Paracétamol : les conseils du professeur Jean-François Bergmann pour éviter les risques

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C’est l’antalgique le plus vendu en France. Mais depuis le début de la pandémie de Covid-19, le taux de consommation bat des records. C’est le seul médicament recommandé à ce jour pour lutter contre les symptômes fébriles et douloureux associés à la maladie. Très efficace mais pas sans risque.

Le paracétamol, nom de la molécule, plus connu sous l’appellation de Doliprane®, Efferalgan®,…est un anti-douleur de palier 1 (en vente libre dans les pharmacies). Dans la même catégorie figurent également l’aspirine et l’ibuprofène.
On l’utilise le plus souvent en cas de fièvre et de maux de tête mais il est également efficace contre les douleurs abdominales, les règles douloureuses, une entorse, une otite voire une céphalée plus importante… « Je recommande toujours de commencer par le paracétamol, avant tout autre traitement » conseille le Professeur Bergmann, ancien chef de service de médecine interne à l’hôpital Lariboisière à Paris. « Il donne de bons résultats chez plus de 80% des malades » précise le spécialiste.

Les avantages du paracétamol

Le paracétamol est sans risque pour les muqueuses de l’estomac. Il peut être pris en dehors des repas ce qui permet une efficacité plus rapide. « Si vous le prenez au cours d’un repas, a fortiori si les aliments sont riches et gras, l’estomac va se vider plus lentement et donc le pic d’efficacité de l’antalgique va être retardé » souligne le professeur Bergmann.

On ne lui connaît pas à ce jour de toxicité dermatologique ou rénale. C’est également le seul antidouleur autorisé sous certaines conditions chez la femme enceinte, le bébé et le jeune enfant.
Il ne présente aucun risque d’accoutumance et d’effet rebond. Ce qui signifie que dépasser les doses ne sert à rien. Et peut surtout avoir des effets délétères.

Respecter la bonne dose est essentiel

La dose dépend du poids. Pour un enfant, la bonne dose est de 60mg à 80mg/kilo. La pipette fournie avec le flacon de sirop permet de ne pas se tromper. En revanche, chez l’adulte, c’est parfois un peu plus compliqué. « La règle est simple : il ne faut pas dépasser 4 grammes par jour sur prescription médicale et 3 grammes en automédication. Mais 4g pour quelqu’un pesant 120 kg ne donnera pas le même effet que pour quelqu’un pesant 50 kg. Les doses ont été adaptées pour une corpulence moyenne, c’est à dire entre 50 kg et 80 kg. Mais quid des personnes en sous-poids ou de celles en surpoids. 4 gr pour une personne qui pèse moins de 50kg vont être trop élevés. À ces dernières, je recommande des doses unitaires de 500mg par prise toutes les 6 heures.
Pour les personnes en surpoids, je déconseille d’augmenter les prises et de dépasser 4 grammes ou alors seulement après un avis de leur médecin afin de déterminer les doses plus appropriées. Toute la difficulté réside dans le fait que la biodisponibilité, l’efficacité et le risque par tranche de 10kg, en commençant à 40kg et allant jusqu’à 150 kg, n’ont jamais été spécifiquement étudiés » argumente le Professeur Bergmann.

La toxicité du paracétamol est uniquement dose dépendante

Pour rappel : les doses recommandées sont de 4 grammes sur prescription et 3 grammes en automédication. Lorsque celles-ci ne sont pas respectées, il y a un risque de toxicité hépatique.
Explication : le paracétamol est une molécule simple. Plus de 85% sont métabolisés sans souci par le foie. Entre 5 et 8% sont transformés en un métabolite toxique qui est géré et éliminé par le glutathion. « Tout le monde possède un stock de glutathion qui permet d’éliminer les substances toxiques. Sauf en cas de surdosage majeur et/ou fréquent. Au delà d’un certain seuil, le glutathion ne pourra plus compenser.
Cela va entraîner la destruction des cellules du foie (hépatocytes) donc une hépatite avec élévation des enzymes hépatiques (transaminases) dans le sang. Dans de très rares cas cette hépatite est gravissime (dites « fulminante ») potentiellement mortelle et imposant une transplantation hépatique en urgence absolue. Encore une fois, c’est exceptionnel mais gravissime
 » insiste le Professeur Bergmann.

Surdosage du paracétamol : qui sont les personnes les plus à risques ?

Celles qui ne respectent pas les consignes. Mais également les personnes dénutries, celles qui jeûnent ou pratiquent des régimes restrictifs. Les malades atteints de pathologies associées (cancer, maladies chroniques, cirrhoses, hépatite chroniques, toutes les maladies du foie) qui entraînent un amaigrissement et et/ou un stock de glutathion diminué.

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