Zombillénium (France 4) : De la BD à l'écran

En adaptant sa bande dessinée au cinéma, Arthur de Pins, coréalisateur de Zombillénium, réussit un film drôle, enlevé et plein de clins d’oeil. Secrets de fabrication.

Naissance des monstres  

« En 2008, Frédéric Niffle, alors rédacteur en chef de Spirou, m’avait demandé de dessiner la couverture du numéro spécial Halloween « , se souvient Arthur de Pins. Le résultat est une bande de monstres qui enterrent un lecteur ! Son boss adore et lui propose alors d’en faire une bande dessinée. Zombillénium compte aujourd’hui quatre tomes et plusieurs milliers de lecteurs !  

Un projet franco-belge  

Une adaptation en live action tournée sur fond vert, avec des acteurs ? L’auteur dit non, même aux Américains ! « Pas question de leur laisser les clés, ils voulaient tout changer… » Heureusement, ses créatures baroques ont aussi tapé dans l’oeil d’Henri Magalon, le producteur d’Ernest et Célestine : « J’ai été impressionné par Zombillénium. Son graphisme élégant a les qualités d’une oeuvre de cinéma. »  

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Conflit social  

Avec sa galerie de monstres effrayants (mais gentils et pacifiques, au fond, et plus fréquentables que les humains), cette jolie histoire sur la différence est irriguée par l’esprit de Tim Burton. Arthur de Pins n’en reste pas moins fidèle à sa BD, en orchestrant une réjouissante comédie sur la lutte des classes, entre les zombies d’en bas et les vampires d’en haut, inspirés de la saga Twilight.  

Coup de blues  

Construit sur une ancienne mine, Zombillénium n’est pas un parc d’attractions comme les autres. Sorcières, loups-garous, vampires et zombies y sont bien réels. Mais ceux-ci sont fatigués de devoir divertir des humains égoïstes et consuméristes. Un contrôleur de la sécurité débarque alors pour faire fermer le parc…  

Nouveau héros 

Aurélien, le héros un poil dépressif de la BD, laisse ici la vedette à Hector, un diable rouge, qui s’accorde mieux à la dynamique du cinéma. Ne devant pas paraître « trop beau » (car seuls les vampires le sont), il est affublé d’une corne de travers et d’une dent trop longue. Mais, comme c’est le héros, il a évidemment « une bonne tête », précise son créateur. 

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Un petit air du Nord 

Valenciennes, dans les Hauts-de- France, a inspiré les décors du film. « C’est une région industrielle et sinistrée qui collait à ce que je voulais raconter. Elle justifie l’aspect social du film », insiste le réalisateur. La production a même acheté les droits de la célèbre chanson de Pierre Bachelet Les Corons, entonnée par les zombies. 

Diablement rock 

Avec Mat Bastard, le leader du groupe Skip the Use, aux manettes de la bande originale, Zombillénium ne pouvait être qu’électrisant. Pour preuve, cette séquence de concert hard rock, emmenée par le squelette Sirius et par Gretchen, la craquante sorcière gothique. Pour le coréalisateur, Alexis Ducord : « Une guitare, ça lui allait mieux qu’une platine de DJ. Surtout quand c’est la réplique de la Gibson d’Angus Young d’AC/DC !« 

Zombillénium est diffusé mercredi 15 avril à 21h00 sur France 4

Isabelle Magnier

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