- A Naples, dans les années 1980, un gamin vit heureux avec sa famille et se passionne pour le foot et le cinéma.
- Paolo Sorrentino fait partager ses jeunes années dans « La Main de Dieu ».
- Cette autobiographie, récompensée à Venise, est un miracle de cinéma.
Paolo Sorrentino explore son enfance dans La Main de Dieu, disponible sur
Netflix ce mercredi. Le réalisateur d’Il Divo et La Grande Bellezza se montre plus tendre qu’à l’accoutumée. « J’ai 50 ans, confie-t-il à 20 Minutes, l’âge où l’on regarde plus derrière soi que devant soi. J’ai voulu montrer à mes enfants comment je suis devenu comme je suis : infantile et irascible. »
On découvre la vie d’un ado (l’excellent débutant Filippo Scotti, récompensé à Venise où le film a également reçu le Grand Prix) dans un entourage aimant et farfelu. Le père, incarné par Toni Servillo, acteur fétiche du cinéaste, domine son petit monde avec une tendresse joviale et une séduction irrésistible dans le Naples des années 1980.
Entre réalité et fiction
Le titre évoque le but marqué de la main par la légende du foot Maradona, dont le héros est fan et qui va avoir une importance capitale dans sa vie. « Ce but, c’est un mélange d’erreur et de chance qui a sidéré tout le monde. Cela correspond bien à ma définition du cinéma », reconnaît le réalisateur. Drame terrible et moments de franches rigolades ont marqué sa jeunesse. Il était entouré de personnalités hors du commun qui ont certainement aiguisé son sens créatif. « La Main de Dieu est mon film le plus intime, celui où je me livre le plus, c’était douloureux et drôle. Le rire m’a aidé à faire le film car je parlais d’un passé qui me touche toujours. J’ai été surpris par la précision de mes souvenirs. »
Paolo Sorrentino les fait partager en multipliant les scènes impressionnantes dont une séquence de mort (dont on taira les détails) qui brise le cœur du spectateur. « Certaines choses sont vraies, d’autres fictives, je refuse de révéler lesquelles, dit-il. Je dirais juste que faire film veut dire qu’on ait obligé de faire des arrangements avec la réalité. La vérité n’est pas cinématographique. » La Main de Dieu, c’est du pur cinéma.
« J’ai fait ce que j’ai pu et je ne m’en suis pas si mal sorti », déclaration mythique de Maradona, ouvre le film. « Je peux dire la même chose de ma filmographie », avoue Paolo Sorrentino. La Main de Dieu confirme qu’il s’en est sorti mieux que bien : ce film léger et grave est aussi miraculeux que le but qui lui a donné son titre.
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