Thierry Beccaro affronte une nouvelle fois son histoire sur France 2

  • Ce mercredi à 21h10, France 2 diffuse le téléfilm Je suis né à 17 ans, un biopic sur la vie de Thierry Beccaro. En 2018, l’ancien animateur de « Motus » et de « Télématin » dévoilait les violences subies durant son enfance et son adolescence.
  • La diffusion du téléfilm sera suivie d’un débat animé par Julian Bugier sur le thème « Enfants maltraités : Se reconstruire après la violence », puis du documentaire « Bouche cousue » produit par Mélissa Theuriau et réalisé par Karine Dusfour.
  • « Ce que je fais à travers le film, c’est montrer aux gens qu’on peut y arriver, on peut s’en sortir. Il y a du soleil au-dessus des nuages », explique Thierry Beccaro, qui y interprète son propre rôle et affronte une nouvelle fois son histoire.

C’est un téléfilm bouleversant que présente France 2 ce mercredi soir. A 21h10, la chaîne diffuse Je suis né à 17 ans, inspiré du livre éponyme de Thierry Beccaro publié en 2018. L’ancien animateur de Motus et Télématin y confiait avoir été victime de violences durant de nombreuses années durant l’enfance et l’adolescence, maltraité et battu par son père.

Un témoignage transposé au petit écran qui mêle autobiographie et fiction, dans lequel le comédien s’incarne lui-même à l’âge adulte. Un rôle qui était loin d’être une évidence pour cet homme très discret. « On aurait dit un gag tellement je freinais des quatre fers, se souvient-il. Il y a eu une première rencontre avec le producteur Raphaël Cohen. Je lui disais que je voyais bien untel ou untel… »

Lorsqu’il reçoit le scénario, Thierry Beccaro met une semaine à répondre. « Je ne pouvais pas l’ouvrir, j’avais le trac. Je finis par le lire puis je retrouve le réalisateur Julien Séri pour lui faire part de mes commentaires. Je me mets à jouer ce que j’ai vécu… Et à la fin, il me dit : « C’est pour toi, c’est ton histoire » ». Thierry Beccaro accepte alors le rôle de ce film qu’il voit désormais comme une « renaissance » et affronte une nouvelle fois ce passé douloureux.

« J’aurais tant aimé qu’un jour, une fois, il me demande pardon »

« Paradoxalement », le comédien garde à l’esprit un tournage « joyeux ». « J’ai pris beaucoup de plaisir et en même temps c’était très sérieux. Je sentais que toutes celles et ceux qui étaient dans l’aventure étaient concernés par le thème », remarque-t-il. Il prend aussi le temps de raconter son histoire aux acteurs qui interprètent les différentes personnes de sa famille : Manon Lheureux et Elisabeth Comelin qui jouent le rôle de sa mère à deux époques distinctes, Moïse Santamaria celui du père violent ou encore Elsa Lunghini, Laurence dans le film, la compagne de l’animateur.

Il échange particulièrement avec les deux jeunes comédiens qui l’incarnent, Pierre Azarello, le Thierry de 7 ans et Jules Morlon, celui de 17. « Il avait lu le livre et il était lui aussi très concerné, même s’il n’a pas connu ce que j’ai traversé. On a passé un petit bout de temps ensemble », se remémore-t-il.

De son côté, Thierry Beccaro explique ne pas avoir « eu de mal à jouer » son propre rôle. « Ce n’est pas pour moi que ça a été difficile, note-t-il, mais plutôt pour les techniciens, la scripte, les équipes… » Il se souvient d’une scène qui a bouleversé le plateau. Celle où il se rend auprès de son père sur son lit de mort pour lui parler une toute dernière fois, des années après avoir coupé les ponts avec lui. Une séquence de pure fiction. « Il fallait que je lui dise, parce que je n’ai pas eu cette chance » dans la vraie vie, explique-t-il. Il ajoute, avec émotions : « C’est presque le résumé de ce que j’aurais aimé lui dire. J’aurais tant aimé qu’un jour, une fois, il me demande pardon. Comme ça, on aurait fait un petit bout de chemin ensemble ».

« On n’arrive pas sur cette planète pour vivre cette scène-là »

Dans ce film, Thierry Beccaro explique avoir dit « plus de choses [qu’il] n’en a jamais dites » à ses proches. Mais il ne montre pas tout. « Il y a le quart de ce que j’ai vécu. Il y avait des choses impossibles à faire jouer à des enfants. Je ne l’aurais pas voulu », précise-t-il. Tout l’enjeu a donc été de retranscrire les maltraitances de façon implicite. Les coups, la violence psychologique, mais aussi la solitude, la souffrance et la terreur. « Vous imaginez ce que représente toute une vie à se demander quotidiennement comment va être papa, comment va être maman ? Vous n’avez pas d’enfance, pas d’adolescence. J’ai vécu au jour le jour pendant des années », se remémore le comédien.

Une scène du film d’une violence inouïe est particulièrement difficile à regarder. Thierry Beccaro a 17 ans. Un soir depuis sa chambre dans l’appartement familial, il entend des cris venant de la cuisine. Il se lève et y découvre son père, qui pointe un fusil sur sa mère, terrorisée. L’adolescent plongera par la suite dans un état de sidération. Un traumatisme ancré en lui des décennies plus tard. « On ne peut pas bouger. On n’arrive pas sur cette planète pour vivre cette scène-là », dit-il.

Des séquences auprès d’un psychologue émaillent également le récit de ce film et s’inspirent de la thérapie que Thierry Beccaro a suivie durant de nombreuses années. Un travail qui lui a permis d’avancer et l’a aidé à raconter son histoire. « Il faut être totalement libéré des douleurs et des impossibilités pour pouvoir tourner ce film. Sinon, je m’écroule à chaque fois », confie-t-il.

Je suis né à 17 ans est aussi une histoire de résilience et de « renaissance », souligne l’animateur. C’est également un message d’espoir adressé « à toutes celles et ceux qui sont passés ou passent par là ». « Ce que je fais à travers le film, c’est montrer aux gens qu’on peut y arriver, qu’on peut s’en sortir, qu’il y a du soleil au-dessus des nuages. C’est compliqué, il faut du courage et il faut absolument faire le travail que j’ai fait sur le divan », estime Thierry Beccaro.

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