Entre horreur et thriller policier, « The Outsider », porté par un excellent casting, devrait ravir les férus de frissons. Disponible dès le 13 janvier sur OCS.
DE QUOI ÇA PARLE ?
Le corps atrocement mutilé d’un garçon de onze ans est retrouvé dans une petite ville de l’Oklahoma. Les empreintes digitales et l’ADN présents sur les lieux du crime désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l’un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l’équipe locale de baseball. L’affaire semble évidente à un détail près : Terry Maitland a un alibi en béton. Il était en effet à plusieurs centaines de kilomètres au moment où le meurtre a été commis. Le détective Ralph Anderson, proche de Maitland, est chargé de faire la lumière sur cette affaire pour le moins étrange. Et son explication pourrait bien dépasser l’entendement.
The Outsider, d’après le roman de Stephen King, et réalisé par Andrew Bernstein, Jason Bateman et Charlotte Brändström.
Disponible dès le 13 janvier sur OCS – Épisodes vus : 4
À QUOI ÇA RESSEMBLE ?
C’EST AVEC QUI ?
Le grand public n’a pas pu passer à côté de lui. Depuis quelques années, l’Australien Ben Mendelsohn a su se faire remarquer dans des rôles de méchants (ou presque), notamment au travers de grosses productions, comme Rogue One – A Star Wars Story, Captain Marvel, ou encore Ready Player One de Steven Spielberg. Dans The Outsider, l’acteur ouvre les portes du monde de Stephen King et incarne cette fois un héros, l’inspecteur Ralph Anderson, chargé d’une enquête pour le moins sordide. Face à lui, Jason Bateman interprète Terry Maitland, un père en apparence sans histoire, mais désigné comme le suspect numéro un. Sa femme, Marcy Maitland, est, quant à elle, brillamment interprétée par Julianne Nicholson, qui avait donné la réplique à Margot Robbie dans Moi, Tonya. Révélée dans Les Veuves de Steve McQueen, l’excellente Cynthia Erivo joue ici Holly Gibney, l’un des principaux personnages.
ÇA VAUT LE COUP D’ŒIL ?
HBO aura été rapide. Seulement deux ans après sa parution aux États–Unis (et un an après sa publication française), The Outsider, roman écrit par Stephen King, a, lui aussi, droit à sa propre série télévisée de dix épisodes. Si cela devient quasi systématique, surtout ces dernières années, transposer une œuvre du Maître de l’horreur à l’écran n’est pas toujours synonyme de succès assuré. Certains projets parviennent à convaincre (22.11.63, Ça, ou récemment Doctor Sleep), tandis que d’autres échouent (La Tour sombre, Dans les hautes herbes, la série The Mist…). Que les fans et les amateurs de genre se rassurent, The Outsider appartient à la première catégorie.
Écrite par Richard Price, le scénariste de The Night Of et The Deuce, la série ne sort pas des sentiers battus et regroupe tous les codes habituels du thriller. Pourtant, elle réussit à se démarquer grâce à un rythme particulier, plutôt lent aux premiers abords, mais qui permet d’installer progressivement une ambiance dérangeante tout au long du récit. Stephen King oblige, le feuilleton flirte très souvent avec l’étrange et le fantastique, avant de fusionner avec un réalisme déconcertant, autant dans le traitement des personnages que dans le déroulement de cette enquête policière sinistre.
Si les protagonistes de The Outsider sonnent vrai, c’est surtout grâce à la performance des acteurs. Ben Mendelsohn livre une belle interprétation en inspecteur meurtri, hanté par le deuil et déterminé à découvrir la vérité. Habitué aux comédies, Jason Bateman continue de montrer l’étendu de son talent et son intérêt pour les rôles sombres en incarnant le coupable (ou presque) du meurtre qui ébranle cette petite ville de l’Oklahoma. Comme dans la série Ozark, l’acteur passe derrière la caméra et met en scène les deux premiers épisodes.
Les figures féminines du récit apportent également beaucoup de profondeur et d’humanité à l’histoire, à l’image du personnage joué par Cynthia Erivo, une jeune femme atteinte de troubles obsessionnels compulsifs (TOC), qui va mener ses propres recherches pour résoudre l’affaire. En véritable mère courage, l’actrice Julianne Nicholson tire également son épingle du jeu. On en vient même à regretter qu’Hollywood ne lui offre pas plus de premiers rôles.
L’autre point fort de la série se trouve dans sa mise en scène. Plusieurs séquences fortes gagnent en intensité grâce à un travail intéressant sur le son. Certains reprocheront à The Outsider d’être visuellement trop sombre, ce qui peut gêner le visionnage de quelques scènes mais cette obscurité permet d’amplifier la noirceur de l’histoire et de plonger les téléspectateurs dans un monde des plus anxiogènes. Lorsque l’on regarde The Outsider, on pense parfois à Prisoners de Denis Villeneuve ou encore Le Silence des Agneaux de Jonathan Demme, pour son atmosphère glaciale et son enquête qui se déroule dans une Amérique rurale. Si la série ne parvient pas pour autant à atteindre le génie de ces deux films, elle n’en reste pas moins une nouvelle production de grande qualité pour HBO.
Découvrez notre podcast spécial, Spotlight, consacré au travail de Stephen King :
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