Laëtitia Milot (Pour te retrouver) : "En lisant le scénario, j’avais les tripes qui se retournaient"

C’est un rôle qui lui tient à cœur. Dans Pour te retrouver, le mardi 25 janvier à 21 h 10 sur M6, l’actrice incarne la maman d’un fils autiste qui disparaît. Un drame haletant.

Le tournage a été interrompu par la Covid. Était-ce compliqué de se remettre dans le bain ?

Laëtitia Milot : On a débuté le 2 mars 2020 et une petite quinzaine de jours après, le tournage de Pour te retrouver a effectivement été interrompu par le premier confinement. On était tellement angoissés de ne pas pouvoir le reprendre… Alors à notre retour, le 26 juin, on était ravis, surmotivés pour achever le tournage dans les meilleures conditions possible. D’autant que c’est un film important.

Pour quelles raisons ?

Nous étions tous très concentrés sur nos personnages, qui sont complexes. Que ce soit le mien, celui d’Assaâd (Bouab,vu dans Dix pour cent, ndlr) ou des interprètes de Lucas (Andy Binard Duval et Viggo Ferreira-Redier, ndlr), qui ne sont pas autistes dans la vie.

Justement, pourquoi ce ne sont pas des enfants autistes qui incarnent Lucas ?

Un autiste a besoin de garder une certaine routine dans sa vie, ses journées. Ce qui n’est pas compatible avec un tournage, où se trouvent beaucoup de personnes. Cela aurait été très compliqué, d’autant que le rôle de Lucas est conséquent.

Comment avez-vous trouvé Andy Binard Duval et Viggo Ferreira-Redier, qui jouent votre fils à deux âges différents ?

Ils ont été adorables, très professionnels, géniaux ! On a créé une belle complicité. Assaâd et moi sommes parents dans la vie, c’est sans doute plus facile de nouer un lien parce qu’on se sent concernés. Cela a également servi notre jeu, notamment au moment de la disparition de Lucas…

Marion, votre personnage, rejette la faute de la disparition de Lucas sur son ex. Pensez-vous que vous auriez réagi de la même manière ?

Je pense, parce qu’il y a un déchirement dans ce couple. L’un est dans le déni de l’autisme tandis que l’autre accompagne son fils dans son combat. Ils prennent deux chemins différents. Au moment de la disparition de Lucas, comme par hasard, c’est le père qui en avait la garde. Elle pète un câble et je pense que j’aurais eu la même réaction. Rien qu’en lisant le scénario, j’avais les tripes qui se retournaient. C’est horrible.

Cet unitaire a-t-il changé votre perception de l’autisme ?

Oui, notamment sur la fatigue psychologique des parents. C’est très difficile, ils ne sont pas assez aidés. Ça m’a ouvert les yeux. J’ai regardé beaucoup de vidéos sur l’autisme, notamment celles d’Églantine Éméyé*, qui m’a beaucoup émue. Comment ne pas être touchée ? Elle a un courage, une force. J’ai essayé de m’en inspirer au maximum. On a tendance à oublier que psychologiquement, c’est terrible.

Vous qui êtes maman, appréhendez-vous l’adolescence de votre fille et les difficultés que cette période peut engendrer ?

Oh non, laissez-moi le temps. Je n’y pense pas du tout. Je ne pense déjà pas à l’année prochaine. (Rires.) Je suis terre à terre. Je vis au jour le jour et j’essaie de profiter à fond des moments présents qui sont fabuleux.

La télévision vous offre de beaux rôles, mais quid du grand écran ? Le cinéma vous boude-t-il ?

On m’a déjà proposé trois rôles qui étaient très dramatiques. Ce n’est pas ce dont j’ai envie pour un premier essai au cinéma. Après, pourquoi pas, mais pour l’instant je préfère mettre ces projets de côté. Certains ont d’ailleurs été tournés. Dans un premier temps, j’aimerais une bonne comédie, comme Les Tuche, Le Prénom, Le Dîner de cons, etc. Je suis une tête de mule mais ça me tient à cœur.

Soirée continue avec Flavie Flament

À l’issue de la diffusion de la fiction Pour te retrouver, Flavie Flament fera son retour sur M6 pour animer un débat sur l’autisme, un trouble du neuro-développement qui toucherait 700 000 personnes en France, dont 100 000 de moins de 20 ans. Suivra le documentaire inédit Enfant autiste, et après ?

*L’animatrice a créé une association : www.unpasverslavie.fr/

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