Emmanuel Macron cristallise les tensions autour de sa personne, mais certains évènements ont fait prendre conscience au chef de l’Etat à quel point cela pouvait être vrai. C’est le cas de son déplacement de décembre 2018 au Puy-en-Velay, en pleine crise des gilets jaunes, où le président en vient à évoquer être tué » peut-être d’une balle ».
Il a toujours en tête le danger, mais parfois cède à l’inquiétude. Emmanuel Macron s’était ainsi montré inquiet pour sa sécurité, en pleine crise des gilets jaunes, en décembre 2018, en affirmant « Ils me tueront peut-être d’une balle« . C’est ce qu’on peut lire dans le livre « Le peuple et le président » (de Cécile Amar et Cyril Graziani, Édition Michel Lafon), et rappelé par le Figaro ce mercredi 28 juillet. En décembre 2018, la crise des gilets jaunes bat son plein. Les protestataires envahissent depuis plusieurs semaines les rues et les ronds-points de France, criant une opposition d’abord à la taxe carbone, qui se mue en refus de la politique générale du gouvernement. Mais le 1er décembre, dans la ville du Puy-en-Velay, la violence de la protestation monte encore d’un cran. Un groupe rassemblé devant la préfecture de la ville parvient à faire sauter les serrures des grilles du bâtiment, avant de s’introduire dans la cour, et de jeter des cocktails molotov.
Tant et si bien qu’un incendie se déclare, avec des employés encore à l’intérieur. Le Figaro raconte une tension effroyable, entre un manifestant qui crie au personnel « Vous allez griller comme des poulets« , ou d’autres qui bloqueraient l’accès aux pompiers. Un évènement traumatique pour toute la ville : « Ça a été perçu comme un séisme, tout le monde a été scandalisé, on avait l’impression que la République avait été atteinte. C’est un événement majeur qui nous a bouleversés, même anéantis« , relate Catherine Granier-Chevassus, qui fait partie de l’antenne locale de LREM.
Un degré de violence « rarement atteint »
Emmanuel Macron est alors en déplacement en Argentine, où il assiste à un sommet du G20 à Buenos Aires. Le 4 décembre, il est de retour en France, et après un crochet pour constater les dégâts commis le samedi passé sur l’Arc de Triomphe à Paris, il se rend au Puy-en-Velay. Il visite la préfecture incendiée, s’emporte de ce qu’il voit comme « une atteinte à la République ». Quand il sort du bâtiment pour poursuivre son déplacement, quelques personnes l’attendent, crie à sa démission en l’agonissant d’insultes. Certains vont même jusqu’à courir après le convoi présidentiel.
Au fur et à mesure de la journée, la rumeur de la présence du président dans la ville, qui n’avait pas été annoncée dans la presse, se diffuse. C’est une centaine de personnes en colère qui attendent Emmanuel Macron, obligeant sa sécurité à l’évacuer. C’est à ce moment précis qu’Emmanuel Macron aurait pris conscience du niveau de tension dans le pays, et à son encontre. Car c’est en évoquant cet épisode qu’il déclare « Ils me tueront peut-être d’une balle, mais jamais d’autre chose », selon les journalistes Cécile Amar et Cyril Graziani. Un constat partagé par l’entourage du chef de l’État, qui se souvient de l’épisode comme de « l’un des points d’acmé de la crise des “gilets jaunes”. Ça illustrait l’état de tension extrême dans lequel était le pays. (…) » au « degré de violence rarement atteint« . Presque trois ans plus tard, le niveau de violence envers le président de la République ne baisse pas : le mardi 08 juin, ce n’est pas une balle, mais une gifle qui a atteint Emmanuel Macron, lors d’un déplacement à Tain-l’Hermitage.
Crédits photos : Nikola Kis Derdei/Bestimage
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