Claude Sarraute est décédée à l’âge de 95 ans ce mardi 20 juin. Celle qui s’est fait un nom dans le journalisme grâce à son billet d’humeur Sur le vif pour Le Monde avait le chic pour commenter l’actualité avec une fausse naïveté. Et elle n’hésitait pas à piquer les plus grands, tels que François Mitterrand en 1984, comme le rappelait le journal en juillet 2014.
Le monde du journalisme a perdu l’une de ses plus grandes figures ce mardi 20 juin. Claude Sarraute a poussé son dernier soupir à Paris ce mardi 20 juin, à l’âge de 95 ans. Elle laisse derrière elle ses quatre enfants nés de pères différents, mais aussi une impressionnante carrière d’une soixantaine d’années dans les médias, du journal Le Monde aux Grosses Têtes en passant par L’heure de vérité. Dans ses colonnes en juillet 2014, le journal d’actualités revenait justement sur les débuts de la femme de lettres au sein de sa rédaction, avec sa chronique Sur le vif, publiée en dernière page et rendant compte de l’air du temps et de la politique sous sa plume faussement naïve. Au cours de l’hiver 1984, la journaliste avait titillé François Mitterrand sur un sujet sensible : sa fille cachée Mazarine.
À la fin de l’un de ses billets d’humeur, Claude Sarraute évoque avec subtilité le secret de celui qui est président de la République depuis déjà trois ans. Elle parle des tensions qui règnent entre lui et Omar Bongo, ancien président de la République gabonaise : « Bongo est furax. Mitterrand n’a pas levé le petit doigt pour empêcher la parution d’un bouquin où on l’accusait d’avoir fait assassiner l’amant de sa femme, sous prétexte qu’en France chacun est entièrement libre d’écrire et d’imprimer ce qu’il veut. » Seulement voilà : « Il n’est pas dupe, Bongo. Il sait parfaitement que, quand il s’agit de préserver sa vie privée à lui, Mitterrand se montre beaucoup moins serein. Beaucoup moins large d’esprit« , écrit-elle.
Ces quelques lignes pleines de sous-entendus font directement référence à Jean-Edern Hallier, romancier qui comptait révéler cette même année 1984 l’existence de Mazarine Pingeot dans son livre L’Honneur perdu de François Mitterrand. Mis au courant du projet de l’écrivain, le chef de l’État le met sur écoute et met son véto à la parution de l’ouvrage, qui ne parvient dans les librairies qu’en 1996. « Il cherche et il trouve les moyens d’empêcher la parution de journaux, de bouquins qui risqueraient de le faire dégringoler de son piédestal’, écrit Claude Sarraute. Pour rappel, Mazarine Pingeot est née le 18 décembre 1974 de la relation adultérine de François Mitterrand avec la conservatrice de musée Anne Pingeot. Il reconnaît sa fille devant notaire en janvier 1984, mais son existence n’est officiellement révélée qu’en 1994.
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Cet ultime projet que Claude Sarraute voulait réaliser…
Outre Le Monde, Claude Sarraute aura aussi fait sensation auprès de Laurent Ruquier et de son équipe des Grosses Têtes sur RTL. L’animateur a d’ailleurs rendu hommage à la journaliste quelques heures après l’annonce de son décès, indiquant au passage qu’elle avait pour projet d’écrire un livre, juste « avant de partir ». Ambition qu’elle avait évoquée elle-même dans sa fameuse émissionet qu’elle n’aura malheureusement pas pu concrétiser. Néanmoins, Claude Sarraute a eu l’opportunité de publier une quinzaine d’ouvrages au cours de son existence, dès 1985 (Dites-donc ! aux Éditions Jean-Claude Lattès). Son dernier livre a été publié en 2017 et était intitulé Encore un instant.
Crédits photos : BALDINI / BESTIMAGE
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PHOTOS – François Mitterrand : retour sur les femmes de sa vie
Alors que François Mitterrand n’avait que 23 ans, il rencontre Catherine Langeais lors d’un bal à Normale Sup en 1938. Un coup de foudre qui se concrétise par des fiançailles en 1940.
Cependant, leur histoire d’amour ne résiste pas à la Seconde guerre mondiale. Malgré une relation épistolaire durant toute cette période, l’incontournable présentatrice télé dans les années 60 rompt leurs fiançailles deux ans plus tard.
Tandis qu’il est recherché par la Gestapo, François Mitterand fait la rencontre de Danielle Gouze. Tout juste bachelière, elle décidé de s’engager dans la Résistance et doit incarner la fiancée de François Mitterand.
La réalité a dépassé la simple fiction. Le 28 octobre 1944, le jour des 20 ans de Danielle, François Mitterrand l’épouse.
De leur histoire d’amour, le couple présidentiel a trois enfants : Pascal, qui perdra la vie à l’âge de deux mois, Jean-Christophe et Gilbert. Une vie de famille tourmentée par les nombreuses liaisons extra-conjugales de François Mitterrand que Danielle a dû accepter.
Si cette relation a longtemps été tenue secrète, la fille d’Annie Girardot l’a révélée au grand jour dans son livre « La mémoire de ma mère » en 2007. Guilia Salvatori se souvient d’avoir surpris François Mitterrand en caleçon et chemise devant la chambre de sa mère un soir de 78.
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