#MeToo : "Une œuvre, si grande soit-elle, n’excuse pas les éventuelles fautes de son auteur", déclare le ministre de la Culture

Des phrases qui sonnent comme une prise de position en plein mouvement #MeToo. Le ministre de la Culture, Franck Riester, a estimé qu’une œuvre, « si grande soit-elle, n’excuse pas les éventuelles fautes de son auteur ». Il a prononcé cette phrase dans un discours, jeudi 14 novembre, à Paris, lors des Assises de la parité et de la diversité au cinéma. Franck Riester ne nomme jamais Roman Polanski, mais ses propos semblent clairement faire référence au réalisateur franco-polonais, visé par une nouvelle accusation de viol, de la part d’une photographe française, et dont le dernier film, J’accuse, est sorti mercredi.

« Le talent n’est pas une circonstance atténuante ; le génie, pas une garantie d’impunité », a insisté Franck Riester. Il a aussi mis en garde contre le « tribunal de l’opinion » et s’est exprimé sur la présomption d’innocence.

« Du temps et du courage pour parler »

Le 7 novembre, le ministre de la Culture avait déjà salué le courage de l’actrice Adèle Haenel, qui a accusé le réalisateur Christophe Ruggia d’« attouchements » et de « harcèlement » quand elle était adolescente. Il a marqué une nouvelle fois jeudi son soutien à « toutes celles qui osent briser le silence », sans pour autant la nommer.

« Une seule voix, parfois, peut faire toute la différence », a souligné Franck Riester, dont le ministère a été touché par « les agissements innommables de l’un de ses anciens hauts fonctionnaires » qui a humilié des femmes en les poussant à uriner devant lui et en les photographiant. L’homme est poursuivi notamment pour agression sexuelle. Cette affaire au ministère « est révélatrice de l’omerta qui a longtemps prévalu en matière de violences sexistes et sexuelles », a ajouté le ministre de la Culture.

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