Haut potentiel intellectuel, Alizé Lim se raconte dans sa première autobiographie. Un ouvrage qui montre qu’être HPI au quotidien n’est pas toujours aussi évident que dans la série de TF1 avec Audrey Fleurot.
Alizé Lim
Audrey Fleurot
Grande joueuse de tennis, Alizé Lim a réussi à se faire une place sur les courts malgré une particularité qui peut la perturber pendant ses matchs et dans sa vie personnelle : son haut potentiel intellectuel. C’est ce qu’elle raconte dans Eloge de l’inconditionnel, témoignage d’une zèbre sur le court, son autobiographie parue aux éditions Vuibert le 19 mai dernier. Un ouvrage sorti pile au moment où la série HPI était en train de cartonner sur TF1 ! « C’est un pur et heureux hasard puisque la sortie de mon livre devait intervenir plus tôt et avait été décalée. La série m’a beaucoup aidée à faire ce “coming out” en rendant ouvertement ce terme HPI plus léger et accessible. J’avais moins peur d’en parler, d’être incomprise ou mal comprise », confie-t-elle ce 31 mai à TV Mag. Comme bien d’autres personnes ayant elles aussi un haut potentiel intellectuel, Alizé Lim a observé la série avec un œil un peu plus critique que la plupart des téléspectateurs. Sans critiquer trop lourdement le personnage principal, elle a tout de même pointé des éléments qui ne correspondent pas à la réalité.
Alizé Lim rectifie les erreurs de la série HPI
Dans HPI, Morgane Alvaro, l’héroïne, est présentée comme une sorte de Sherlock Holmes exubérant, mais avec ses failles. « Le personnage très décalé joué par Audrey Fleurot casse ce mythe du surdoué premier de la classe qui a réponse à tout. Ses fulgurances de pensée sont réalistes même si elles tendent parfois à devenir caricaturales pour servir la comédie, regrette toutefois la championne. Elle donne l’impression de pouvoir les provoquer à sa guise, au moment opportun, voire même les contrôler sans jamais les subir alors que ce sont des phénomènes qui peuvent arriver à n’importe quel moment, surtout quand on n’a pas envie. C’était mon cas pendant mes matchs de tennis. C’est la difficulté des personnes à haut potentiel, il n’y a pas de bouton off. » Si elle trouve le « personnage attachant », il n’est pas toujours réaliste dans sa représentation des HPI.
Bien que Morgane Alvaro ait « quelques caractéristiques du HPI », elle « aurait presque pu exister sans parler de haut potentiel », selon Alizé Lim : « C’est simplement une personne déjantée et douée à la fois », explique-t-elle à TV Mag. D’autant plus que le personnage diffère des vrais HPI sur un point essentiel : « Il manque d’empathie et apparaît un peu arrogant au début en se vantant ouvertement de son QI de 160. Je ne connais pas de gens à haut potentiel qui vont prendre les autres de haut, c’est tout le contraire même, assure Alizé Lim. Ils vont avoir tendance à cerner toutes les failles, les leurs en premier, et ils vont avoir tendance à masquer leur hypersensibilité. Les individus HPI sont des caméléons, ils intériorisent ce qu’ils ressentent et subissent, c’est imperceptible pour les autres le plus souvent ». D’où la grogne de certains téléspectateurs HPI, qui ne se reconnaissent pas dans l’héroïne incarnée par Audrey Fleurot.
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