Actrice et réalisatrice, Jeanne Balibar signe avec Merveilles à Montfermeil son premier long-métrage en solo. Le film, en salles depuis le 8 janvier, raconte l’histoire d’Emmanuelle Joly (Emmanuelle Béart), nouvellement élue à la tête de Montfermeil où elle compte bien appliquer une série dla création d’une école de langues (la Montfermeil International School of Languages), l’enseignement des mathématiques en arabe ou encore des ateliers « d’harmonisation humaine » !
Belle équipe
Le tout entouré d’une équipe aux personnalités hautes en couleurs. Pour cette équipe municipale de choc, Jeanne Balibar (qui incarne aussi une conseillère) a convoqué (entre autres) Ramzy Bedia, Mathieu Amalric, Bulle Ogier, Philippe Katerine mais aussi des habitants de Clichy-sous-Bois où de nombreuses scènes ont été tournées.
Travail en amont avec les habitants
Avant de se lancer dans l’écriture du scénario de Merveilles à Montfermeil, Jeanne Balibar a longuement travaillé en amont avec les habitants de Montfermeil et de Clichy-sous-Bois. Elle a organisé des ateliers de travail sur le corps et sur les exercices de musicothérapie, des rendez-vous bi-mensuels pendant un an en compagnie du chorégraphe Jérôme Bel et de la musicothérapeutre Emmanuelle Parrenin. « La chef-opératrice Jeanne Lapoirie filmait tous les ateliers, de façon à ce que les gens s’habituent à travailler devant la caméra » raconte Jeanne Balibar. « Ensuite, lors de la préparation du film proprement dite, nous avons organisé une nouvelle session d’ateliers, mais cette fois tous les jours et cette fois rémunérés, avec tous les gens qui allaient vraiment travailler sur le film. »
Une préparation qui a permis de mettre tout le monde à l’aise. Aujourd’hui, les habitants regardent le film avec fierté.
Le film reflète un peu des deux villes où les habitants sont un peu fous fous et accueillants, un peu à l’image de ce film là. Nadia SanaFigurante et habitante de Clichy-sous-Bois
Fantasque et réaliste
Effectivement, Jeanne Balibar a voulu faire un film non pas hyper réaliste et sombre mais au contraire joyeux, fantasque, « quelque chose » dit-elle « qui s’approche d’une forme personnelle de comédie musicale ». Mais il n’empêche : le film évoque tous les grands dossiers auxquels les élus sont confrontés : logement, emploi, aménagement urbain… Et le casse-tête que représente l’exercice du pouvoir au quotidien.
C’est aussi un film qui montre la traîtrise dans son équipe, les gens qui font semblant d’être avec elleOlivier KleinMaire de Clichy-sous-Bois
Le parti d’en rire
Derrière ce ton de comédie utopique se cache aussi un regard plus critique sur la façon dont l’Etat soutient – ou pas – les municipalités. La République française ne donne pas les moyens d’assurer le service public dans la Seine-Saint-Denis. Il y a une disproportion entre les moyens qui sont donnés et les problèmes à régler, les gens qu’il faut aider. C’est très désespérant.
Les choses désespérantes, on peut toujours les voir d’un côté comique parce qu’on est tellement désespéré qu’il n’y a plus qu’à en rire.Jeanne BalibarActrice et réalisatrice
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