Entre thriller horrifique et drame poignant, Le Diable, Tout le Temps est une création originale captivante et réussie. Disponible dès aujourd’hui sur Netflix.
Disponible ce mercredi 16 septembre sur la plateforme Netflix, Le Diable, Tout le Temps est un drame comme on a peu l’habitude d’en voir. Réalisé par Antonio Campos (Christine, Simon Killer…), le film est l’adaptation du roman du même nom écrit par Donald Ray Pollock. Tourné comme un long-métrage choral, le scénario prend pour décor les contrées reculées allant de l’Ohio à la Virginie Occidentale, entre la fin de la Seconde Guerre Mondiale et le début des années 1960. Ici, les destins de plusieurs personnages, à commencer par celui de Willard Russel (Bill Skarsgård) et de Charlotte (Haley Bennett), s’entrechoquent. C’est le début d’une odyssée de plusieurs années, aux destins aussi violents que troublants.
On y suit plus particulièrement la vie d’Arvin (Tom Holland). Si l’interprète de Spider-Man, attendu en 2021 pour le troisième volet sur les plateaux du MCU, troque ici son costume de l’homme-araignée contre un blue jeans boueux, l’acteur britannique prouve ici tout le spectre de son talent. A la bonne humeur légère de Peter Parker succède ici la violence à laquelle son personnage a assisté toute sa vie. C’est d’ailleurs en cela que réside le thème principal du film. Que ce soit l’horreur de la guerre, les épreuves personnelles, les abus, la corruption…la brutalité de la vie semble ici prendre des visages et des aspects différents en fonction du personnage qui l’arbore. Un ancien soldat hanté par ses démons, un pasteur usant de sa position, un tueur en série… Le Diable, Tout le Temps dresse le portrait effrayant d’une Amérique perdue, et cela à tel point que le film d’Antonio Campos prendra parfois des airs de thriller horrifique.
A côté de cela, s’ajoute un sujet politique avec la personnification des white trash, un terme issu de l’argot américain désignant notamment la population blanche et pauvre des Etats-Unis. Bien que le film ne se fasse pas le porte parole de leurs conditions de vie, leurs représentations semblent totalement réalistes. Ce travail sur les décors et la mise en scène sera d’ailleurs l’un des éléments les plus convaincants du film. On ressent l’aspect poisseux et anxiogène de la vie des personnages, ces derniers baignant dans la boue et le vice. Pour sauver leurs âmes, et combattre le mal qui les habite, certains personnages tenteront de se réfugier dans la religion. Néanmoins, celle-ci dévoilera une face cachée sombre, notamment au travers du troublant nouveau pasteur incarné par Robert Pattinson (Preston Teagardin) ou encore du prédicateur aux araignées, Roy (Harry Melling).
La folie, la culpabilité ainsi que la cupidité, tel des pêchés capitaux, rongent ici les lieux et ses habitants. Si un sentiment de justice semblera guider certains personnages, la brutalité de la vie les rattrapera sans cesse. Mettant en scène un casting impeccable, Antonio Campos nous offre finalement un drame prenant, poignant et brut. Sebastian Stan, Robert Pattinson, ou encore Tom Holland s’éloigneront de leur image habituelle pour dévoiler des hommes complexes tandis que Jason Clarke et Bill Skarsgård prouveront une fois de plus toute l’envergure de leur talent. En réalité, les hommes seront souvent associés au symbole de la corruption dans le film, les personnages d’Haley Bennett, de Riley Keough, de Mia Wasikowska ou encore d’Eliza Scanlen, étant davantage présentés comme des femmes pures et innocentes, que la sexualité, la mort ou encore la maladie finiront malheureusement par ronger. S’éloignant de certaines créations originales souvent peu aventureuses, Le Diable, Tout le Temps saura finalement se démarquer. De par une atmosphère unique et troublante, son récit ainsi que son casting attireront sûrement la curiosité des abonnés, et cela à l’instar de la série Ratched, et du film Enola Holmes disponibles à partir du mois de septembre sur Netflix !
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