Moi, Léa est un moyen métrage de 52 minutes réalisé par une jeune Gardoise de seize ans. Atteinte du syndrome d’Asperger, Inès Bigonnet s’est lancée dans ce projet fou pour donner une autre image de l’autisme.
Le droit à la différence
À travers ce premier film de fiction, Inès Bigonnet parle d’un sujet qui la touche personnellement. Légèrement atteinte du syndrome d’Asperger et férue de VTT, la jeune réalisatrice a subi de nombreuses moqueries lorsqu’elle était au collège et au début de son lycée. C’est par la pratique du vélo qu’elle trouve une forme de liberté.
L’histoire de Moi, Léa raconte le combat d’une adolescente passionnée de cyclisme, dont la famille subit de grosses difficultés financières depuis la mort de leur père. C’est alors que Léa trouve une annonce parlant d’une course de vélo avec une importante somme d’argent à la clé, qui pourrait aider à rembourser les charges à payer. Sa principale concurrente n’est autre qu’une jeune fille atteinte d’autisme, dont Léa s’est moquée au collège.
Moi, Léa, c’est surtout un film sur le droit à la diversité qui traite de sujets importants avec simplicité. « J’ai la forme la moins grave d’autisme, j’ai voulu expliquer que c’est pas parce que je suis autiste que je ne suis pas drôle et je ne peux pas m’intégrer dans un groupe et faire la même chose que les autres« , confie l’adolescente.
Une fiction personnelle et familiale
Pour aboutir son projet, la réalisatrice en herbe s’est fait aider par Aurélien Quillet, un ancien étudiant en cinéma touché par son histoire et son combat. « Jamais je n’aurais eu l’audace de faire un film à seize ans« , assure-t-il. Une aide précieuse pour Inès qui a embarqué toute sa famille dans l’aventure : « C’est un véritable projet qu’elle a mené, tant sur le volet financier que sur le volet organisation du tournage. Je dois avouer que j’ai été assez surpris de la voir gérer tout ça en parallèle« , assure fièrement son père. Au casting, on retrouve ses amis et son petit frère qui se réjouit de « ses bons moments passés avec sa sœur », et assure avoir découvert « la passion du cinéma ». Pour financer son film, Inès a mis en place un cagnotte en ligne et récolté 1250 euros de la part des internautes.
La jeune fille a déjà d’autres projets, un réalisateur lui a proposé d’être assistante de production sur un long métrage. À l’avenir, ce n’est pourtant pas dans le monde du cinéma qu’Inès aimerait travailler, mais dans celui de son autre passion : le chant.
« Moi, Léa » est disponible en intégralité sur Youtube.
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