement ! J’ai adoré une Julia Roberts, Drew Barrymore ou Cameron Diaz, mais je suis aussi de la génération de Jennifer Lawrence comme actrice, ou Sofia Coppola comme réalisatrice. Elle a un talent fou, elle est tellement charismatique. J’aimerais bien essayer la réalisation un jour. Des femmes extraordinaires, qu’on fantasme, avec qui on a envie de travailler, qui ont construit des générations entières, il y en a tellement, des centaines.

Source: Lire L’Article Complet