Ses regards rêveurs, ses oublis, ses sourires : le petit-fils d’Annie a tout filmé, quelques semaines avant qu’elle ne disparaisse. Un documentaire tout en tendresse sur le temps qui passe, la vieillesse, sur Alzheimer, mais surtout sur la puissance des liens familiaux.
Quelques semaines avant qu’Annie, 96 ans, ne disparaisse, son petit-fils, Eric de Chazournes, est allé la filmer dans son Ehpad. De ces moments de vie est sorti un court-métrage de 43 minutes, primé lors de la 19e édition du festival Deauville Green Award.
Si le documentaire a reçu me trophée d’or du jury, c’est parce que l’histoire qu’il raconte est aussi intime qu’universelle. C’est l’histoire d’une femme qui vieillit, sous le regard toujours bienveillant de ses proches, et qui parfois, oublie aussi.
Maladie grave et moments légers
« C’est dommage, quand même, ça part vite », commente au début du film Annie, à propos des fleurs du jardin de son Ehpad. A travers le documentaire, on suit les aventures d’Annie au jardin ou à l’atelier manucure. Mais surtout, la vieille dame est entourée de ses enfants et petits enfants. Elle ne se souvient pas toujours de leurs prénoms, mais les sourires sur son visage montrent que leur présence lui fait du bien.
Le film est enveloppé de la poésie cotonneuse qui semble entourer les souvenirs d’Annie. Léger, souvent drôle et attendrissant, La mémoire qui flanche montre un tout autre visage de la vie avec Alzheimer, et de la vie en Ehpad.
Humaniser la vieillesse et la maladie
Des initiatives récentes commencent à changer le regard que nous portons sur la vieillesse. C’est le cas du projet vidéo Oldyssey, ou du livre que Charlotte Abramow a écrit sur son père : Maurice, tristesse et rigolade. Mais rares restent encore les fresques qui dépeignent la vieillesse et ses aléas autrement que dans la gravité.
C’est pourquoi Eric, le petit-fils d’Annie, a tenu à insérer à son court-métrage des flash back qui remontent aux années 1980. On en apprend un peu plus sur qui était Annie avant d’être malade. Autrement dit, une femme joyeuse, avec du caractère, qui terminait ses journées par un petit verre de chartreuse.
Un documentaire sans distributeur et sans budget, mais certainement pas sans amour. La mémoire qui flanche est un joli hommage d’un petit-fils à sa grand-mère, visible gratuitement sur Youtube.
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