"Le Bigdil" : retour les meilleurs moments de ce jeu culte animé par Vincent Lagaf' !

Durant six ans, ce jeu animé par Lagaf’ a fait les belles heures de TF1 avant le JT de 20 h, surtout grâce à une autre star du programme : Bill l’extraterrestre.

« Bip Bip ! Ouais ! » De 1998 à 2004, Vincent Lagaf’ a rendu ce lancement d’émission culte. Le Bigdil, diffusé à 19 heures sur TF1, demeure en effet ancré dans les mémoires de nombreux téléspectateurs.

En cette année 1998, Vincent Lagaf’ est déjà un des animateurs incontournables de la première chaîne. Il vient de passer deux ans à la tête du jeu L’Or à l’appel et anime les samedis soir avec Drôle de jeu, grand barnum humoristique. En quête d’un nouveau défi, il lance le 2 février Le Bigdil, adapté du format américain Let’s Make a Deal d’All American Fremantle, la société de Tony Scotti, le mari de Sylvie Vartan. Objectif de la chaîne privée sur cette tranche horaire hautement stratégique : faire rentrer la pub et tracter le JT de 20 heures.

Jeux de drôle

Si l’ex-GO du Club Med, capable de ritournelles pas piquées des hannetons depuis les années 90 (Zoub Zoub Zoubida ou Qu’il est beau le lavabo !), est l’animateur du Bigdil, il n’en est pas la seule star. Le succès du programme est aussi dû à la présence à ses côtés d’un extraterrestre baptisé Bill, de la planète « Fricus », dont la soucoupe est pleine de cadeaux.

Derrière cet alien bleu potelé en 3D vêtu, selon les saisons, d’un gros pull ou d’un tee-shirt bariolé, sorte de juge-arbitre près de ses sous, se cache Gilles Vautier, un ami de longue date de Vincent Lagaf’. Le duo fait des étincelles et crève les plafonds de l’audimat avec chaque soir près de six millions de fidèles (les plus fervents téléspectateurs sont les enfants de 4 à 14 ans), soit un tiers des personnes présentes devant leur télévision entre 19 et 20 heures, case stratégique de l’access prime time.

Les pitreries clownesques de Lagaf’ font mouche à tous les coups, mais le succès du jeu repose surtout sur les challenges proposés aux candidats, appelés « dils », qui mettent à rude épreuve les corps (sauts à l’élastique, courses en kart…) et les esprits (jeux de logique, blind-tests musicaux…). Le Fil rouge, le Bigathlon, le Top 3 musical ou encore le Jeu de Bill sont autant d’épreuves qui scotchent les téléspectateurs et permettent tous les soirs aux candidats de gagner chaînes hi-fi, caméscopes, téléviseurs, motos et séjours au kilomètre. À la fin de l’émission, chaque candidat pouvait remettre en jeu ses gains et se confronter au jeu final, le Bigdil. En choisissant ce qui se cachait derrière la maman, la sœur ou le petit frère (avec le public qui hurlait pour signifier sa préférence), il avait une chance sur trois de repartir avec une voiture !

Facéties de Lagaf’, rodomontades de Bill

Lagaf’ et Bill formaient un couple qui séduisait par son antagonisme. Pendant que l’un s’amusait à faire de la patinette ou du bâton sauteur, l’autre le rappelait à l’ordre. Quand l’un consolait d’un lot un candidat malheureux, l’autre, implacable, serrait les cordons de la bourse. Les défis de ce jeu de drôle étaient « hénaurmes » : on dévidait des rouleaux de papier toilette avec un sèche-cheveux, on tentait de dessiner suspendu à un élastique, on déplaçait des petits objets à l’aide d’une pelleteuse, on glissait aussi loin que l’on pouvait à plat ventre sur une chaise à roulettes, on enfilait le maximum de chaussettes en une minute, on démontait puis remontait la roue d’une voiture le plus vite possible… Le tout sous les facéties clownesques de Lagaf’, les fanfaronnades de Bill, les clameurs du public et les effets sonores cartoonesques qui ponctuaient le spectacle.

Après cinq années de succès, le jeu commence à voir pâlir son étoile. Cette grosse machine, qui employait une centaine de personnes, voguait en eaux tranquilles jusqu’à l’arrivée au printemps 2001 de la première saison de Loft Story, venue chatouiller son audience. Lors de la rentrée 2003, la sixième saison connaît de nombreuses modifications (générique, épreuves) qui déroutent les téléspectateurs. C’est surtout le changement d’horaire (l’émission est avancée à 18 heures pour diffuser la quotidienne de la Star Academy) qui scelle le glas du Bigdil. Le 23 juillet 2004, après 1 395 émissions, Vincent Lagaf’ et Bill tirent leur révérence. Ils reviendront néanmoins un an plus tard à la même heure avec Crésus. Mais Lagaf’ a remisé ses costumes bigarrés, tout comme le grain de folie du Bigdil, au grand dam du public.

Et aussi…

Une galerie d’énergumènes

Dans ce jeu familial, l’animateur était accompagné de plusieurs personnages hauts en couleur : Ramuncho, incarné à l’époque par l’humoriste Bud, qui interprétait (très mal) à la flûte des musiques que le candidat devait reconnaître ; DJ Aspé, un disc-jockey ; Youssef, un barman freestyle ; la famille de Bill (la maman Tolilola, sa sœur Zora et son petit frère Toyoyo) ou encore les Gaffettes, de jeunes femmes très « glamour et paillettes » qui présentaient notamment les cadeaux mis en jeu. Elles ont sorti un single intitulé “Cric Crac Hop” avec le personnage de Bill. Si certaines ont suivi Lagaf’ dans l’aventure du “Juste Prix”, aucune n’a fait carrière à la télévision depuis.

Le plateau a échappé à un incendie !

Gilles Vautier, l’interprète de Bill, a révélé que le plateau du jeu avait échappé à un incendie. « On a été longtemps tenus au secret, mais il y a eu un incendie sur le Bigdil. C’était assez impressionnant. Il y avait des ananas en papier qui flambaient et le candidat devait les éteindre. Mais il n’y est pas arrivé. Le pompier qui assurait la sécurité a dit : “Je maîtrise !” Mais rien du tout : le feu commençait à s’étendre et je voyais tout le monde qui fichait le camp. Moi j’étais harnaché ! […] Pendant trois, quatre minutes, c’était assez effrayant, et puis on n’en a plus jamais parlé parce qu’on ne voulait pas que ça se sache. »

Dominique PARRAVANO

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