Le cinéma français est en deuil. Le célèbre comédien Claude Brasseur est décédé ce mardi 22 décembre « dans la paix et la sérénité entouré des siens », a annoncé Elisabeth Tanner, à la tête de l’agence artistique Time Art. Issu d’une lignée de comédiens, l’homme au regard vif sera inhumé aux côtés de son père, Pierre Brasseur. Une disparition qui vient bouleverser le monde du cinéma français.
Des compagnons de route émus
« C’était un partenaire vraiment très simple, avec lui sur un plateau, il ne me paraissait pas compliqué ni en compétition, c’était quelqu’un d’aimable« , se souvient Mathilde Seigner, qui a partagé l’affiche avec Claude Brasseur dans la très populaire saga Camping. Un homme touche-à-tout et « à la carrière sans faille » qui « pouvait jouer des rôles qui vont de Camping à un polar« , souligne la comédienne.
Un avis partagé par le réalisateur de la saga, Fabien Onteniente, qui se dit « bouleversé par cette nouvelle« . L’homme se souvient de Claude Brasseur comme « d’un être délicieux et très gentil« , doté d’une « densité assez épaisse, qui pouvait jouer des drames, de la comédie » et qui possédait « un sens inouï de l’art dramatique ». Même émotion du côté de Franck Dubosc avec qui il aura partagé plus d’un verre de pastis au camping des Flots bleus : « Mon Claude Brasseur, c’est celui qui nous couche tous. C’est la gentillesse, je ne l’ai jamais entendu critiquer qui que ce soit, avec une grande humilité. Il était un amoureux de la vie. Le tonton, le papa, le copain« , salue l’interprète de Patrick Chirac, invité de franceinfo pour réagir à la mort du comédien.
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« On n’était pas toujours sur la même longueur d’onde, mais on aimait bien tous les deux manger de la bonne chair et boire du bon vin« , se remémore sur France Bleu Mayenne la comédienne Mylène Demongeot. L’actrice formait à ses côtés un couple de retraités attachants. « J’étais très impressionné de commencer à jouer avec lui. C’était un monument de la scène et du cinéma français, rappelle Patrick Chesnais. C’était un acteur exceptionnel. Il avait une espèce de présence incroyable. Je me suis très bien entendu avec lui. Je l’aimais beaucoup. Je pense qu’il le sentait« , a témoigné avec émotion le comédien qui avait joué à ses côtés dans Le Tartuffe de Molière.
Une période du cinéma qui s’envole
« Il ne fait pas partie de ces acteurs qui ont un tas d’anecdotes et qui les ressortent. Il vivait sur le moment et non pas dans le passé. C’est tout mon cinéma, celui que j’aime et que j’ai aimé qui s’en va peu à peu », s’émeut Franck Dubosc. Un acteur qui aura réussi à amuser et émouvoir plusieurs générations comme le soulignent sur Twitter l’ancien président de la République François Hollande : « Claude Brasseur a accompagné des générations, au théâtre comme au cinéma. Il a habité tous les personnages avec le même charme et tous les rôles avec la même tendresse. Il était fier d’être le visage d’un cinéma populaire et exigeant.«
Patrick Chesnais déplore la disparition d’un grand acteur, symbole de tout un pan du 7e art français : « C‘est la fin d’une époque, on est passés à autre chose, il y avait ces espèces de grands sénateurs de l’art dramatique, Marielle, Rochefort, Claude Rich, Noiret, Piccoli, ils sont tous partis, c’étaient nos références absolues, nos acteurs cultes auxquels on s’identifiait en espérant un jour arriver à leur hauteur. Claude Brasseur était le dernier de ces monuments. C’est encore plus triste« .
Un talent et un héritage qui « lui venaient de très loin« , rappelle le metteur en scène Bernard Murat, en référence à la lignée de comédiens dont était issu Claude Brasseur. « On perd quelque chose qui est une histoire artistique de la France avec la famille Brasseur« , s’attriste ce dernier.
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