ARCHIVE. En 2013, Anthony Marciano réalise une comédie potache avec Alain Chabat et Max Boublil. Il revient sur la rencontre entre l’acteur et l’humoriste, vrais gamins sur le tournage.
D’où est née l’histoire de ce père qui entraîne Thomas, le fiancé de sa fille, dans ses délires d’adolescent ?
Anthony Marciano : Le scénario s’inspire d’une histoire vraie. Une de mes amies a présenté son petit ami, très immature, à son père. Et ils se sont entendus à merveille, jusqu’à en oublier les autres. Ajoutez à cela la peur de vieillir et le mythe de l’éternelle adolescence, et vous avez le film.
Pour incarner Gilbert, le papa déjanté, vous choisissez Alain Chabat. Pourquoi ?
Alain est l’incarnation du grand ado que l’on ne voit jamais grandir. Ses blagues n’ont pas d’âge. On peut les sortir à 10, 20, 30, voire 50 ans. C’est tout le génie des Nuls : l’humour régressif, potache, mais toujours avec de l’intelligence. Et puis il a cette intonation géniale et idéale pour les comédies. Avec Max, mon ami d’enfance, on a mis six mois à obtenir un rendez-vous. On a vu Alain un matin, dans un café. Le soir même il m’envoyait ce texto : « Je veux absolument le rôle !«
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La complicité entre Max, 33 ans, et Alain, 54 ans, crève les yeux. En matière de comique, c’est pourtant le choc des générations…
Sur le tournage, ce choc n’a pas eu lieu, car Alain et Max sont pareils : ils communiaient autour des mêmes délires. Ils ne s’arrêtaient jamais. Du matin au soir, entre les prises, à la cantine, et même dans leurs loges, ils se prenaient pour deux détectives ringards, fans de répliques archi-mauvaises… Il fallait les supplier pour qu’ils aillent tourner leurs scènes ! Max Boublil a une immense admiration pour Alain Chabat, le réalisateur de comédies qui ont battu des records d’entrées en France. Sans leur complicité, le film n’aurait jamais pu fonctionner.
Cela n’a pas dû être évident pour Mélanie Bernier, qui incarne Lola, la fancée de Thomas, de trouver sa place…
En effet. Sur le plateau, elle se comportait un peu comme la maman de Max. Elle tentait en permanence de le ramener à la réalité. Mais le délire reprenait sans cesse le dessus… Je me souviens de la scène où Thomas annonce à ses futurs beaux-parents qu’il veut se marier. Max a été pris d’un tel fou rire que Mélanie ne pouvait plus dire sa réplique. J’ai dû le remplacer par une doublure pour qu’elle puisse finir.
Sandrine Kiberlain joue Suzanne, maman écolo, folle de nourriture bio. Il paraît qu’elle s’amusait à rajouter des répliques…
Quel souvenir ! Sandrine a le comique dans le sang. Elle ajoutait continuellement des mimiques, des sorties hilarantes. J’aurais pu lui écrire dix pages de dialogues en plus.
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Gilbert jure à Thomas : « Surtout, il ne faut pas se marier ! » Vous approuvez ?
Non. D’ailleurs, le film démontre que vivre ses délires d’adolescent est une impasse. Gilbert et Thomas pensent que l’herbe est toujours plus verte ailleurs, car l’un comme l’autre ont peur de l’engagement.
Pourquoi avoir intitulé votre comédie Les Gamins ?
Parce que les hommes sont souvent d’éternels gamins insatisfaits qui, à l’image des deux héros, courent après leurs rêves. Jusqu’au jour où ils réalisent combien ils ont besoin de leur femme.
Les Gamins, une comédie potache à voir mardi 26 novembre à 21.05 sur TFX.
Interview Jean-Baptiste Drouet
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