Virginie Efira se confie sur son amoureux Niels Schneider | Vogue Paris

Alors qu’Un amour impossible est diffusé ce soir sur Canal+, Virginie Efira, bouleversante dans cette adaptation du roman de Christine Angot, se confie à coeur ouvert à Vogue. Ses amis, ses amours, ses emmerdes…

Toutes les femmes qui ont vu Victoria de Justine Triet se sont reconnues en Virginie Efira : une fille très d’aujourd’hui, se débattant entre enfants, boulot, divorce, amants. Une fille drôle et émouvante, avec ses failles et sa force. «Virginie», c’est la femme que les femmes rêvent d’avoir pour amie, et les hommes dans leur lit. Cette proximité rare entre une actrice et son public tient à sa présence charnelle, profondément humaine. Dans la vie, elle est pareille : chaleureuse, proche, drôle, vibrante. On la retrouve dans son appartement près de la place des Victoires, un vendredi vers 22 heures, incroyablement jolie, féline, dans un simple pull rouge, un jean et des baskets. Elle vient de rentrer de Lille où elle tourne. Elle s’est réveillée à 4 heures du matin pour revoir son texte avant de partir tourner à 6 heures. Malgré la fatigue, elle est d’une précision d’acier, cherche le mot juste, et nous enverra à 1 heure du matin, par SMS, la réponse à une question qu’elle avait, après deux heures d’entretien, du mal à formuler. Efira est une perfectionniste, une bosseuse, une force. Et elle est ultra-douée. C’est peut-être la clé de son parcours hors norme qui la mène de la télé (elle fut animatrice de La Nouvelle Star, entre autres) au Benedetta de Paul Verhoeven, déjà annoncé comme l’un des événements de 2020. Elle s’installe dans un grand canapé, ouvre une bouteille de rouge, allume clope sur clope et tutoie direct. C’est vraiment le tutoiement à la belge, parce que c’est un truc que je remarque surtout en Belgique, le passage immédiat du vous au tu…

Alors on se tutoie. À quel moment es-tu arrivée à Paris ?

À 27 ans, quand je n’avais vraiment plus rien à faire en Belgique. J’avais le sentiment d’être dans une impasse professionnelle et personnelle et qu’un mouvement était nécessaire. Bon, en l’occurrence, le mouvement n’a pas été très ample, 1h20 de Thalys, mais c’était quand même très excitant. D’autant plus que je ne changeais pas seulement de pays mais de vie aussi. J’étais mariée en Belgique et suis arrivée célibataire dans une ville nouvelle avec l’idée effrayante mais joyeuse que tout pouvait m’arriver. Mais même s’il y a une vraie familiarité de langue et de culture entre la Belgique et la France, à cet âge-là on fait une expérience très forte de la grande ville et de la solitude qu’elle suppose, avec une forme de dureté, quelque chose de plus pressé, de plus replié sur soi aussi. Je ne connaissais personne à part les gens avec lesquels je travaillais. Comme j’étais animatrice de télévision, c’étaient donc des gens de la télé, certains que j’aimais bien, mais globalement on ne partageait pas vraiment la même vibration. C’est par la nuit, finalement, que j’ai fait d’autres rencontres.

Virginie Efira

© Photographe : Mikael Jansson. Réalisation : Emmanuelle Alt

Tu sortais où ?

Je ne comprenais rien à rien (rires). Pour moi, l’imagerie parisienne, c’étaient des clichés astronomiques: les Champs-Élysées et la banlieue. Comme j’allais enfin gagner de l’argent – parce qu’en Belgique, quand tu fais de la télé tu ne gagnes rien – je me suis dit que ça allait être chouette de vivre près des Champs-Élysées, que c’est là que la vie allait probablement commencer. Mais pas vraiment, en fait! C’était quand même d’une grande tristesse. Dans ce quartier, j’allais dans une boîte un peu glauque qui s’appelait le Duplex, mais je ne m’en souviens pas très bien. Après je suis devenue une habituée du Baron. Les codes amoureux étaient très différents de ce que j’avais connu à Bruxelles. C’était plus dur. J’avais le sentiment que l’élan était à proscrire, qu’il fallait dissimuler le sentiment ou l’émotion, qu’elle serait rébarbative pour l’autre. Mais peut-être surtout que je cherchais trop un retour de l’autre, un regard parce que moi-même je pensais ne pas avoir grand-chose de percutant à offrir. Il y avait aussi le fait d’avoir un travail valorisé sur certains critères mais qui ne me correspondait pas vraiment, comme si j’avais un déguisement. Mais sous le déguisement, ben je ne sais pas vraiment qui il y avait non plus. On dirait une adolescence à retardement ! Par rapport au métier d’animatrice, j’y trouvais cependant pas mal d’interstices de joie. Vu que j’étais à cet endroit et qu’apparemment, mon corps ne s’y déplaisait pas, autant essayer d’y trouver du bon.

Quand as-tu compris que tu voulais être actrice ?

Dès 5 ou 6 ans et ça n’a jamais changé. Mon père entendait ce désir mais tenait à ce que tous les chemins puissent être possibles par la suite, alors j’ai eu un parcours dans des écoles qui préparaient plus à Polytechnique qu’à Fame ! Et puis, en Belgique, à l’âge que j’avais, faire du cinéma était une idée un peu conceptuelle. À part les frères Dardenne, le cinéma belge francophone ne produisait pas énormément. À 18 ans, je suis rentrée dans une école de théâtre, puis au Conservatoire. J’y ai découvert une peur inouïe. À partir du moment où tu sacralises fort quelque chose, tu ne peux y appartenir, ça enlèverait tout le sacré… Du coup, j’ai un peu fui.

Virginie Efira

© Photographe : Mikael Jansson. Réalisation :Emmanuelle Alt

Aujourd’hui, tu as encore peur ?

Non, cette peur a cessé quand j’ai compris que tout le monde avait peur. Quand tu sens un besoin périlleux de vivre, tu perçois physiquement que tu es mortelle. La plupart du temps, on se dit «on verra plus tard», mais en fait, plus tard, c’est maintenant. Ça ferait un bon titre de livre de développement personnel, ça… Je ne pense pas qu’on trouve un jour une place bien définie dans l’existence parce que tout est heureusement toujours en perpétuel mouvement, mais il y a des moments où on a l’impression, malgré tout, de s’incarner un peu plus, et c’est ce qui s’est produit quand j’ai commencé à jouer.

La féminité d’aujourd’hui est celle qui ne se sent pas coupable de ses désirs, quels qu’ils soient

Ton parcours est incroyable: en gros, tu es passée de la «Nouvelle Star» à tourner avec Paul Verhoeven…

Il y a quand même eu quelques étapes intermédiaires! Mais effectivement ce n’est pas implacable comme parcours (rires). Jouer dans des films plus particuliers, qui se relient davantage à ceux que j’aime comme spectatrice, est arrivé assez tard, vers 40 ans. En fait, j’avais renoncé. Je ne veux pas faire l’apologie du renoncement, mais se défaire d’un objectif ou même d’un rêve permet de ne pas penser que vous avez foutu votre vie en l’air si vous n’y êtes pas arrivé. Et de faire donc quelque chose avec ce qui se présente. D’y trouver du sens, un lien. Et de le faire pas trop mal, du coup. Ce qui suivra ensuite ne peut être mauvais ou complètement à côté de la plaque. Ce qui a été important aussi, c’est se défaire de la docilité, de ne plus accepter de choses dont le sens m’était étranger. Après la télévision, j’ai eu la chance de pouvoir commencer à faire du cinéma. J’ai surtout tourné à ce moment-là des comédies romantiques. Ce qui était déplaisant parfois était d’entendre les mêmes éléments de langage que ceux utilisés à la télévision. Des mots comme «segmentant» ou «anxiogène» dès que quelque chose ne suintait pas la bonne humeur.

Tu aimais ces comédies romantiques dans lesquelles tu jouais ?

Oui. Mais certaines plus que d’autres! J’ai surtout un jugement assez dur avec moi-même ou les films au moment où ils sortent. Pendant le tournage, ce n’est pas le moment de se positionner contre ou en dehors. Et puis, un acteur n’a pas forcément toujours le choix. Il fait aussi avec ce qu’on lui propose. Apparemment, à cette époque, j’avais un emploi, autant l’accepter et voir ce que je pouvais en faire. Il y a des filles chouettes qui ont un emploi dans la comédie romantique, par exemple Drew Barrymore, et puis on peut raconter des choses importantes derrière des apparences de légèreté. Mon emploi, c’était la fille indépendante mais fragile en dessous, pas agressive, mignonne mais pas fatale… rassurante quoi.

Bref, une fille qui ne fait pas trop peur aux garçons…

C’est assez rigolo de jouer dans des scénarios qui se ressemblent tous un peu. Dans un film, la fille indépendante rencontre un type mais il a vingt ans de moins, dans un autre il a vingt centimètres de moins, dans un troisième il est probablement trop grand, et à la fin – juste avant le générique – je cours après lui et après mon destin (j’aimais beaucoup ce moment) en lui faisant une déclaration d’amour et en lui demandant de pardonner mon aveuglement. Mais bon, au bout d’un moment, j’en avais quand même un peu marre de courir. Je crois surtout que j’avais envie de partager quelque chose avec le réalisateur. Ça a été le cas pour 20 ans d’écart, par exemple. L’idée qu’une comédie «commerciale» ne contienne pas de politique est fausse. Tout est politique. Un sentiment aussi. À partir de là, j’ai eu envie de jouer dans des films qui interrogeaient la société plutôt que de s’y soumettre. Dans les comédies romantiques, à l’époque en tout cas, il y avait encore parfois une perception du féminin très «la maman d’un côté, la putain de l’autre». Si tu es celle qu’on épouse, tu te tiens bien, tu es sexy peut-être mais ta sexualité n’existe pas.

Virginie Efira

© Photographe : Mikael Jansson. Réalisation : Emmanuelle Alt

Comment vois-tu la féminité aujourd’hui ?

La féminité d’aujourd’hui est peut-être celle qui cherche à se définir ou se construire sur quelque chose qu’on invente soi, débarrassé ou non de l’héritage culturel et politique de notre société. Je n’ai pas d’opposition ni d’urticaire à ce qui pourrait constituer la féminité basique, voire caricaturale (appel au désir, maternité…), à partir du moment où le politique – un système mis en place – est compris et où on n’est plus, dès lors, l’otage. À partir de là, on fait ce qu’on veut. La féminité d’aujourd’hui est celle qui ne se sent pas coupable de ses désirs, quels qu’ils soient.

Quand tu sens un besoin périlleux de vivre, tu perçois physiquement que tu es mortelle. La plupart du temps, on se dit «on verra plus tard» , mais en fait, plus tard, c’est maintenant.

C’est Victoria qui marque un tournant pour toi vers le cinéma d’auteur. Qu’est-ce que Justine Triet voit en toi à ce moment-là pour te proposer le rôle ?

Je me souviens bien du moment où elle m’a appelée. J’avais à peine vu La Bataille de Solferino. On a pris un café à côté de chez moi et j’ai eu un coup de foudre inouï. Je ne sais pas ce qu’elle a vu en moi, mais j’imagine qu’elle pressentait ce qui pouvait se passer entre nous et qui est arrivé. Ce qui est intéressant, c’est qu’elle me propose avec Victoria quelque chose qui s’inscrit complètement dans la ligne des comédies romantiques que j’avais tournées, mais en en détournant les codes. Je veux dire en essayant d’y mettre une vérité. Même cruelle. Du coup, le beau peut devenir vraiment beau. Quand ce film s’est terminé, j’ai eu une crise d’immobilisme assez prolongée, je savais que je ne pourrais plus faire les choses comme avant. J’avais vécu une telle intimité avec elle. Je savais que dorénavant c’était cette précieuse chose-là qu’il fallait chercher.

Tu te rends compte que tu peux jouer tous les registres ?

Non pas du tout, je ne me rends pas compte de ça. Ou en tout cas je ne me pose aucune question là-dessus. Quand tu joues, tu es juste à l’intérieur des choses, quel que soit le registre. Et puis c’est quoi, de toute façon, être bon ou mauvais pour un acteur de cinéma ? Je vais vers ce qui m’intéresse, et je savais quand même depuis longtemps que je n’avais pas que des choses légères et sautillantes en moi. Justine l’a vu et ça lui a permis de l’explorer. Ce que je continue de faire aujourd’hui en allant définitivement vers des réalisateurs qui ont envie de raconter une personne dans la complexité qu’elle contient toujours, par essence.

Dans "Victoria" et même "Sibyl", tu incarnes une femme très contemporaine, aussi forte que paumée, indépendante. On peut s’identifier, ou te voir comme une bonne copine. Tu crées de la proximité, un peu comme une Cameron Diaz française…

J’adore Cameron Diaz, mais depuis deux ans je n’ai pas du tout joué ce genre de rôles. Avant je jouais la fille sympa, maintenant on ne me propose plus que des rôles de folles (rires). En ce moment, je tourne Madeleine Collins, d’Antoine Barraud. C’est un portrait de femme dans un film de genre très hitchcockien, très Pas de printemps pour Marnie. Une femme qui s’octroie la possibilité du romanesque dans sa propre existence en ayant une autre identité que la sienne, une autre vie ailleurs. Il y a là à la fois suspense et métaphysique. Et Benedetta de Verhoeven, c’est encore autre chose. Tu penses que ton image va encore changer avec Benedetta ? Paul Verhoeven va proposer quelque chose de fort et de risqué, je suis à l’image tout le temps, et je suis d’accord avec tout ce qu’il va proposer. Le scénario est un chef-d’œuvre. Je n’ai pas encore vu le film. Mais tout ce qui est au centre de son cinéma – la religion, le sexe et la violence – s’y retrouve et s’unit… Maintenant, je peux aller faire de la poterie, j’ai fait ce film, j’ai vraiment rencontré Verhoeven. J’avais adoré Basic Instinct, c’est avec ce film-là que je l’avais découvert. C’est plus tard que j’ai découvert ses films hollandais. Je suis folle de Turkish Delight !

Virginie Efira

© Photographe : Mikael Jansson. Réalisation : Emmanuelle Alt

Tu avais déjà tourné avec lui dans Elle…

J’avais appris qu’il faisait un film en France et qu’il y avait un petit rôle que plein d’actrices avaient refusé car il était trop court. Moi, j’ai accepté d’y aller, j’avais trop envie de le rencontrer. J’ai eu huit jours de tournage, mais c’était super. Je me suis dit que je ne l’avais pas marqué car plus tard, quand je l’ai croisé dans un hôtel, il ne m’a pas reconnue. Je lui ai dit : «Bonjour Paul, c’est Virginie, j’ai joué dans Elle», et je voyais qu’il ne me reconnaissait pas du tout. Après, j’ai lu dans son livre d’entretiens qu’il ne pouvait pas me reconnaître parce que dans Elle j’étais très élégante… sympa (rires). À Cannes, alors que j’accompagnais Victoria qui était sélectionné, je croise dans une soirée le producteur de Elle, Saïd Ben Saïd, qui me dit que Verhoeven écrivait pour moi. J’ai entendu cette phrase, mais elle s’est effacée aussitôt. Comme si elle n’avait pas existé et pourtant ensuite, Paul m’a appelée pour me dire qu’il avait un scénario pour moi. Lors de mon premier rendez-vous pour Benedetta, il m’a prévenue qu’il y aurait beaucoup de scènes de sexe. J’ai dit : «Aucun problème.» Quand je lui ai demandé de quelle façon se déroulerait la préparation pour le film, il s’agit quand même d’une nonne mystique régulièrement possédée, il m’a dit : «Vous saurez quoi faire.» Bon, d’accord. Ce qui est merveilleux avec lui, c’est qu’il vous fait confiance, alors on répond à sa confiance. S’il croit en nous, alors on est donc capable de le faire.

Comment travailles-tu ?

C’est comme une construction et une déconstruction. Je précise au maximum ce que je voudrais faire, j’y trouve les résonances personnelles, enfin c’est une bouillie un peu compliquée à expliquer, et puis je l’oublie. Sur Benedetta, c’était la première fois que je travaillais avec un coach. J’avais un temps d’apprentissage très court et il fallait aller rapidement au cœur des choses. Là, ça s’apparentait à une sorte de psychanalyse du personnage. Après, tu te trouves dans le concret. Tu le fais. Avec ce qui existe au moment où tu le fais. C’est comme emprunter un tunnel d’une autre vie avec une croyance folle. C’est aussi un élan vers quelqu’un, tu joues pour le metteur en scène. Avec Verhoeven, l’admiration que j’avais pour lui me nourrissait aussi, bien sûr. Il a un âge qui lui donne une sagesse inouïe, il est complètement obsessionnel, il a l’œil qui frise à la Jamel Debbouze. Il sait que les gens qui pensent être des sages sont fous, il a une précision du cadre dingue et il ne se prend pas au sérieux !

Je n’ai pas encore vu Benedetta. Mais tout ce qui est au centre de son cinéma –la religion, le sexe et la violence– s ’y retrouve et s’unit…Maintenant, je peux aller faire de la poterie, j’ai fait ce film, j’ai vraiment rencontré Verhoeven.

Niels Schneider et Virginie Efira

© Photographe : Mikael Jansson. Réalisation : Emmanuelle Alt

Dans Sybil, tu as des scènes de sexe avec ton fiancé, Niels Schneider. C’est plus facile, plus difficile, quand c’est son compagnon?

On s’est rencontrés sur le film de Catherine Corsini, Un amour impossible. L’intime m’a toujours intéressé en tant que spectatrice. C’est quoi un geste ? Comment le filmer ? Ça m’intéresse beaucoup. Pour les scènes de sexe, je n’aime pas du tout l’idée de «faites comme à la maison», j’aime l’idée que le metteur en scène définisse ce qu’il veut montrer. Une scène de sexe raconte plus le point de vue du réalisateur que la vie privée d’un acteur. Dans le film de Corsini, il y avait une scène d’amour pour laquelle mes propres complexes physiques limitaient le metteur en scène. Or, à partir du moment où tu as accepté le film, tu ne peux pas te laisser freiner par ça. Pour être plus à l’aise, j’ai essayé d’avoir un corps plus normatif, donc j’ai fait du sport et j’ai moins mangé. Niels, je l’ai rencontré sur ce film; quand on avait des scènes de sexe ensemble, on ne se connaissait pas, c’était très particulier (sourires). Sur Sybil en revanche, nous étions ensemble. Aucun metteur en scène ne va résister à une forme de documentation, et Justine n’allait pas résister non plus. Mais je lui ai demandé d’écrire et de préciser exactement ce qu’elle voulait voir. Le fait que ce soit avec Niels n’a pas été plus facile… Déjà, juste embrasser quelqu’un pour un film, c’est quelque chose de tellement intime. La simulation de coït, passe encore, mais embrasser… Dans ces moments-là, il y a une fracture dans ma tête. Le fait de connaître la personne, ça permet juste de travailler plus, d’être certain que la pudeur du comédien ne deviendra pas celle du personnage. Mais j’aime cette peur aussi. Mais bon, pour cette scène avec Niels, il a quand même fallu que je picole légèrement avant! Comme avant de sauter dans le vide. J’ai beaucoup aimé jouer avec lui, ça crée des interférences très intéressantes et je ne parle pas des scènes d’amour, là ! Tiens, dans les deux films où on a joué ensemble, il me largue. J’aimerais bien qu’on fasse un troisième (rires)

Tu avais aimé le roman de Christine Angot, Un amour impossible ?

Oui, beaucoup. J’ai adoré tourner avec Catherine Corsini aussi. Mais pour revenir au livre, il m’avait bouleversée à sa sortie. À plein d’endroits, il me parlait très intimement. Je comprenais très bien ce que voulait dire Angot sur Rachel, sa mère : par exemple, le complexe social ou intellectuel constituant. Ça ne m’était pas étranger du tout. On joue mieux les choses qu’on comprend, je crois.

Quelle amoureuse es-tu ?

En ce moment, la plus grande amoureuse du monde.

Un amour impossible, de Catherine Corsini, mardi 10 décembre 2019 sur Canal +


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