Joséphine Japy : "Jean-Pierre Jeunet m’avait dit : 'Aujourd’hui ce n’est pas toi, mais on se retrouvera'"

L’actrice est l’héroïne d’Eugénie Grandet, un film de Marc Dugain adapté du roman de Balzac. Elle se prête au jeu des confidences.

Madame Figaro. – Que vous évoquait le roman Eugénie Grandet, de Balzac, avant le film ?
Joséphine Japy.- J’en avais de vagues souvenirs de lycée. Avant de le relire, je me suis imprégnée du scénario de Marc Dugain, qui a su garder la patte de Balzac en ajoutant la sienne à cette histoire.

Ce qui vous touche dans ce personnage ?
Son émancipation : coincée entre le monde de l’argent, de la religion et des hommes, cette jeune femme du XIXe siècle parvient à s’affranchir et à prendre son envol sans violence, à la seule force de son amour et de sa détermination.

Le principal trait de votre caractère
Joyeuse, énergique et observatrice. J’aime prendre du recul. J’ai d’ailleurs beaucoup de mal avec l’instantanéité des nouvelles technologies…

« Eugénie Grandet », la bande-annonce

Ceux dont vous êtes le moins fière ?
Colérique et susceptible.

Celui que vous détestez chez les autres ?
Le manque d’empathie. Ma petite sœur est handicapée et je sais que l’on se nourrit des différences.

Votre truc antistress ?
Marcher.

Votre geste écolo ?
Je cuisine quotidiennement, et je suis vigilante sur ce que j’achète et consomme.

Les trois basiques de votre dressing ?
Des Converse blanches, une chemise blanche et un sac Chanel Classique noir.

Le casting d’un dîner idéal chez vous ?
Diane Keaton, qui est drôle, chic, intelligente ; Léonard de Vinci, dont je viens de lire la biographie, une personnalité passionnante, végétarien, proche de la nature, peintre, artiste, scientifique… ; et Beyoncé, pour faire le show.

Le cadeau que vous offrez souvent ?
Des carnets.

Une musique dans votre vie ?
Je suis très fan de funk : Billy Paul, Earth, Wind and Fire… Ça me vient de mon père !

Le livre qui vous accompagne ?
J’ai une passion pour Victor Hugo. Et je relis souvent Une vie bouleversée, d’Etty Hillesum.

Une rencontre qui vous a marquée ?
Jean-Pierre Jeunet, lors de mon premier casting, à 9 ans, pour Un long dimanche de fiançailles. Il m’avait dit : «Aujourd’hui, ce n’est pas toi, mais on se retrouvera.» Ces mots et sa bienveillance m’ont permis de ne pas vivre ce refus comme un échec et de mieux supporter les suivants. Je ne l’ai jamais revu, mais il a beaucoup compté.

Une ville qui vous ressemble ?
Venise, où je vais depuis toute petite. Au-delà de l’image touristique, c’est une ville vivante, artistique, joyeuse, hors du temps, presque flottante, qui correspond à mon côté contemplatif.

Votre madeleine de Proust ?
Les bottes en caoutchouc qui me rappellent de doux moments dans le jardin de ma grand-mère.

Eugénie Grandet, de Marc Dugain. Sortie le 29 septembre.

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