Dans cette mini-série en 4 épisodes, prix du Meilleur scénario au 21e festival de La Rochelle, le comédien incarne un agent immobilier à la dérive. Et il est exceptionnel !
Vous jouez si bien que l’on croirait vraiment que ce rôle a été écrit pour vous !
Mathieu Amalric : Que répondre ? À part vous dire que je suis amoureux de l’univers littéraire d’Etgar Keret, le créateur de cette série. Lorsqu’il m’a proposé ce projet, avec Shira Geffen (sa compagne et cocréatrice, ndlr) et leur productrice, je n’ai pas hésité. Je pense que l’on a dû s’inspirer les uns les autres…
Parlez-nous de cet agent immobilier, Olivier Tronier… C’est quoi, son problème ?
Tronier, il pense qu’il n’a pas de problèmes ! C’est un funambule, qui vit au jour le jour et fait des transactions émotionnelles un peu précaires avec sa fille, son père et sa mère, qu’il a mise au placard, en se disant : « Je la déteste et je ne veux plus en entendre parler. » Tronier est un homme d’affaires pas très doué, ou, peut-être, trop sentimental, qui cherche toujours à réparer les choses…
À réparer sa vie ?
C’est ce qui lui arrive, tout à fait. Il finit par percevoir ses parents autrement. Tout autrement…
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Dans sa désespérance, il y a beaucoup de tendresse. C’est ce qui vous a touché ?
Énormément de tendresse. J’ai plongé dans le monde d’Etgar Keret et de Shira Geffen sans me poser de questions. J’étais trop fier de faire partie de leur univers. Et, surtout, d’être à la hauteur du rôle extraordinaire qu’ils me proposaient. Et puis, avoir Eddy Mitchell comme papa, c’est un cadeau, et une fille de fiction comme Ixyane Lété, pendant deux mois, un vrai bonheur. C’était délicieux de me laisser complètement dériver vers cette tendresse, comme vous dites. J’ai trois garçons et je suis à peine moins nul qu’Olivier Tronier en tant que père. Cela m’a beaucoup plu d’avoir une fille dans la série. Sans compter mes autres partenaires, des compagnons de jeu déments.
Ce rôle vous a-t-il demandé une implication particulière ?
Je n’ai pas appris à « jouer ». Donc, je travaille et je prépare beaucoup mes textes. Ce tournage ressemblait assez à un film burlesque. Il était très physique, car je ne parle pas l’hébreu, et les créateurs et réalisateurs, Etgar et Shira, ne comprennent pas le français. Il nous fallait, par conséquent, nous exprimer avec des gestes, avec du rythme et du tempo.
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On peut vous voir actuellement dans la saison 5 du Bureau des légendes. Vous tenez, là encore, un rôle complexe…
Oui. Mais différent. À l’instar de L’Agent immobilier, j’ai accepté ce rôle par admiration pour son créateur, Éric Rochant, et pour l’écriture. Mon personnage n’était pas censé revenir dans la saison 5. Mais, quand Éric m’a raconté ce qu’il prévoyait pour JJA (Jean-Jacques Angel), j’ai foncé. Cette saison, on entre dans l’intimité du personnage. Une femme, un passé, des traumatismes. Ils m’ont écrit un truc dément !
Un mot sur votre prochaine réalisation, Serre-moi fort, l’adaptation d’une pièce de théâtre…
Oui, une pièce de Claudine Galea, écrite il y a quinze ans, mais qui n’a jamais été jouée. Un mélo. De la musique, de l’amour, la mort et la vie. Cette histoire m’a fait pleurer.
L’agent immobilier : jeudi 7 mai à 20H55 sur Arte
Interview Caty Dewanckèle
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