La capitale des Gaules s’est transformée dans la seconde moitié du XIXe siècle. Découvrez ce que cache Lyon lors d’un futur séjour dans la ville !
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Paris n’est pas la seule à s’être transformée sous Napoléon III : Lyon aussi a opéré sa mue. C’est même le baron Haussmann qui devait conduire les grands travaux lyonnais, avant de décliner l’offre au profit de Claude-Marius Vaïsse. « Élargir, améliorer, embellir », voilà l’ambition affichée par ce préfet du Rhône et maire de Lyon. En 1857, il dote la ville du parc de la Tête d’or, 105 hectares de verdure sur la rive du Rhône, puis aménage 30 kilomètres de quais. Dans les années 1850 encore, il fait percer des axes nord-sud, comme la rue Impériale, et est-ouest, avec la rue Grenette. Le but ? Améliorer la circulation et l’hygiène dans le centre-ville. Mais les révoltes des canuts, en 1831 et 1834, sont encore dans les mémoires et ces voies larges facilitent surtout l’intervention de la cavalerie et repoussent les ouvriers dans les faubourgs.
L’incontournable palais du Commerce
L’édifice, aussi appelé Palais de la Bourse, est bâti en 1856 à l’intersection des nouvelles rues Impériale et Grenette. Il a été dessiné par l’architecte en chef de la ville, René Dardel, et inauguré par le couple impérial en 1860. Il accueille le conseil de prud’hommes, le tribunal, puis la chambre de commerce. À l’intérieur, les pièces d’apparat brillent par leurs plafonds somptueux et leurs sculptures monumentales. La salle la plus spectaculaire, celle de la Corbeille, est ornée d’une horloge en marbre blanc, œuvre de Jean-Marie Bonnassieux, et des armoiries des cités commerciales du monde.
Comme jadis… rue de la République
Colonne vertébrale des grands travaux menés par Claude-Marius Vaïsse, cette voie est à l’origine baptisée rue Impériale. Son nom a suivi le changement de régime politique, mais elle est encore l’artère principale de la Presqu’île. Aujourd’hui plus grand axe piétonnier d’Europe, elle reste l’adresse privilégiée des banques, magasins et grands hôtels. L’immeuble du numéro 33, avec ses décors en fer, témoigne, lui, de l’activité industrielle de la ville au milieu du XIXe siècle. La façade blanche du numéro 68 offre, avec ses éléments en fonte et ses balcons, un exemple du style Second Empire lyonnais.
L’enfant du pays, Guignol !
Le personnage a vu le jour à Lyon sous les mains de Laurent Mourguet. Ce forain, arracheur de dents à ses heures perdues, distrayait ses patients avec un théâtre de marionnettes. C’est ainsi que Guignol est apparu en 1808, avant de se populariser dans la seconde moitié du siècle. Un recueil de ses pièces est ainsi publié en 1870 par un magistrat, Jean-Baptiste Onofrio. Aujourd’hui, le musée Gadagne, Le Petit Musée de Guignol et le théâtre La Maison de Guignol continuent à faire vivre le pantin de bois.
À la recherche des monuments cachés
L’Empire a aussi laissé des traces plus difficiles à débusquer. Les halles des Cordeliers, surnommées « le palais de cristal » et conçues par Tony Desjardins en 1859, ont été remplacées par un parking en 1971. Les boutiques qui l’entouraient, seuls vestiges du site, sont aujourd’hui occupées par des restaurants. Au 7 rue Chavanne, c’est un immeuble de Claude-Anthelme Benoit de 1851 qui se fait discret malgré ses belles colonnes rose pâle et ses décors sculptés. L’architecte a aussi profité de l’ouverture d’une esplanade pour restaurer l’église Saint-Nizier : la flèche nord a été rehaussée, le clocher sud achevé et le fronton doté d’une Vierge en 1859.
Article paru dans le numéro Femme Actuelle Jeux Voyage n° 16 février mars 2016
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