“Non, je suis un très bon voisin. Un bon voisin, parfois mystérieux. Mais bon, je balaie devant ma porte, je mets des lumières dans le jardin à Noël, j’essaie de répandre la joie.” Contrairement au titre de son dernier film, “Le Pire Voisin au monde”, Tom Hanks est un bon voisin. Le film sort le 1er février dans les salles de cinéma. L’acteur y joue le rôle principal. Augustin Trapenard l’a alors interviewé, notamment sur l’avenir du cinéma, qui préoccupe beaucoup de personnes travaillant dans cette industrie.
“Il y aura toujours un film unique dont la meilleure façon de le voir sera dans une salle”
“Du point de vue du plaisir, je ne pense pas que qui que ce soit ait envie de renoncer à cette expérience de se retrouver dans une salle, avec 600 inconnus, pour voir une belle œuvre participative et collective, de lui tourner le dos”, pense Tom Hanks. “La vérité, c’est qu’on peut accéder au divertissement 24h sur 24, même seul dans une pièce, tant qu’on a un téléphone ou une télé. Mais on perd cette connexion à quelque chose de plus grand, qui nous dépasse. Il y aura toujours des films, il faut bien le comprendre.”
Il continue : “La nature de ces films, par contre, est en train de changer de façon substantielle. Et je crois que, quand on observe la nature humaine… À une époque, l’opéra était mort, parce que c’était trop cher, parce que c’était vieux et qu’on ne voulait pas revoir éternellement La Flûte enchantée. Mais un jour, quelqu’un arrive avec une nouvelle interprétation et là, vous voulez la voir. Et vous voulez la voir avec 1600 autres personnes. Il y a des petits films, des films adultes, ou peu importe, il y aura toujours un film tellement unique que la meilleure façon de le voir sera dans une salle, à 19h15, un jeudi soir, avec 800 complets inconnus. Alors, vous partagez cette expérience, vous partagez le rire, vous partagez la tension, vous partagez le silence, le silence du film avec 800 personnes! Et à la fin, vous pouvez regarder tout le monde dans les yeux et vous dire : ‘On était là tous ensemble, on a partagé cette expérience.’”
L’acteur se rappelle aussi de son expérience en tant qu’enfant : “Je parie à tous ceux qui nous regardent que, si vous pensez à un film que vous avez vu enfant, vous pouvez dire dans quel cinéma vous l’avez vu, plus ou moins à quelle saison, ce que vous avez ressenti. Je suis toujours comme ça. Si vous me demandez où j’ai vu ‘Journal intime d’une femme mariée’, c’était au Cine 7 sur le boulevard McArthur à Oakland quand j’étais en seconde, je m’en souviens encore ! C’est un magnifique pouvoir. Je ne pense pas que vous vous souviendrez du soir où vous avez vu un film à la télé chez vous autant que si vous étiez allé au cinéma.”
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