Un célèbre chef accusé de harcèlement et d’agression sexuelle

Julie Mathieu et Muriel Tallandier, à la tête de plusieurs magazines de cuisine, ont annoncé qu’elles ne parleraient plus d’un célèbre chef parisien dans leurs publications. Des témoignages l’accusent d’agressions et de harcèlements sexuels.

Contrairement à ce que des émissions comme Top Chef peuvent laisser croire, le monde de la cuisine n’est pas fait que de belles créations et de dépassement de soi. Depuis des années, de très nombreux témoignages rapportent des cas de violences qui se déroulent à l’abri des regards des clients. Lourdes pressions psychologiques, bagarres, voire coups de couteau… Le milieu peut s’avérer dangereux, tout particulièrement pour les femmes. Des cas de harcèlement et d’agression sexuelle ont été dénoncés, notamment par des grandes cheffes comme Céline Pham. Ce mercredi 12 août, Julie Mathieu, rédactrice en chef des magazines Fou de Pâtisserie et Fou de Cuisine, a publié sur Instagram un long message dans lequel elle dénonce, avec sa consœur Muriel Tallandier, un chef très connu à Paris : « Il y a quelques semaines nous avons été effarées d’entendre qu’un jeune chef, bien connu de la foodosphère parisienne, serait coupable de harcèlements et d’agressions sexuels sur plusieurs femmes travaillant pour lui ou évoluant dans le milieu de la gastronomie. »

Un appel au boycott des restaurant du chef accusé

Ce chef entretient pourtant une image qui ne laisserait en rien présager un tel comportement. « Nous n’y avons pas cru, tant l’estime pour l’homme, le respect pour le cuisinier et le plaisir à manger dans ses restaurants le plaçait certainement à nos yeux bien loin de tout ça, a d’ailleurs écrit Julie Mathieu. Nous avons pris le temps de recouper les informations, de recevoir et de lire différents témoignages. Mais les faits semblent malheureusement se confirmer aujourd’hui, et même se révéler un peu plus chaque jour. » Sur Instagram, une ancienne employée d’un restaurant parisien a publié il y a quelques jours un témoignage glaçant, qui a interpellé les deux journalistes. « Les langues se délient, le courage progresse au sein des victimes, a salué Julie Mathieu. Et la nausée nous monte à la gorge… » La journaliste et sa consœur se sont demandé « quoi faire » face à une telle situation.

« Par respect pour la parole des victimes, le travail de la justice et ce qu’il reste de la présomption d’innocence, et parce que nous sommes fondamentalement contre les tribunaux populaires, nous ne dirons pas son nom, a précisé Julie Mathieu. Cependant, et en attendant que la justice se prononce, en tant que professionnelles nous prenons la décision de ne plus parler de ce chef dans les magazines que nous dirigeons. » Plus question non plus d’en parler sur les réseaux sociaux, ni d’assister à un événement où le chef en question sera invité. « En tant que citoyennes, nous décidons de ne plus aller manger dans ses restaurants, a écrit Julie Mathieu. Le milieu de la cuisine et de la gastronomie n’est pas un monde à part. Cette violence doit cesser et les agissements de cet homme doivent être condamnés. »

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JE ME LÈVE ET JE ME CASSE. Il y a quelques semaines nous avons été effarées d’entendre qu’un jeune chef, bien connu de la foodosphere parisienne, serait coupable de harcèlements et d’agressions sexuels sur plusieurs femmes travaillant pour lui ou évoluant dans le milieu de la gastronomie. Nous n’y avons pas cru, tant l’estime pour l’homme, le respect pour le cuisinier et le plaisir à manger dans ses restaurants le plaçait certainement à nos yeux bien loin de tout ça. Nous avons pris le temps de recouper les informations, de recevoir et de lire différents témoignages. Mais les faits semblent malheureusement se confirmer aujourd’hui, et même se révéler un peu plus chaque jour. Les langues se délient, le courage progresse au sein des victimes, à l’image du témoignage de @bonnyclea. Et la nausée nous monte à la gorge… Depuis plusieurs jours nous nous demandons quoi faire. Par respect pour la parole des victimes, le travail de la justice et ce qu’il reste de la présomption d’innocence, et parce que nous sommes fondamentalement contre les tribunaux populaires, nous ne dirons pas son nom. Cependant, et en attendant que la justice se prononce, en tant que professionnelles nous prenons la décision de ne plus parler de ce chef dans les magazines que nous dirigeons @juliefoodforlove & @mu.tall , sur nos réseaux sociaux et de ne plus participer à une manifestation où il sera invité. En tant que citoyennes, nous décidons de ne plus aller manger dans ses restaurants. Et en tant que femmes, nous disons aux victimes qu’elles ne sont pas seules, que nous les écoutons, les entendons, que nous les soutenons, qu’elles ne sont pas responsables et que nous nous battrons à leurs côtés pour dénoncer et faire condamner ces agissements inacceptables, ici comme ailleurs, comme partout dans notre société. Le milieu de la cuisine et de la gastronomie n’est pas un monde à part. Cette violence doit cesser et les agissements de cet homme doivent être condamnés. #stop #agissons! ❌♨️?

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