Mort de Raymond Poulidor à l’âge de 83 ans

Récemment hospitalisé pour une « grande fatigue », Raymond Poulidor vient de s’éteindre à l’âge de 83 ans. L’annonce de la mort de l’éternel second du cyclisme a été révélée par l’Equipe.

C’est une page qui se tourne pour tous les férus de vélo. Raymond Poulidor est mort à l’âge de 83 ans, comme le rapporte l’Equipe. Cette triste disparition fait suite à l’hospitalisation mardi 8 octobre 2019 de l’ancien coureur pour une « grande fatigue ». Une faiblesse physique qui ne l’avait plus lâché depuis sa venue au Tour de France 2019, comme l’avait expliqué à l’AFP sa femme, Gisèle. Avec la mort de ce grand champion c’est la fin d’une époque qui aura fait la légende du Tour de France. Celle de ses batailles perdues qui l’ont tout de même fait entrer au panthéon du cyclisme. Car s’il n’avait jamais réussi à vaincre Jacques Anquetil et Eddy Merckx sur le route du Tour, Raymond Poulidor était entré comme une flèche dans le coeur de tout un peuple. Surnommé l’Éternel Second à cause de ses nombreuses secondes places, Poupou était le chouchou du public.

C’est à Masbaraud-Mérignat dans la Creuse que naît le futur champion le 15 avril 1936. Cadet d’une fratrie de 6 enfants, il a trois frères et une soeur, l’aîné de la famille étant mort à l’âge de 15 mois. Après la Creuse, ses parents s’installent dans le département voisin de la Haute-Vienne, dans la commune de Champnétery. C’est là que le jeune Raymond passe son adolescence et fait ses premiers tours de roue. C’est aussi là qu’il rencontre Gisèle, celle qu’il épousera à 25 ans et qui lui donnera deux enfants. Car dans le vie, Raymond Poulidor a deux amours, sa compagne et « la petite reine ». Un sport qu’il a découvert des années auparavant, quand l’un de ses instituteurs lui offre un abonnement au magazine Miroir Sprint. Impressionné par les exploits de Louison Bobet, il ne pense plus qu’à imiter le grand champion.

Abonné aux secondes places

C’est encore grâce à une connaissance généreuse qu’il pourra mettre le pied à l’étrier. En 1952, alors qu’il n’a que 16 ans, Raymond Poulidor reçoit un vélo de course de la part d’André Marquet, marchand de cycles de Sauviat-sur-Vige. Dès lors, et contre l’avis de sa mère qui trouve le sport trop dangereux, Raymond Poulidor s’entraîne tous les jours. D’abord derrière son frère Henri, Poupou dépasse rapidement son aîné et obtient sa première victoire à Saint-Léonard-de-Noblat, ancienne commune de ses parents, en mars 1954. C’est le début de la gloire pour le jeune homme prometteur, qui se voit inviter à une première grande course en 1956. Au Bol d’or des Monédières, Raymond Poulidor court alors contre son idole, Louison Bobet. Il termine 6e de l’épreuve après avoir roulé une grande partie de la course dans la roue du champion qu’il admire. Une seconde place quelques jours le décidera définitivement à faire du cyclisme son métier.

En 1960, il commence sa carrière de professionnel dans l’équipe Mercier. Dès sa première année, Raymond Poulidor fait parler de lui et enchaîne les secondes places. Toujours bien classé, le Français prendra son véritable envol lors du Tour de France 1962. Après avoir remporté une étape, il se classe 3e au classement général, une dizaine de minutes derrière Jacques Anquetil. C’est le début d’une grande rivalité entre les deux hommes qui les verra souvent batailler l’un contre l’autre, toujours au bénéfice d’Anquetil, comme lors du Tour de France 1964. La guerre entre les deux cyclistes s’était terminée en 1987, sur le lit de mort d’Anquetil, qui avait signifié à son dauphin que là encore, il allait finir derrière lui… Si dans les années 60, Raymond Poulidor se heurte sans cesse à Jacques Anquetil, il n’aura pas plus de chance la décennie suivante, notamment face au Belge Eddy Merckx qui l’empêche de réaliser son rêve de victoire sur le Tour de France.

L’éternel premier pour les Français…

Malchanceux sur la piste, Poupou gagnera au fil de ses déboires la sympathie des Français, qui s’attachent à ce gars « qui a toujours des ennuis ». Une popularité qui ne l’a jamais lâchée puisque même après la fin de sa carrière sportive, en 1977, Poulidor n’aura cessé d’animer le Tour de France. Présent chaque année dans la caravane de la compétition, il recevait de nombreuses marques d’affection du public. Très attaché à la plus grande course cycliste au monde, Raymond Poulidor avait lâché : « Le jour où je ne ferai plus le Tour, ce sera la fin ». Ce qui est finalement arrivé après l’édition 2019. À 83 ans et après avoir fait rêver tout un peuple, l’Éternel Second a remporté sa dernière course…

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