Les films qui ont marqué 2020

La fin de l’année approchant, il est temps de se remémorer les meilleures sorties cinéma de l’année 2020. On en attendait plus, mais la pandémie de Covid-19 en a décidé autrement, décalant de nombreuses sorties importantes, comme Dune et No Time To Die, le prochain James Bond, et dernier avec Daniel Craig. Mais 2021 promet déjà de belles sorties. 

2020 a tout de même été riche en émotions, avec le retour de grands réalisateurs, comme Christopher Nolan avec Tenet et David Fincher avec Mank, tout juste sorti sur Netflix.

Le cinéma français a lui aussi offert de très beaux films. On pense d’abord à Antoinette dans les Cévennes, mais aussi, au retour de François Ozon avec Été 85 et Albert Dupontel, acteur-réalisateur d’Adieu Les Cons, avec Virginie Efira. 

« Mignonnes » de Maimouna Doucouré

Premier long-métrage de Maïmouna Doucouré (Cache-Cache, Maman(s)), sorti en salles, et ensuite diffusé sur Netflix, Mignonnes suit Ana, une adolescente de onze ans, vivant dans le nord de Paris. Lassée de son quotidien auprès de sa famille d’origine sénégalaise, elle trouve une échappatoire lorsqu’elle rencontre Angelica, dans son immeuble. Elle rencontre alors un groupe d’amies ayant la même passion : la danse. 

Ce film lève le voile sur la pré-adolescence, le moment où Ana quitte l’enfance et devient une « jeune femme ». Plusieurs polémiques ont accompagné la sortie du film. Dans Mignonnes, on voit cette bande de filles danser et twerker. En somme, l’hypersexualisation des jeunes filles. Mais il ne faudrait pas à s’arrêter à cela, et s’intéresser au véritable propos de la réalisatrice. 

Il a d’ailleurs remporté le prix de la meilleure réalisation au festival du film de Sundance, ainsi que la mention spéciale du jury à la Berlinale.

« 1917 » de Sam Mendes

En pleine Première Guerre mondiale, deux soldats britanniques sont chargés d’une mission impossible : traverser la ligne de front ennemie et transmettre un message urgent. Objectif : empêcher une attaque mortelle qui pourrait coûter la vie de milliers de Britanniques.

Le récit n’est autre qu’une histoire racontée par Alfred Mendes, écrivain et vétéran, à son petit-fils, le réalisateur Sam Mendes (American Beauty, Skyfall). 1917 a remporté le Golden Globe du meilleur film dramatique. Le film s’est aussi distingué par sa prouesse de mise en scène, puisqu’il a été réalisé en plusieurs longs plans-séquence. 

« Tenet » de Christopher Nolan

La pandémie de Covid-19 a failli empêcher la sortie du quinzième film de Christopher Nolan (trilogie Batman, Inception, Dunkerque). Et pourtant, le thriller de science-fiction est devenu le plus grand succès de l’année 2020.

Au coeur du scénario, un agent secret de la CIA joué par John David Washington (fils de Denzel Washington), dont la mission est d’empêcher une Troisième Guerre mondiale en voyageant dans le temps.

Tout au long de son aventure, il voyage aux quatre coins du monde, à la rencontre de scientifique, marchand d’armes russe et spécialiste de l’art. Le tout, avec un beau casting : Robert Pattinson, Elizabeth Debicki, Michael Caine, Kenneth Brannagh, Clémence Poesy…

« Drunk » de Thomas Vinterberg

Un des coups de coeur de 2020. Sélectionné en compétition officielle au festival de Cannes, le film du réalisateur danois Thomas Vinterberg (Festen, La Chasse) offre l’un des plus beaux rôles de Mads Mikkelsen (Royal Affaire, La Chasse, Hannibal). Dans Drunk, quatre amis professeurs se lancent un défi : avoir tout le temps 0,5g d’alcool dans le sang, pour améliorer leurs performances. 

Une comédie dramatique qui fait du bien cette année, avec une superbe bande originale.

« Antoinette dans les Cévennes » de Caroline Vignal

On l’adorait déjà dans Dix pour Cent, comment ne pas l’aimer encore plus dans Antoinette dans les Cévennes ? Laure Calamy sublime ce film, à la fois plein de vie et mélancolique, dans un rôle particulièrement touchant.

Elle est une institutrice, tellement amoureuse de son amant, qu’elle décide de se rendre dans les Cévennes, où il passe des vacances en famille, en espérant croiser sa route. Suivront des aventures qui font rire à en pleurer, avec toujours, une tendresse bienveillante.

« Kajillionaire » de Miranda July

Old Dolio, jouée par Evan Rachel Wood (True Blood), 26 ans, est la fille unique de Theresa et Robert Dyne. Ils lui ont appris à arnaquer et voler, alors ils décident de l’embarquer avec eux pour un cambriolage. Sauf qu’ils ne seront pas seulement tous les trois, comme ils l’ont toujours été, mais accueilleront Mélanie, dont l’arrivée bouleversera l’union familiale.

Fantaisiste et surprenant, ce film est une invitation dans l’univers si particulier de la cinéaste américaine Miranda July.

« Les filles du docteur March » de Greta Gerwig

C’était la toute première grande sortie cinéma de l’année. Le 1er janvier 2020, la réalisatrice américaine Greta Gerwig revenait avec son deuxième film, trois ans après la sortie du remarqué Lady Bird.

Elle livre la sixième adaptation des Quatre Filles du Docteur March, roman culte de Louisa May Alcott publié en 1868. On l’a adoré pour son casting parfait, à l’alchimie pétillante : Saoirse Ronan, Florence Pugh, Emma Watson, Eliza Scanlen, Timothée Chalamet, Laura Dern, Meryl Streep, et Louis Garrel, entre autres. Mais aussi pour ses décors et ses costumes. Le film est d’ailleurs reparti avec l’Oscar des Meilleurs costumes.

Un classique instantané, qui a réussi à rendre la fabuleuse Jo March encore plus rebelle qu’elle ne l’était à l’origine. 

« Mank » de David Fincher 

Le réalisateur de Fight Club et Gone Girl, entre autres, a pour la première fois collaboré avec Netflix. Mank, tourné en noir et blanc, est disponible sur la plateforme depuis le 4 décembre.

Ce film biographique revient sur la vie de Herman J. Mankiewic (interprété par Gary Oldman), scénariste du mythique Citizen Kane. Une superbe plongée dans le Hollywood des années 30, et dans l’écriture du film réalisé par Orson Welles, sorti en 1941.

« Les Sept de Chicago » d’Aaron Sorkin

Scénariste de The Social Network et Steve Jobs, Aaron Sorkin réalise son deuxième film avec l’histoire du procès des « Chicago Seven », qui s’est tenu à Chicago en 1969.

Ce procès a lieu un an après les manifestations tenues en marge de la convention démocrate, chargée de désigner le candidat à l’élection présidentielle – qui sera Hubert Humphrey. 

Cette manifestation contre la guerre du Viêt Nam et la politique du président Johnson, avait été interdite aux abords du lieu où se déroulait la convention. Mais les manifestants lancèrent tout de même leur marche, et avaient été contrés par une riposte policière violente.

De nombreux manifestants ont été blessés par les coups de matraque des policiers et les images firent à l’époque le tour des chaînes télévisées. Un an plus tard, sept organisateurs de la manifestation font face aux juges, aux côtés de Bobby Seale, cofondateur du Black Panther Party.

« Adolescentes » de Sébastien Lifshitz

Cinq ans de tournage. C’est ce qu’il a fallu à Sébastien Lifshitz pour Adolescentes, après son court-métrage remarqué, Bambi. Ici, il est question de cette période charnière, menant jusqu’au bac. Il suit ainsi cinq années de la vie d’Anaïs et Emma, deux adolescentes habitant à Brive-la-Gaillarde, venant de milieux sociaux très différents. On les découvre au collège, alors qu’elles n’ont que 13 ans, pour les quitter au début des études, à 18 ans.

Les deux amies grandissent ensemble, mais font des choix opposés pour leur vie future. Peu importe, elles sont amies et ont le même projet : grandir loin du domicile familial. Emma doit tenir à une mère sévère, tandis qu’Anaïs affronte des épreuves particulièrement difficiles pour son âge. Un récit croisé tendre et bouleversant, universel.

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« Garçon chiffon » de Nicolas Maury

Sorti en salles juste avant le reconfinement, le premier film de Nicolas Maury (Dix pour cent), devrait faire son retour sur le grand écran dès que les cinémas pourront rouvrir.

Ce garçon chiffon, c’est lui, dans la film, comme dans la réalité, s’inspirant du surnom que lui donnait sa mère. Ici, sa mère est jouée par Nathalie Baye. Il est Jérémie, la trentaine, qui peine à donner un élan à sa carrière de comédien.

À côté, il ne croit plus en son compagnon, joué par Arnaud Valois, et enchaîne les crises de jalousie. Alors, il part dans le Limousin, les terres de son enfance, pour faire le vide, auprès de sa mère envahissante (Nathalie Baye).

« Été 85 » de François Ozon

Pendant l’été 1985, Alexis (Félix Lefebvre ), 16 ans, et David (Benjamin Voisin),18 ans, vivent leur première histoire d’amour en Normandie. Ils se font une promesse : le premier qui mourra ira danser sur la tombe de l’autre. Adapté du roman La danse du coucou d’Aidan Chambers (1982), Été 85 s’inspire aussi en partie de l’été des 18 ans de son réalisateur, François Ozon (Huit femmes, Grâce à Dieu), en 1985.

Comparé à un Call Me By Your Name français, on l’aime aussi pour sa bande-originale. Un vrai voyage dans les eighties, tourné à la pellicule.

« La Voie de la justice » de Destin Daniel Cretton

Sorti en janvier, La Voie de la justice revient sur la vie de l’avocat américain Bryan Stevenson, interprété par Bryan Stevenson (Black Panther), aujourd’hui âgé de 61 ans.

Au début de sa carrière, il décide de se battre pour les personnes condamnées à tort en Alabama, et le cas emblématique de Walter McMillian (joué par Jamie Foxx), en 1987, condamné à mort pour le meurtre d’une fille de 18 ans. On y retrouve aussi Brie Larson (Avengers) dans le rôle d’une militante locale, épaulant Bryan Stevenson.

« Radioactive » de Marjane Satrapi

Adapté du roman graphique Radioactive : Marie & Pierre Curie: A Tale of Love and Fallout de Lauren Redniss, le cinquième film de Marjana Satrapi (Persepolis, Poulet aux prunes) brosse un nouveau portrait de Marie Curie, interprétée par Rosamund Pike (We Want Sex Equality, Gone Girl). Sam Riley (Control, Maléfique) joue le rôle de Pierre Curie et Anya Taylor-Joy (Le Jeu de la dame) Irène Joliot-Curie, chimiste et fille du couple. 

Un biopic juste et touchant, plaçant Marie Curie au coeur, loin de l’image l’associant trop souvent au « couple Pierre et Marie Curie ».

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« Adieu Les Cons » de Albert Dupontel

Albert Dupontel renfile son costume d’acteur-réalisateur pour être JB, un fonctionnaire à bout, qui loupe son suicide au bureau et blesse un collègue. Virginie Efira est Suze. Ses jours sont comptés, alors elle se met à la recherche de l’enfant qu’elle a abandonné sous X quand elle avait quinze ans. Les deux décident d’unir leurs forces. Une comédie critique d’une société déshumanisée, fantaisiste et absurde. 

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