Richard Anconina au théâtre, des voix féminines à la Cigale, la rétrospective Georgia O'Keeffe, … Nos 5 incontournables culturels

Expositions, musique, déambulations…Tous les quinze jours, Madame Figaro propose sa sélection culturelle. Voici les cinq événements à ne pas rater.

L’étincelle ! Mettre le feu à la Cigale

Trois femmes pour ce concert à La Cigale le 22 septembre : L (alias Raphaële Lannadère), Sandra Nkaké et Clara Ysé. Trois paroles singulières aussi. L chantera les chansons de son dernier album Paysages (spectacle scénographié par le metteur en scène Thomas Jolly), Sandra Nkaké présentera son nouveau spectacle (Elles) et Clara Ysé lira un extrait de son roman paru le 18 août Mise à feu (éditions Grasset). Trois voix aussi, accompagnées de quatre violoncelles pour fêter le partage, la sororité. En prime, au bar de la Cigale, la présence d’associations engagées dans la lutte pour l’égalité hommes/femmes et la reconnaissance des femmes et hommes trans. Epilogue de Sandra : «C’est un spectacle qui interroge notre rapport à la musique et notre capacité à y trouver de quoi être plus fort.e»

L’étincelle, le 22 septembre à La Cigale.

Richard Anconina, premiers pas au théâtre

Coupable, Théâtre Marigny, jusqu’au 30 décembre.

68 ans, l’âge de tous les possibles pour un comédien. Richard Anconina qui avait, de son propre aveu, un peu peur de monter sur les planches, a relevé le défi. L’acteur de Tchao Pantin, La Vérité si je mens ou Itinéraire d’un enfant gâté campe au Théâtre Marigny depuis le 31 août, le major Pascal Zanetti dans une pièce adaptée du film Den Skyldige (The Guilty) du danois Gustav Mölller. Aussi naturel sur scène que derrière une caméra, on le retrouve tel qu’en lui-même, avec cette part d’humanité qu’il insuffle à ces personnages. Ecarté de la rue, son champ d’action, le major Zanetti se voit rétrogradé à la permanence du commissariat. Il a pour mission de répondre au centre d’appels de police secours, à Lille. Il s’ennuie ferme lorsqu’une jeune femme, en larmes, victime d’un kidnapping, l’appelle au secours. La communication s’interrompt, reprend, prétexte à un huis clos digne d’un thriller. Entre cinéma et théâtre, Coupable mis en scène avec suspense par Jérémie Lippmann, renverse les perspectives. Anconina a réussi son pari.

Coupable, Théâtre Marigny, jusqu’au 30 décembre.

Georgia O’Keeffe, la rétrospective au Centre Pompidou

Georgia O’Keeffe Ram’s Head, White Hollyhock-Hills (Ram’s Head and White Hollyhock, New Mexico), 1935 Huile sur toile

«Je pense avoir fait quelque chose d’assez unique à mon époque et je suis une des rares à donner une voix originale à notre pays » déclarait Georgia O’ Keeffe, icône de l’art américain et personnalité hors norme, qu’il convient de découvrir au Centre Pompidou, lequel lui consacre enfin une grande rétrospective. Pionnière de la peinture moderne, son œuvre qui alterne toiles figuratives et abstraites à l’écart des catégories, couvre la majeure partie du XXe siècle (elle est morte à 98 ans en 1986). Vivre de peinture et d’amour, tel a été le projet de cette peintre immense, femme du photographe Alfred Stieglitz, initiateur de la galerie 291, sur la Ve avenue, à New York. Fleurs géantes, ossements d’animaux blanchis, paysages du Nouveau Mexique… Sa peinture se renouvelle constamment avec pour dénominateur commun la lumière sacrée, une sensualité débordante, des couleurs éblouissantes et le goût de la nature. «Tu as un cœur assez grand pour contenir tout le ciel –et tout ce que le ciel signifie» disait Alfred Stieglitz.

Georgia 0’Keeffe, Centre Pompidou, Jusqu’au 6 décembre

La collection Morozov à la Fondation Vuitton

Henri Matisse, Triptyque marocain. La vue de la fenêtre, Tanger, 1912-1913. Huile sur toile 115,0 x 80,0 cm. Coll. Ivan Morozov, 1913, commandé au printemps 1911. Musée d’Etat des beaux-arts Pouchkine, Moscou. © Succession H. Matisse

Vous avez aimé l’exposition de La collection Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton, fréquentée par 1 300.000 visiteurs ? Vous allez adorer celle de La collection Morozov qui se déploie également dans le bâtiment de Franck Gehry. Conçues comme un diptyque, ces deux expositions forment les deux volets du cycle «Icônes de l’art moderne». Même lieu, même muséographie, même commissaire Anne Baldassari : «le miroir de l’une nourrit l’autre». Le sujet, ce sont les grands collectionneurs russes. De vieux croyants orthodoxes, issues de famille serbes, grands industriels dans le textile, capitalistes de la première mondialisation, francophones. Une génération les sépare : Serguei Chtchkoukine est né en 1854, les frères Mikhaïl et Ivan Morozov en 1870 et 1871 mais leur projet est identique, celui d’un grand musée d’art français à Moscou. On se souvient des 54 Picasso de l’exposition Chtchkounine qui tournait autour du cubisme, on admirera cette fois parmi les 200 œuvres présentées, Gauguin, Bonnard, les «cézannistes», les nabis et Matisse… Avec une prédilection pour la reconstitution du salon de musique et ses 13 panneaux sur le thème de «L’histoire de Psyché» commandés à Maurice Denis. Un événement.

La Collection Morozov, Icônes de l’art Moderne, à la Fondation Louis Vuitton du 22 septembre 2021 au 22 février 2022.

Le Printemps de septembre : Ô Toulouse !

Serge Boulaz, Attention n’oubliez personne !, 2021

Le Printemps de Septembre fête ces 30 ans avec pour titre Sur les cendres de l’hacienda, manière d’exhorter les artistes à se tenir debout et regarder au-delà. Dix ans à Cahors, 20 ans à Toulouse, des dizaines de commissaires d’exposition, des centaines d’œuvres produites, plus de 1800 artistes invités… Tel est le bilan de cette manifestation qui célèbre la création contemporaine. Marie-Thérèse Perrin, présidente et fondatrice, déclare que pour fêter cet anniversaire «le Printemps de Septembre mise sur le merveilleux et imagine un projet à ciel ouvert, une déambulation urbaine et artistique à la tombée de la nuit.»

Focus sur le travail de la lumière avec un traitement des éclairages publics, des images en mouvements, des œuvres faites de néons ou de bougies mises en récit et en musique. Cette nouvelle programmation se déploie dans la ville de Toulouse et le bassin de la Garonne avec expositions, projections et performances. Une cinquantaine d’artistes (Myriam Haddad ou Natacha Lesueur aux Abattoirs, Katinka Bock et Toni Grand au Couvent des Jacobins, Serge Boulaz au Château d’eau et au centre culturel Henri-Delbals…) se répartiront dans 28 lieux emblématiques de la ville et de ses environs. A Toulouse, leurs nuits sont plus belles que nos jours…

Le Printemps de septembre, du 17 septembre au 17 octobre 2021.

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