Déjà la rentrée et pour des millions d’élèves, le retour à la cantine. De nombreuses collectivités ont relevé le défi de leur proposer des repas sains, variés et équilibrés.
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Viande caoutchouteuse, légumes baignant dans une sauce figée, desserts industriels… Chacun a le souvenir de plats peu appétissants à la cantine. Même des députés s’en sont émus dans un rapport en 2018, demandant l’amélioration de la qualité nutritionnelle des repas en milieu scolaire et plaidant pour une alimentation saine, comportant moins de produits transformés. Ce changement est déjà en marche dans certaines collectivités qui ont mis en place des repas cuisinés maison, à base de produits locaux. Une démarche ambitieuse qui va parfois plus loin que la loi qui prévoit d’ici 2022, 50% d’alimentation durable dont 20% de produits bio dans les repas servis en restauration collective. Pour réussir le pari de la qualité sans augmenter le prix du repas, la chasse au gaspillage alimentaire est de rigueur : pesée des restes par les enfants, portions adaptées à leur appétit… Une autre piste est de faire appel à des producteurs locaux. Les aliments sont moins chers et arrivent tout frais ! Un bon moyen de dynamiser l’économie locale, voire d’inciter les agriculteurs à passer au bio. D’autres communes – Bouvron (44), Plouër-sur-Rance (22), Neuillac (56) … – ont fait le choix de former leurs cuisiniers pour préparer des plats équilibrés et savoureux sur place et ainsi ne pas recourir à des cuisines centrales qui livrent des repas tout prêts. Au-delà du plaisir de bien manger, la qualité de la restauration scolaire est un enjeu de société et de santé. En attendant, pour savoir ce que les enfants mangent vraiment à la cantine, le mieux pour les parents est encore d’aller y déjeuner… si les conditions sanitaires le permettent. C’est ce que proposent des associations comme la FCPE*, ou des collectifs de parents**, bien décidés à faire bouger les choses. *fcpe.asso.fr/campagnes; **facebook.com/lesenfantsdu18mangentca/
Les enfants, apprentis cultivateurs
Pour offrir des menus bio sans surcoût, la ville de Mouans Sartoux dans les Alpes-Maritimes a monté sa propre ferme qui emploie trois agriculteurs. Ici, les enfants ne rechignent pas à manger des choux, des poireaux ou des blettes! Rien d’étonnant, car ils ont participé à leur culture lors d’ateliers à la ferme. La ville a également créé une Maison d’éducation à l’alimentation durable* . Les familles viennent y apprendre à mitonner des petits plats et à jardiner. Résultat : 87% des familles déclarent avoir modifié leur alimentation en faveur d’une nourriture bio et locale. *mead-mouans-sartoux.fr
Des menus suivis par des experts
Dans les cantines de Montpellier, il y en a pour tous les goûts. On peut choisir de manger de la viande ou pas. La ville offre une alternative végétarienne chaque jour. Et la qualité des menus est suivie par des élus, techniciens, chercheurs, mais aussi agriculteurs, enseignants, parents… Parmi eux, l’association Ramène ta fraise* qui œuvre pour la qualité et la diversité des aliments et mène de nombreuses animations, pour éduquer les enfants à se nourrir durablement sainement. *ramene-ta-fraise.org
Une eau saine et des produits de région
A Lons-le-Saunier, dans le Jura, c’est la volonté de préserver l’eau qui a été à l’origine du renouveau de la cantine. Pour éviter les pesticides et les nitrates dans l’eau du robinet, la municipalité a passé commande auprès d’agriculteurs en leur demandant de convertir leur exploitation en bio. Aujourd’hui, le pain, les yaourts et la viande sont bio et produits localement. Les purées sont faites maison avec des pommes de terre et du lait du territoire, le bœuf est cuit de nuit à basse température. Une façon de renouer avec les saveurs d’antan !
Des spécialités sans colorant ni conservateurs
A Millau (12), la tome bio vient du Larzac, les lentilles bio sont produites à dix minutes de la cuisine, les sablés artisanaux, à trente kilomètres. Le but ? Eduquer les enfants au goût en leur proposant une cuisine la plus naturelle possible, sans colorants, conservateurs ni édulcorants. Une bonne occasion pour les écoliers de découvrir de nouvelles recettes : curry de potiron au boulgour, burger végétarien où la viande est remplacée par un farçou aveyronnais maison, composé de feuilles de blettes et de lentilles corail mélangées à une pâte à crêpes épaisse. Les cuisiniers ne manquent pas d’idées pour leur faire apprécier les légumes !
Un chef étoilé aux fourneaux
A Saint-Bonnet-le-Froid, en Haute-Loire, la gastronomie est reine ! C’est le chef trois étoiles Régis Marcon qui dirige la cantine de l’école Saint-Joseph où sont scolarisés ses petits-enfants. En classe, il vient présenter l’origine des tomates, des grenades ou fait goûter de la truffe aux enfants. Tout le projet de l’école tourne autour de l’alimentation. Les élèves cultivent leur potager, vont visiter des producteurs locaux et apprennent à cuisiner mais aussi à ne pas gaspiller la nourriture.Une action qui a été récompensée par le label Eco-Ecole Alimentation décerné aux écoles qui mènent un programme d’éducation au développement durable.
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