L’épisode 4 de la saison 4 de The Handmaid’s Tale est dispo sur OCS et il est temps d’en découvrir notre verdict.
Après un retour percutant mais inégal dans les 3 premiers épisodes, la saison 4 de The Handmaid’s Tale se poursuit sur OCS avec toujours un manque de constance heureusement comblé, dans l’épisode 4, par quelques focus intéressants. « Milk » reprend à la fois la folle échappée de June et Janine, et s’intéresse également à un pion essentiel dans le jeu des Waterford : Rita. On en profite pour souligner la performance d’Amanda Brugel, qui émane une puissance de caractère et une présence fortes tout en la combinant avec une discrétion impressionnante grâce à un savant équilibre. Sa liberté nouvellement acquise pose des questions fascinantes, notamment sur la réacclimatation d’anciens esclaves de Gilead.
Si le début de l’épisode pointe vers un possible lien entre Rita et Serena Joy, son ancienne propriétaire qui voudrait se faire pour une simple employeuse, la situation change rapidement lorsque Rita se rend compte que Serena tient surtout à utiliser leur relation lors de son procès. Pieuse mais pas dupe, Rita se retourne donc contre Serena Joy et sème le chaos au sein des Waterford. En plus d’avoir placé quelques pions de l’échiquier en place, l’épisode 4 en profite pour s’attarder sur un personnage qui, on l’espère, sera encore mis en avant dans les prochains épisodes. Et puisqu’on est dans The Handmaid’s Tale et qu’il est question de maternité à tout bout de champ, il n’est pas seulement question du bébé miracle de Serena dans « Milk ».
Le passé de Janine est également montré, et plus particulièrement le moment où elle a décidé d’avorter d’un éventuel second enfant. Difficile de passer outre le contraste flagrant entre les propos des extrémistes selon lesquels un avortement équivaut au meurtre d’un bébé mis en pièces et ceux d’une médecin bienveillante qui se contente de donner quelques médicaments à Janine. Dans sa volonté de choquer, The Handmaid’s Tale vire parfois à la parodie et semble oublier qu’un juste milieu existe, et qu’il est parfois préférable de chercher à l’atteindre pour faire passer des messages plus sensés et/ou crédibles…
Ce décalage n’est pourtant pas le plus frappant dans l’intrigue de June et Janine qui, par on ne sait quel miracle, arrivent à entendre qu’un train se rend à Chicago juste avant son départ, à grimper dedans sans être vues, à trouver en quelques secondes le « bouchon » et à vider un wagon citerne entier sans que personne ne s’en rende compte. Wagon par ailleurs rempli de lait, en référence au titre « Milk » et, encore et toujours, à la maternité – subtilité quand tu nous tiens… La facilité avec laquelle elles s’échappent est un des points les plus gênants de la série qui, selon nous, ne cesse de changer son fusil d’épaule. Soit June et les autres sont oppressées et surveillées à l’extrême – on ne parle d’ailleurs plus de leur boucle d’oreille GPS – soit elles arrivent à s’échapper dans les conditions les plus improbables sans être aperçues par qui que ce soit.
Toutes les fuites de June soulignent le manque cruel de constance au sein d’un monde certes imaginaire, mais tout de même régi par de nombreuses règles. Le livre de Margaret Atwood n’étant pas très long, ce sont les scénaristes de The Handmaid’s Tale qui ont dû continuer à créer Gilead, et on sent clairement à certains moments qu’ils ne sont pas plus familiers avec ce régime répressif que nous. L’épisode se termine sur une nouvelle déception puisque ce n’est pas Mayday, mais une milice quelconque que June et Janine trouvent au terme de leur fuite. Et plutôt que de montrer la résilience, le courage et l’optimisme increvable de Janine avec une intrigue née d’autre chose que d’oppression sexiste et d’agression sexuelle, les scénaristes en remettent une couche.
En ayant bien conscience qu’il s’agissait-là de montrer que June a sous-estimé son amie, qui peut faire preuve de leadership et de sacrifice quand il le faut, on aurait aimé que la série arrête d’enfoncer des portes ouvertes depuis un moment concernant l’abus du pouvoir des hommes. Janine est assez intéressante et complexe pour montrer sa force autrement, et la voir redevenir une esclave sexuelle même hors de Gilead ressemble plus à de la fainéantise scénaristique regrettable plutôt qu’à une réelle mise en avant de son personnage. On espère donc que par la suite, les scénaristes arriveront à se renouveler un peu et à rectifier le tir concernant quelques incohérences qui se multiplient, que ce soit des fuites trop faciles ou June qui arrive à sortir Janine de la citerne à la simple force de ses bras…
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