Delphine Viguier-Hovasse, DG internationale : "Chez L'Oréal, il faut être poète et paysan"

Interview.- Féministe et écolo, la première femme à diriger L’Oréal Paris à l’échelle mondiale s’engage sur tous les fronts.

Une heure de réveil ?
6h45.

Le pitch de votre poste ?
Je suis directrice générale internationale de la première marque mondiale de beauté. Première femme à diriger L’Oréal Paris au niveau mondial, je suis très attachée à l’idée de donner du pouvoir à toutes les autres. Les produits de beauté, le maquillage, la coloration… sont des catalyseurs de confiance en soi. Nous mettons tout en œuvre pour que nos produits soient de grande qualité et accessibles en terme de prix.

Des résultats à donner ici et maintenant ?
L’Oréal gagne des parts de marché sur tous les continents. Mais ce qui me tient à cœur, ce sont les résultats liés à notre programme Stand Up, contre le harcèlement de rue. Lancé le 8 mars 2020 avec l’ONG Hollaback ! et la Fondation des femmes, il a déjà été déployé dans 23 pays, de la France au Mexique, en passant par l’Inde, l’Indonésie, l’Argentine, auprès de 290.472 femmes, salariées de l’Oréal Paris mais aussi partenaires, fournisseurs, clientes…

Des défis pour demain ?
La préservation de l’environnement. L’Oréal Paris a annoncé une réduction de 50% de ses émissions de CO2 avant 2030. La modification de nos formules, pour aller vers l’extraction de matières naturelles abondantes, est avancée. Nous investissons beaucoup d’argent dans la recherche et sommes très engagés sur ces transformations depuis quinze ans. Nous repensons nos packagings pour n’utiliser que du plastique et du verre recyclés et recyclables. Nous étudions aussi le transport en privilégiant l’électrique, le train, en proscrivant l’avion, et en produisant au plus près de nos marchés.

Votre parcours ?
Diplômée de l’Institut national agronomique Paris-Grignon avec une spécialité en biologie végétale, j’ai toujours été passionnée par la science. J’ai fait toute ma carrière chez L’Oréal.

S’il faut remonter aux origines ?
Mon père, architecte diplômé de l’École des beaux-arts de Paris, m’a transmis le goût de l’art, de la lecture. Ma mère était exploitante agricole, plus ancrée dans la terre, le pragmatisme. Chez l’Oréal, la devise est qu’il faut être poète et paysan, c’est peut-être pour cela que je m’y sens heureuse !

Des accélérateurs de parcours ?
L’école de la République. Mes maîtres et professeurs ont joué un rôle-clé dans mon développement. L’éducation, c’est la liberté.

Un moment off ?
Quand je ne travaille pas, je m’occupe de mes fils de 13 et 10 ans.

Une définition de l’influence ?
Elle est proche de celle de l’exemplarité.

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